Interview Thabo Sefolosha : « Atlanta, c’est le jour et la nuit comparé à OKC »

Affirmer que Thabo Sefolosha est heureux d’avoir quitté le « two-men gang » du Thunder pour la Spurs attitude des Hawks est un doux euphémisme. Le Suisse le clame : il a fait le bon choix en rejoignant Atlanta cet été. Malgré des stats pas folichonnes et un temps de jeu en baisse, l’ancien maître ès défense d’OKC prend son panard chez le leader incontesté de l’Est.

Thabo, est-ce que ton départ d’OKC n’était pas déjà un peu acté avant la fin de saison ou as-tu vraiment pris ta décision après la saison ?

Cela s’est fait pendant l’été, une fois la saison terminée. Cela faisait déjà un moment que je me disais que mon rôle et ma situation commençaient un peu à tourner en rond au Thunder, j’avais besoin de changer d’air et de débuter quelque chose de nouveau.

Tu savais que tu signerais aux Hawks avant de prendre la décision de partir ?

Non car l’idée était justement de voir quelles étaient mes options. J’ai eu quelques équipes intéressées, dont les Hawks qui se sont manifestés assez rapidement par l’intermédiaire du coach qui est venu me voir. J’ai très tôt pu parler avec lui de son système et de mon rôle dans l’équipe et le projet m’a intéressé. J’avais eu l’occasion de les voir jouer pendant les playoffs, je connaissais aussi le coach et son parcours. Je savais qu’ici ça allait être un jeu dans lequel je pouvais mieux et plus participer.

« Atlanta choisit des gars qui comprennent que le système est plus important que les joueurs »

Justement, est-ce que c’est le cas dans un rôle a priori différent ?

Oui, complètement. On a une équipe assez jeune en expérience et qui a besoin de gars comme moi, un vétéran qui a déjà connu plein de choses en NBA. Cela fait aussi du bien à l’équipe d’avoir un joueur à l’attitude défensive. Mais tout le monde fait de tout dans cette équipe, c’est ce que j’aime et c’est pour ça que je suis venu. Ici, je ne suis pas seulement un défenseur mais un joueur complet. Je joue au basket quoi.

Est-ce qu’on peut dire que tu t’éclates après une saison passée très frustrante ?

Avec un peu de recul, je réalise que le problème ne venait pas tant seulement de moi et de mes performances mais surtout du système de jeu. Il y était difficile pour moi de m’exprimer, c’était compliqué de m’y épanouir. J’ai fait le bon choix en venant ici et les résultats pour l’instant le confirment.

Cela n’a pas été trop difficile de déménager ta famille et de s’installer dans une nouvelle ville, une nouvelle franchise après tant d’années à OKC ?

Pour être honnête, cela n’a pas été évident au début car on a mis longtemps à trouver une maison et toute la famille était à l’hôtel. On a aussi galéré au niveau des visas avant de partir d’OKC car j’avais besoin d’un nouveau visa de travail. Cela a pris du temps mais bon au final, tout se passe bien. Atlanta est une super ville, on y est très heureux.

Le fait que le coach soit venu te voir pour parler cet été, cela a-t-il facilité ton l’intégration sportive ?

Complètement. Mais le fait qu’il soit venu me voir, ce n’est pas ce qui m’a aidé, moi, à mieux m’adapter. Cela montre tout simplement la personne qu’il est et la façon dont il est avec nous, les joueurs. Il est patient, il a un discours positif, il nous laisse être nous-mêmes. On peut vraiment s’exprimer tout en jouant un basket altruiste et collectif.

« Ici, je ne suis pas qu’un défenseur. Je joue au basket »

Puisque tu en parles, le basket des Hawks n’est-il pas devenu rare et anachronique dans la NBA actuelle ?

Complètement ! Par rapport à OKC, c’est le jour et la nuit. C’est le seul vrai point de repère que j’ai car j’étais un peu jeune à Chicago. Mais les années au Thunder m’ont beaucoup apporté, elles me permettent maintenant de partager mon expérience avec les jeunes. Je continue de progresser.

Qu’est-ce qui change quand on passe d’une équipe qui fait les gros titres en permanence à une équipe sous côté et méconnue du grand public ?

Franchement cela ne change pas grand-chose… Moi je n’ai pas besoin des projecteurs. En fait tout dépend aussi de la personnalité des joueurs. Ici les gars ne sont pas du tout égoïstes, personne ne veut tirer la couverture à soi, personne ne fait de campagnes pour être All Star. C’est une bonne ambiance, on est un bon groupe de personnes sur le plan humain et un bon groupe sur le terrain.

Est-ce que ce n’est pas le système qui rend les joueurs comme ça et non l’inverse. À l’image du modèle Spurs ?

Exactement… Sauf que tous les joueurs ne comprennent pas que le système est plus important qu’eux. Le GM et le coach ont fait en sorte de s’entourer avec des joueurs qui ont déjà cette mentalité.

Sinon, tu as suivi un peu les débuts de Clint (Capela) ?

Je n’ai pas encore discuté avec lui mais j’ai suivi ses débuts en D-League. Il montre des choses intéressantes, c’est bien. Cela ne va pas être facile et ça risque d’être long mais il est sur la bonne voie je pense.

Il t’a sollicité ?

Non, malheureusement pas. Moi il n’y a aucun problème pour l’aider, au contraire je le ferais avec grand plaisir car je pense qu’il a une épingle à tirer s’il continue comme cela.

Et à OKC, tu as gardé des contacts avec des anciens coéquipiers, notamment Serge (Ibaka) dont tu étais proche ?

Oui je continue de parler avec Serge mais aussi avec Steven. J’ai écrit à KD quand il s’est blessé pour lui souhaiter bon rétablissement et depuis j’échange avec lui par textos.

Propos recueillis à Los Angeles