Matchs
NBA
Matchs
NBA

Les blogs de la rédaction

Wild West Basketball Roadtrip – Episode 1 – Alerte rouge à Salt Lake City

Par  — 

Notre photographe Thomas Savoja a repris la route des Etats-Unis pour vivre le début de la saison universitaire, et son premier arrêt est à Salt Lake City.

utah utes

SALT LAKE CITY (UT), le 20 Novembre 2025 – Fraîchement débarqué de l’avion après un vol de 11h, j’ai pris mes quartiers pour quelques jours dans la Capitale de l’Utah. Installé dans un Motel “typique” du centre-ville, je profite de la douce lumière d’automne qui inonde la skyline de downtown et les monts enneigés de la chaîne Wasatch. Salt Lake me fait une impression étrange, à la fois calme, mystique, austère et brute ; dans tous les cas, elle est en communion avec la nature alentour qui ne peut qu’impressionner.

Pour lutter contre le jet-lag, je fais un crochet rapide par “Temple Square”, le cœur spirituel et historique de l’église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, plus communément appelée l’église Mormone. On y retrouve l’emblématique Temple de Salt Lake qui est malheureusement en travaux et le Tabernacle réputé pour son acoustique exceptionnelle. Je suis abordé dans le jardin du temple par deux charmantes jeunes filles en habits traditionnels qui essaient habilement de me présenter les vertus et les fondamentaux de leur église, mais pas le temps de débattre car les choses sérieuses débutent pour moi en fin d’après-midi avec la couverture d’un match NCAA.

salt lake city

Des Utes invaincus

Même si elle héberge une franchise NBA, Salt Lake City n’est clairement pas une place forte du basket US. Cela reste un petit marché médiatique, mais la région jouit d’une densité universitaire remarquable : l’Université d’Utah, implantée sur les hauteurs de la ville, Brigham Young University (BYU), sa grande sœur mormone à une grosse demi-heure au sud à Provo et plus au Nord, les Aggies d’Utah State à Logan.

Dans ce paysage, le programme de Basket des Utah Utes est l’une des belles histoires du début de saison. Actuellement invaincue (5-0), l’équipe s’apprête à clore sa série de matchs à domicile dans son antre du Jon M. Huntsman Center face aux Mustangs Cal Poly et j’en serais le témoin privilégié.

La lumière commence à décliner lorsque je quitte mon hôtel au volant de mon SUV 4×4, direction les hauteurs de la ville et le quartier universitaire. Je passe devant le gigantesque stade de Football Américain qui est en effervescence ce soir car il accueille les finales de State Championship de Football qui consacrent les meilleurs lycées de l’État.

Salt Lake City est une ville où le calme des Rocheuses cache une passion sportive féroce. Pour un fan de basket, le cœur battant c’est ici, à l’Université d’Utah. En grimpant vers le campus, l’atmosphère change du tout au tout, la vie étudiante bat son plein et l’excitation est palpable. Se rendre au Jon M. Huntsman Center, c’est se préparer à une expérience plus brute, plus viscérale que la NBA. Tandis que je m’approche de cette enceinte spéciale, je sens déjà la ferveur des “Runnin’ Utes” monter. On est à une petite heure du match et les “hoodies” rouges convergent en masse vers la salle.

Un stade en forme de soucoupe volante

Les Utes qui évoluent au sein de la très compétitive conférence Big 12 sont en pleine phase de reconstruction sous la direction du nouvel entraîneur Alex Jensen. Ancien joueur vedette d’Utah dans les années 90, Jensen est revenu sur le campus après une expérience notable en NBA avec les Dallas Mavericks. Au regard d’une saison 2024/25 délicate (16-17), les Runnin’ Utes n’ont pas les faveurs des experts qui les ont projetés à l’avant-dernière place de la conférence. Pour bousculer ces pronostics, Jensen a remanié l’effectif en profondeur, accueillant douze nouveaux joueurs et conservant seulement trois anciens ! Et contre toute attente, les Utes ont démarré leur saison sur un bilan immaculé (5-0) qui les positionne à date en tête de la Big 12.

Le Huntsman Center est une sorte d’improbable soucoupe volante. J’y entre par le tunnel de services en même temps que les joueurs des Utes. Quand je débouche en son sein, je découvre un cratère rouge où les joueurs s’échauffent pour le moment sans public.

Nous y sommes, j’ai pris place sur la baseline au niveau de la ligne des trois points. Le show va pouvoir commencer. D’entrée de jeu, la fanfare étudiante, le “Muss”, fait un maximum de bruit pour accompagner ses joueurs. La student section est organisée comme un mini kop de football et ils déploient dans la tribune un étendard géant.

Mais l’enthousiasme du public va rapidement être éteint par la performance clinique des visiteurs. Loin d’être intimidés, les Mustangs commencent en effet le match sur un véritable festival à trois points (ils finiront à 14/25 à longue distance). Menés par Cayden Ward (28 points) et Hamad Mousa (26 points), ils prennent une avance de 11 points à la mi-temps (50-39), sidérant le public d’Utah. Les cheerleaders s’activent alors sur le parquet pour booster l’assistance. Le public est très familial. Toutes les générations sont représentées et Utah oblige, il est très majoritairement blanc.

Au retour des vestiaires, l’énergie est revenue du côté des Runnin’ Utes. Portés par les 29 points de Terrence Brown, impressionnant d’explosivité, ils lancent un assaut désespéré pour recoller à 76-74 à six minutes du terme. La foule explose, persuadée que le plus dur est fait. La mascotte me tape dans les mains, mais contre toute attente, Cal Poly porte le coup de grâce avec un 12-2 qui va sceller leur victoire.

Ce “Mid-Major Upset” dont je suis le témoin est déjà un moment fort du début de saison, prouvant que dans l’intensité et la folie de la NCAA, tout est possible chaque soir. Mais gardez un œil sur la saison des Utes, j’ai la conviction qu’ils peuvent faire de belles choses !

Toutes les photos sont ici

+ d’articles de Thomas S :