La résurrection de Manu Ginobili

Et si tout ça était prévu, prémédité, pensé par le clan des Spurs… Grand absent de ces finales jusqu’à présent, Manu Ginobili (24 points, 10 passes) a effectué son grand retour au premier plan avec un match haut de gamme pour sa première titularisation depuis plus d’un an.

Avec Danny Green (24 points) qui continue son festival à 3-points (et décroche le nouveau record sur une série de finales), plus un Tony Parker fidèle à sa légende (26 points, 5 passes), San Antonio s’impose logiquement face à un Heat trop maladroit à l’instar de LeBron James (25 points, 8 passes, 6 rebonds à 8/22 aux tirs).

Ginobili titulaire… une première depuis un an !

Lors du match 4, Popovich avait conservé son cinq habituel avec Splitter et Duncan dans la peinture alors que Spoelstra lançait lui Mike Miller pour écarter le jeu du Heat. Cette fois-ci, Pop passe à l’offensive et décide de redonner sa chance à Manu Ginobili, ce qu’il n’avait plus fait depuis la dernière finale de conférence l’an passé, face à OKC. Et le guerrier argentin lui donne raison en ce premier quart avec 7 points et 3 passes en 5 minutes de jeu. En face, le Heat ne se démonte pas pour autant avec Wade qui se montre agressif. Dans son sillage, LeBron James attaque lui aussi le panier avec force et détermination.

Le Big Three semble donc prêt à frapper comme au match précédent et sur un vilain air ball de Danny Green, on craint le pire pour San Antonio devant son public. Mais Boris Diaw fait une entrée plus qu’intéressante pour donner du liant à l’attaque texane. Il sert Duncan et permet à Parker de jouer Norris Cole en un contre un. Il délivre même une passe au cordeau pour un dunk de Leonard. Et sur un dernier panier primé dudit Kawhi, les Spurs terminent fort (32-19).

LeBron relance la machine

Miami shoote mal (6/20)… Ce n’est pas le cas de Danny Green qui égale le record de tirs à trois points inscrit sur une finale (face au précédent tenant du titre, Ray Allen) avec un insensé 22/32 derrière l’arc. Kawhi Leonard réalise lui un coast to coast et les Spurs sont à nouveau en démonstration. Mais sur une action litigieuse en ligne de fond, Popovich s’emporte contre l’arbitre alors que le jeu se poursuit et que LeBron vient placer un énorme dunk en contre attaque. Après un panier gag, le Heat saisit toutes les occasions pour s’accrocher dans la tempête…

Ray Allen rentre un panier primé avec la faute de Parker et tout à coup, le Heat passe un 14-2 pour revenir tout près. Tim Duncan stoppe l’hémorragie avec un panier classique avec la planche. Ce second quart est haché par de nombreux coups de sifflet et il faut un dernier panier au buzzer de Parker, sur un coup de génie de Popovich qui a dessiné l’action lors d’un temps mort de 20 secondes, pour que les Spurs reprennent leurs aises à la pause (61-52).

Manu Ginobili est partout !

Le Big Three floridien s’est à nouveau montré intenable avec 40 des 52 points de Miami. Et pour commencer en fanfare dès le retour des vestiaires, le Heat passe un 7-0 qui réduit l’écart à peau de chagrin pour les texans. Mario Chalmers rentre son premier panier du match mais Wade puis LeBron ratent deux lay up tout cuits. Il n’en fallait pas plus pour que San Antonio trouve à son tour un second souffle. Tony Parker nous gratifie de son légendaire tear drop et Danny Green enfile son 23e panier primé des finales pour être le seul détenteur du record. Les hommes du Sud Texas respirent mieux.

Mais LeBron et Dwyane, avec 22 points par tête, mènent toujours la révolte… jusqu’à ce 12-1 qui finit le 3e quart en faveur des Spurs. Manu Ginobili est omniprésent dans ce run importantissime. Il génère à lui seul 9 de ces 12 points et pointe alors à 20 points et 9 passes, soit son meilleur match des finales ! Et de loin ! A la passe pour Splitter (qui lui aussi brise enfin la glace) ou à la corde pour pénétrer, le guerrier albiceleste retrouve enfin son sens du jeu inimitable et San Antonio compte 12 longueurs d’avance avant l’ultime période (87-75).

Tony Parker finit le travail en patron

Ginobili ne lâche pas prise et San Antonio passe en fait un 19-1 à cheval sur les deux quarts temps pour mener largement sur une claquette de Tim Duncan (94-75). Miami réagit timidement d’abord par l’intermédiaire de Ray Allen qui réalise une seconde action à 4 points. Puis, plus violemment sur un dunk de Bosh, le Heat revient à 13 points à 7 minutes de la fin grâce à un 9-2 supersonique. Mais Tony Parker n’a pas l’intention de revenir en Floride la corde au cou. Il inscrit 6 points d’affilée et semble donner le coup de grâce… mais avec Ray Allen au plus que parfait avec 19 points à 4/4 à trois points, le Heat ne veut pas décrocher.

Allen aurait même pu terminer avec un 5/5 mais LeBron James était pris par la patrouille pour un écran illégal et l’écart descendu à 9 longueurs gonflait à nouveau à 13 après que Danny Green derrière l’arc et TP sur un cadrage débordement ne délivrent l’AT&T Center. Les Spurs s’imposent donc dans ce match 5 à domicile (114-104) grâce à une performance de premier choix des lignes arrières texanes : 74 points (sur les 114) pour la triplette Parker – Green – Ginobili.

Les Spurs n’ont jamais été menés dans une finale NBA. Cette stat se confirme, et les voilà désormais avec deux balles de match qu’il leur faudra transformer sur le parquet de Miami.

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