La réaction de Steve Kerr au lendemain du drame d’Uvalde a fait le tour de la planète. Dix jours après le décès de 19 enfants et de 2 enseignants dans leur école, les organisateurs à l’origine du meeting intitulé « Stand for Uvalde » ne s’y sont pas trompés. Ils avaient invité à Gregg Popovich à s’exprimer, et le coach des Spurs est allé dans le même sens que Steve Kerr.
Visage emblématique de l’état du Texas depuis plus de vingt ans, incarnant le succès mais aussi la rigueur, le travail et un engagement politique fort, Pop n’y est pas allé par quatre chemins pour placer les dirigeants politiques de son Etat et de son pays face à leurs responsabilités suite à ce nouveau drame lié aux armes à feu.
L’objectif de son intervention ? Pointer du doigt les responsables pour leur inaction en matière de législation encadrant (un minimum) le port d’arme, et bien sûr encourager son auditoire à aller voter. Tel un boxeur, Gregg Popovich est monté progressivement en puissance, rappelant d’abord la laideur des « mêmes discours après chaque massacre » de la part des mêmes dirigeants, « ces gens qui ont le pouvoir et qui feront tout pour le garder ».
Le vote comme première solution à un problème sans fin
Il s’est ensuite demandé ce qu’il faudrait pour que la classe politique de son pays finisse par bouger sur la question du port d’arme, implorant les hommes politiques à… bouger leur cul.
« N’aimeriez-vous pas en rencontrer un ? Juste l’un d’entre eux, dans une pièce. Je m’en fous de son statut, si c’est un substitut du gouverneur, un gouverneur ou l’un des sénateurs. Mettez-les dans une pièce et demandez-leur : ‘Combien en faudra-t-il encore ? Un massacre par mois ? Deux massacres par jour ? 15 gamins ? 24 gamins ? Si on en tue 74, peut-être allez-vous faire quelque chose ?’ Levez votre cul et faîtes quelque chose », a-t-il lancé. « Ils bossent pour nous et la majorité d’entre nous souhaite que quelque chose soit fait à propos de la législation sur les armes. Mais ils ne font rien, parce qu’ils se soucient davantage de leur pouvoir, de leur statut et de leur argent bien plus que de nos enfants ».
Le but de sa démonstration ? Encourager les gens à voter, le seul moyen pacifique pour essayer d’insuffler un début de changement sur cette question pour le moins épineuse sur « la terre de la liberté »…
« Et si c’était arrivé à l’un de leurs enfants ou petits-enfants, vous pensez qu’ils y porteraient plus d’attention ? C’est une pensée moche, et on espère tous que rien de tout cela n’arrivera, mais on est tous façonnés comme ça et on se sent à l’aise parce que cela ne va pas nous arriver. Mais je ne comprends pas comment ils ne peuvent pas avoir un minimum d’empathie, plutôt que d’aller à Uvalde pour dire : ‘On est avec vous. On va faire ci et ça’. Parce qu’ils ont déjà menti avant. On sait bien qu’ils ne vont rien faire, mais ils continuent de parler parce qu’ils pensent qu’on est stupides. Alors que fait-on de tout ça ? Il faut voter ».