La sensation Milwaukee

Brandon Jennings avait prévenu après la victoire dans le Game 4 : ses Bucks iraient sans pression à Atlanta chercher un succès sur les terres de Faucons si impériaux dans leur nid. Mission accomplie pour les Daims du meneur rookie, grand de maturité et de volontarisme mercredi soir en Georgie.

Milwaukee fait la différence dans les quatre dernières minutes sur l’autel d’un 14-0 et de sept stops défensifs consécutifs (91-87). Atlanta est sonné, K.O. même. Josh, Joe, Jamal et leur bande rentrent aux vestiaires sous les sifflets. Ces Bucks là sont sensationnels, à l’image d’un Kurt Thomas décisif malgré ses 37 ans et une feuille de stats vierge.

« La pression n’est pas sur nous », répète encore Jennings, meilleur marqueur d’une équipe capable de gagner avec 40% de réussites aux shoots.

« C’était un match affreux, on n’a pas bien joué », se permet même d’en rajouter John Salmons.

« C’est incroyable, on avait le match en mains. Il nous a filé entre les doigts« .

Jamal Crawford ne croit pas si bien dire: oui Atlanta avait ce Game 5 sous contrôle et quasi dans la poche. Il reste un peu plus de quatre minutes et sur un des rares paniers de la soirée de Josh Smith, les Hawks mènent de neuf longueurs. Et puis soudain, le trou noir. Plus rien. Sept shoots manqués de suite, en face les Bucks alignent 14 points. Il reste 2.15′ quand Thomas provoque une faute offensive de Johnson, la sixième de la star. Bye bye Joe. Là, le vent de la défaite frôle les aigles des Faucons.

« Quand Joe sort, je me dis qu’on peut vraiment gagner ce match« , confirme Jennings après coup.

Le réveil de Al Horford dans les dernières secondes n’empêche pas la débâcle, surtout que Jennings ne tremble pas sur la ligne des lancers-francs. Ce joueur a de la glace dans les veines.

« C’est une défaite embarrassante, horrible. C’est terrible », psalmodie Johnson (13 pts à 6/16) dans un vestiaire silencieux comme une cathédrale.

« C’est dur, mais c’est une série en sept matches« , ajoute Mike Woodson, conspué par quelques fans en colère moquant son probable départ en cas d’élimination précoce au premier tour.

Le coach georgien va devoir changer de discours et trouver les mots pour réveiller des talents en sommeil. Smith n’est pas à la hauteur depuis le début, Mike Bibby se fait manger par Jennings, Jamal Crawford a déjà troué deux matches dans les grandes largeurs et Joe Johnson est donc bien trop esseulé et sous pression défensive adverse.

« On n’a jamais douté, même après les deux premiers matches et les défaites. On a toujours été confiant sur notre capacité à aller à la maison et faire le boulot. Après, ce sont eux sous pression et là, tout peut arriver », commente Kurt Thomas, exemplaire remplaçant de Bogut.

Pour leurs premiers playoffs depuis 2006, les Bucks sont à 48 minutes de rejoindre Orlando en demi-finale de conférence. Un véritable exploit pour une équipe privé de son meilleur joueur et guidé par un meneur rookie. Scott Skiles est peut-être aussi sympathique qu’une porte de prison, c’est un vrai sorcier. Et un grand coach. Quoiqu’il advienne désormais dans une série folle.