Sans faire injure au duo de tête l’an passé, Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr, les hauteurs de la Draft 2025 offrent plus de promesses individuellement, avec des joueurs qui peuvent potentiellement aller beaucoup plus haut. Car outre Cooper Flagg au potentiel sans limite, Dylan Harper a de quoi faire saliver plus d’un scout. Le « guard » de Rutgers a réussi pendant un temps – certes assez court – à générer un débat pour le titre de numéro un de cette Draft. Cela en dit suffisamment long sur l’immense talent du fils de Ron Harper, quintuple champion NBA.
Car Dylan Harper est un attaquant racé, irrésistible cette saison avec les Scarlet Knights, en particulier dans un rôle de « slasher ». Ace Bailey a globalement déçu, comme toute l’équipe du New Jersey, mais ce n’est pas la faute de son coéquipier. Avec un différentiel de +11 au « Net Rating » (la différence entre efficacités offensive et défensive quand un joueur est sur le terrain), c’était tout simplement le jour et la nuit avec ou sans Dylan Harper pour Rutgers.
Son panel offensif devrait lui offrir d’emblée un rôle de choix, très vraisemblablement chez les Spurs, détenteurs du deuxième choix. L’association ne semble pas forcément la plus évidente, alors que San Antonio dispose déjà de De’Aaron Fox et de Stephon Castle (voire Devin Vassell) sur les postes 1 et 2, et les trois joueurs brillent principalement balle en main. Mais la franchise texane aura tout le temps de régler ces automatismes sans regrets à avoir tant Dylan Harper est une évidence.
Profil
Poste : arrière
Taille : 1,94m
Poids : 97kgs
Equipe : Rutgers Scarlet Knights
Stats 2024/25 : 19,4 points (à 48,4%), 4,6 rebonds, 4,0 passes, 1,4 interception en 32,6 minutes
Points forts
– L’attaque du cercle. Rares sont les freshmen auteurs d’une saison pareille pour aller agresser l’arceau adverse. Dylan Harper a le bagage complet, technique comme physique, pour aller chercher ses points en pénétration, où il s’est montré plus adroit que d’autres joueurs plus grands que lui, voire certains intérieurs phares de NCAA (67,6 %, 58,7 % pour Cooper Flagg, 65,4 % pour Johni Broome…). Le gaucher est un poison dès qu’il pose un pied dans la raquette, où il semble toujours trouver une solution pour s’ouvrir le chemin du cercle.
– Le physique. Dylan Harper ne sera pas de ces rookies qui ont besoin d’un temps d’adaptation au jeu NBA pour ce qui est de leur corps. Le joueur de 19 ans est suffisamment costaud pour jouer aux deux postes de la ligne arrière sans sourciller. Il impressionne par son équilibre, même après contact. Un atout crucial pour réussir à trouver des angles d’attaque vers le cercle, même quand l’aide d’un intérieur monte sur lui.
– La créativité. Une fois lancé, Dylan Harper est capable de tout faire. Ses dribbles dans le dos, ses spin moves ou ses « jab step » sont de haut niveau. Et s’il ne parvient pas à passer en dribbles, il peut faire parler sa palette de feintes magnifiques ou tromper son défenseur en étant capable de passer de la deuxième vitesse à la cinquième en un claquement de doigt. Fort sur « pick-and-roll », il est en plus un bon passeur, qui peut encore progresser. Ses quatre passes de moyenne en NCAA sont surtout la faute à des coéquipiers, pas au niveau et qui ont gâché plus d’une fois l’altruisme de leur coéquipier.
Points faibles
– Le shoot extérieur. Plus que des points faibles, Dylan Harper a des axes de progression plus marqués que d’autre. C’est le cas question tir de loin. Ses 33,3 % à 3-points n’ont rien d’impressionnant et l’arrière devra faire mieux pour se créer ses propres tirs à l’avenir (27,5 % de réussite à mi-distance, 29,6 % à 3-points) afin de devenir une menace offensive complète. Mais il pourrait déjà contribuer dans le jeu sans ballon, avec un encourageant 38,3 % de réussite derrière l’arc en catch-and-shoot.
– La défense. Volontaire et plutôt bon sur l’homme avec son envergure intéressante et sa puissance, Dylan Harper peut encore progresser dans la défense sans ballon. Il souffre parfois sur la lecture des écrans adverses, manque d’activité sur les lignes de passe, et peut parfois manquer de concentration. Mais le potentiel pour devenir un solide défenseur est bien là.
Comparaison
Il y a chez Dylan Harper la maîtrise de l’attaque de cercle de Jalen Brunson en plus grand et avec moins de tir extérieur, et celle du tempo dans ses attaques comme un Cade Cunningham plus petit. S’il s’est comparé lui-même à Cade Cunningham ou James Harden, autres meneurs-arrières de grande taille, son jeu se rapproche aussi de celui d’un Tyreke Evans en début de carrière.
Pronostic
Deuxième choix de cette Draft.