Recordman de longévité sur le même banc, mais aussi de victoires avec la même franchise, Jerry Sloan va entamer sa 22eme saison à la tête du Jazz !
Récemment intronisé au Hall of Fame, le coach de Utah a accepté de répondre aux questions de Basket USA alors que son équipe digère la défaite face aux Bulls, tout en se préparant à affronter le Real Madrid jeudi soir.
Son souhait pour cette saison : que les blessures épargnent (enfin) ses joueurs.
Content d’être à Londres ?
Oui, mais du coup, j’ai des problèmes pour prendre mes médicaments. Je ne sais pas toujours l’heure qu’il est aux États-Unis. Et puis, mon job, c’est le basket. Je n’ai jamais été très bon pour penser à autre chose, surtout à cette période de l’année quand il faut prendre d’importantes décisions. Donc je n’ai pas vraiment le temps de voir quoi que ce soit. Mais j’ai dit aux joueurs de prendre un peu de bon temps, tout en gardant à l’esprit que si nous étions ici, c’est d’abord pour le basket.
Pensez-vous qu’il puisse y avoir un jour des équipes NBA en Europe ?
J’imagine que oui. Personne ne pensait qu’il y aurait un jour 30 équipes en NBA ! (rires) Mais si l’on peut attirer plus de gens vers le basket, notre ligue n’en sera que meilleure. Donc ce serait formidable pour le basket.
Votre équipe va affronter le Real Madrid jeudi soir. Ce sera une expérience intéressante ?
Certainement car j’imagine que les joueurs adverses seront très motivés à l’idée de nous jouer et qu’ils feront tout pour nous battre. Mais c’est un match difficile à préparer. Je n’ai aucune vidéo du Real et les règles seront un peu différentes, notamment pour la défense. J’espère que l’on sera en mesure de s’adapter.
Qu’espérez-vous pour la saison qui vient ?
Que les joueurs restent en bonne santé ! On a eu quelques pépins l’année dernière et lorsque vous avez des joueurs majeurs absents, c’est un double problème. D’abord parce que vous êtes moins bons sans eux, mais aussi parce que lorsqu’ils reviennent, il faut du temps pour que l’équipe réapprenne à jouer correctement ensemble. Pendant de nombreuses années, nous n’avons pas eu de blessés, Stockton et Malone ne rataient aucun match ! Nous n’avons pas eu de chance l’an dernier, j’espère que tout ira bien cette année.
Il y a beaucoup de discussions concernant la situation de Carlos Boozer. Comment se comporte-t-il depuis le début du training camp ?
Il est formidable ! Je n’ai jamais considéré qu’il y avait un problème entre lui et moi de toute façon et il fait tout ce qu’on lui demande. C’est sûr, il y a des distractions autour de l’équipe, mais il faut qu’il puisse gérer ça tout seul. On peut lui donner tous les conseils de la terre, ça ne changera rien, c’est aux joueurs de régler eux-mêmes leurs problèmes et de se comporter en professionnels.
Vous avez été intronisé au Hall of Fame cet été, quel effet ça fait ?
C’est un grand honneur pour moi, mais ce n’est pas ce que je recherchais quand je jouais au basket. C’est surtout une bonne nouvelle pour ma famille, tous mes proches sont très heureux pour moi.
Après toutes ces années sur le banc, votre passion est toujours intacte ?
Je ne sais pas si je peux me souvenir de mon état d’esprit d’il y a vingt ans. Je commence à perdre la mémoire. (rires) Mais oui, je suis toujours aussi passionné. À chaque début de saison, c’est une nouvelle aventure qui débute. Et je n’ai jamais dit à mes joueurs qu’ils n’allaient pas pouvoir gagner. Je leur dis toujours de se donner à fond et qu’ils ont une chance de battre leur adversaire. Bien sûr, il y a beaucoup de paramètres en jeu, mais l’important, c’est d’avoir confiance en soi.
Propos recueillis par Romain Brunet pour Basket USA / Au rebond