Quand Chris Bosh termine une rencontre avec 10 rebonds, elle ne peut qu’être savoureuse. Auteur d’un double double, l’intérieur All Star a été au charbon dimanche mais logiquement, il loue la performance collective du champion en titre. La troisième roue du carrosse floridien démontre comme souvent une intelligence d’analyse et de sémantique, quand la presse l’attend devant son casier dans le somptueux vestiaire du Heat.
Qu’avez-vous fait défensivement sur ce match pour les perturber autant ?
On a été plus actifs et plus agressifs, tout simplement. Nous avons mis de l’emphase dans notre volonté de rester en permanence dans le match, c’était vraiment le premier objectif que nous avions en tête. Jeudi notre défense avait été assez bonne je trouve, c’est juste qu’offensivement on leur avait laissé quelques rebonds qui nous avaient tués. On leur avait aussi laissé des positions ouvertes aux mauvais moments, ce qui n’a pas été le cas ce soir.
Sur Tim Duncan, vous avez su trouver les solutions. Quel a été l’ajustement ?
Rien de majeur, on voulait juste continuer de ne rien lui laisser de facile. Il faut qu’on lui rende chaque possession compliquée. Il est trop bon au poste pour rester derrière lui donc on voulait le contraindre à shooter dans d’autres positions, d’autres angles. Mais ce n’est qu’un match, on sait quel type de joueur il est. Ils vont s‘ajuster et répondre, on doit s’y préparer.
Vous avez réussi à priver de rythme Tony Parker, est-ce que c’était la priorité défensive ?
Ils construisent un rythme ensemble, en équipe et Tony comme Tim sont trop bons pour les laisser dans les positions qu’ils affectionnent le plus. Ils en ont déjà vu dans leur carrière, des pièges pour les stopper ça ne leur fait pas peur même quand sur un match ça fonctionne, comme ce soir. On a su s’ajuster pour l’obliger à prendre d’autres tirs, à réduire sa vitesse. C’est un effort de cinq joueurs pour arrêter ce joueur.
Ce soir les role players ont été très, très bons. Cela doit être une énorme satisfaction pour vous, non ?
Je l’ai déjà dit au début des playoffs : on ne peut pas regarder LeBron faire son festival les bras croisés. On doit tous apporter notre contribution, défensive, en premier lieu et offensivement ensuite. Si dans le processus collectif qui est le nôtre, LeBron score 30 ou 40 points, tant mieux. C’est génial. Mais dans cette série je ne pense pas qu’ils vont lui en laisser l’opportunité. Il a beaucoup de gars sur lui quand il a la balle, mais il joue juste. Il réussit à trouver les shooteurs qui sont ouverts et grâce à ça le ballon bouge bien. Les gars ont mis des gros shoots, mais c’est parce qu’on croit chacun les uns en les autres. Aussi parce qu’on a su courir, ça nous a mis en confiance.
Comment expliquez-vous la performance de Mario Chalmers, qui avait beaucoup de pression sur les épaules ?
Mario croit en lui, il a la foi. Je ne sais pas comment il était avant son shoot avec Kansas (au Final Four de 2008, contre le Memphis de Derrick Rose, ndlr) mais depuis il trimbale ce shoot avec lui. C’est en lui. On a besoin qu’il continue comme ça, à jouer aussi intelligemment. On sait qu’il va faire des erreurs, on en fait tous. C’est ça la beauté du basket, on a tous une chance de se rattraper et de revenir en étant plus fort. Il l’a fait ce soir, il a magnifiquement répondu aux attentes et j’espère que ça na vous redonner le momentum.
Quand tout fonctionne comme ce soir, la confiance est sans limite non ?
Peut-être mais au final ils ont ce qu’ils sont venus chercher, reprendre l’avantage du terrain. On doit le reprendre. Nous sommes heureux pour ce match mais pas satisfait pour le résultat de la série. Gagner un match là-bas sera très compliqué mais on attend le challenge avec impatience.
Un dernier mot sur le contre énorme de LeBron James sur Tiago Splitter. Vous êtes encore étonné ?
Non ! On va en revoir d’autres, encore, et encore, et encore, et encore, et encore (rire). C’était splendide et ça montre sa polyvalence sur un parquet, de quoi il est capable.
Propos recueillis à Miami