Victor Oladipo doit trouver le juste milieu

C’est un petit luxe dont bénéficient actuellement les Pacers, celui de pouvoir observer quatre jours sans jouer et donc d’enchaîner trois jours consacrés à l’entraînement. L’occasion pour Nate McMillan de faire un bilan du début de saison (8v-6d) de son équipe, classée 28e de la ligue en terme de rebond, de « rythme » et de pourcentage aux lancers. Parmi les autres éléments à revoir, la sélection de tir de ses protégés, ce qui implique une gestion différente de son seul All-Star, Victor Oladipo.

L’ancien joueur du Magic tourne actuellement à 20 tirs par matchs, alors qu’aucun de ses coéquipiers ne dépasse la moitié de ce chiffre, une exception en NBA, cette saison et même dans l’histoire de la grande ligue. Il a également le pire pourcentage d’adresse parmi les joueurs du cinq majeur (45%), ce qui explique en partie le souci de variété offensive des Pacers, en manque de mouvement d’après Nate McMillan.

Mieux partager les responsabilités en attaque

Pour autant, Victor Oladipo n’est pas un joueur « perso », comme l’a rappelé Cory Joseph. « Il n’y a pas de joueur égoïste dans l’équipe, on doit juste trouver une meilleure façon d’attaquer ».

L’urgence de rétablir une hiérarchie plus équilibrée au sein de l’attaque s’explique également par ces chiffres édifiants : depuis la saison dernière, les Pacers sont à 24 victoires et 3 défaites lorsque Victor Oladipo prend 15 tirs ou moins. Sur ces matchs, il a tourné à 58% d’adresse pour 19.7 points en moyenne par match. Lorsqu’il est autour des 16-20 tirs, les Pacers ont toujours un bilan intéressant (22v-12d), mais le pourcentage du joueur est en nette baisse (46%). En revanche lorsqu’il prend 21 tirs ou plus, les Pacers sont à 10 victoires pour 18 défaites et Victor Oladipo tourne alors à 42%. Un chiffre qui se confirme cette saison sur les six revers d’Indiana.

Pour Nate McMillan, c’est un équilibre et si Victor Oladipo doit certes shooter un peu moins, ses coéquipiers doivent aussi faire le nécessaire pour trouver de meilleures situations.

« Nous parlons d’exécution, et l’exécution, c’est travailler pour obtenir un bon tir. Ça revient à Victor… quand il sent qu’il a une bonne situation, nous voulons qu’il le prenne. Mais nous voulons aussi qu’il crée aussi des opportunités pour les autres gars lorsque la défense se concentre sur lui. Une partie de ce processus visant à établir notre style de jeu consiste à se faire confiance pour reconnaître un match-up et essayer d’en profiter en donnant le ballon à ce gars-là ».

Nate McMillan : « Ne te mets pas une telle pression »

La frontière est effectivement ténue entre un collectif bonifié par l’apport de tous et la frustration qui peut gagner chacun alors qu’un joueur prend 30 tirs par match, qui plus est dans une défaite, comme ce fut le cas pour Victor Oladipo lors du dernier match des Pacers à la maison contre Philly.

« Quand vous êtes une jeune équipe et qu’un gars tente 30 tirs, il suffit d’un gars pour commencer à penser (que vous êtes égoïste). Ce n’est pas lui. Je sais que ce n’est pas lui. Je sais aussi ce qu’il essaie de faire. Mais si nous continuons à jouer dans le bon sens et à jouer ensemble, les résultats viendront. Nous perdrons peut-être celui-ci, le prochain, mais à un moment, on commencera à gagner ».

Le sujet de la discussion entre le « franchise player » et son coach mardi matin a tourné autour d’un seul thème : l’efficacité. Ou comment améliorer sa sélection de tirs tout en tirant profit de ses capacités athlétiques et des options prises par les défenses adverses pour mettre en valeur ses coéquipiers.

« Tu n’as pas à faire ça », a expliqué Nate McMillan au sujet des dernières sorties de son joueur, au delà des fameux 21 tirs pris. « Ça te dessert plus qu’autre chose. Continue de jouer comme il faut, de faire confiance en tes coéquipiers. Ne te mets pas une telle pression, qui exigerait que tu aies toujours à faire quelque chose. Ce n’est pas nécessaire. Prendre 30 tirs ne nous aidera pas à gagner. Je sais ce que tu essaies de faire, mais ce n’est pas comme ça que ça marche. »

À partir de vendredi, les Pacers vont pouvoir remonter en puissance avec une série de trois matches à domicile, contre Miami, Atlanta, puis Utah.