Cinq points et 1 rebond en 5 minutes de garbage time : voilà le bilan chiffré du premier match de playoffs en carrière du pivot balte, Donatas Motiejunas (2m13, 22 ans). C’est maigrelet mais pour le rookie des Rockets, cela fait partie du processus, et c’est à l’image de cette première saison mitigée (6 points, 2 rebonds en 12 minutes).
Basket USA est allé à sa rencontre pour évoquer sa saison rookie et le difficile apprentissage de la NBA.
C’est ta première saison dans la ligue et tu fais les playoffs. Comment tu abordes cette série ?
C’est une bonne chose pour l’équipe et pour moi. Ça faisait 3 ans que les Rockets n’avaient pas fait les playoffs. Ça prouve que la franchise prend la bonne direction. Et puis, pour nous, les joueurs, ça permet de prendre exemple sur ce qu’a fait Oklahoma justement [le Thunder était 8e durant les playoffs 2010, éliminé au premier tour (4-2) contre les Lakers sacrés champions, ndlr].
D’un point de vue personnel, quel bilan tu fais de ta saison ? Tu ne jouais pas beaucoup au début et puis tu as eu un peu plus de temps de jeu…
Oui, c’est un peu comme toutes les saisons en fait : il y a des hauts, il y a des bas. En tout cas, je pense avoir montré que je suis persévérant. Je n’ai pas arrêté de travailler mon jeu, je n’ai jamais abandonné.
Tu avais pourtant montré de belles choses en Summer League l’été dernier (16 points, 8 rebonds en 25 minutes), mais après tu ne joues pas… Comment tu as géré ces moments là, pour ne pas te démobiliser ?
C’était dur, c’est clair. Surtout psychologiquement. Mais comme on dit ici, ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Il faut être fort mentalement, sinon tu n’arriveras à rien dans cette ligue. J’ai essayé de rester patient et de continuer à montrer aux entraîneurs que je peux être utile à l’équipe.
Est-ce qu’on peut dire que c’était ton « rookie wall », ton rite de passage en quelque sorte ?
C’est vrai… A vrai dire, j’ai joué dans une cinquantaine de matchs cette saison [44 en fait dont 14 titularisations, ndlr], parfois quelques minutes seulement ; donc c’est difficile à dire. Mais quand j’ai commencé à jouer plus longtemps, j’ai effectivement été fatigué. C’était difficile mais ça a été…
« En Europe, on laisse davantage jouer dans la raquette »
Comment s’est passé ta transition : entre le jeu européen et le jeu NBA ? Tu avais réussi une grosse saison d’Euroligue l’an passé avec Prokom (11 points, 6 rebonds en 27 minutes)…
Oui, mais ici, ils ne voient pas ça… en fait, tu arrives ici comme un joueur tout nouveau. Ils ne considèrent pas vraiment l’Euroligue comme une ligue forte, donc quand tu arrives, tu repars de zéro. Regarde l’exemple de Mirza [Teletovic, l’ailier des Nets dont on vous parlait là], c’était une star en Europe, on jouait pour lui et maintenant, il doit sortir du banc. Donc ça importe peu que tu ais pu être titulaire en Europe, ici tu repars de zéro et tu dois prouver à tout le monde que tu as ta place et que tu sais jouer au basket.
Quelles sont les grosses différences selon toi entre le jeu à l’européenne et le jeu NBA ?
Il y a des différences, c’est sûr. L’arbitrage en est une. La vitesse en est une autre. Mais je pense qu’en Europe, on autorise davantage le jeu physique. Surtout dans la peinture. Quand l’attaquant a la balle ici, tu ne peux pratiquement pas le toucher. En Europe, ils laissent jouer davantage sur les contacts.
A propos d’Europe, il y a le championnat d’Europe qui a lieu du 4 au 22 septembre prochain. Tu restes en contact avec tes compatriotes lituaniens de NBA, Linas Kleiza ou Jonas Valanciunas ?
Oui, on se parle parfois. Ce n’est pas très soutenu mais on reste en contact. On sait qu’on devrait se voir cet été. Au moins, pour les présélections. L’objectif est toujours le même : en Lituanie, il faut toujours essayer de décrocher des titres. On est un pays de basket. Les attentes sont énormes. Mais bon, je n’ai pas vraiment de contact avec la fédération. On verra tout ça cet été, je pense qu’on peut avoir un groupe jeune et ambitieux. On verra…
Propos recueillis à OKC