On peut être surnommé « Baby Jokic » et ne jamais avoir signé de « triple-double » en carrière. C’était tout du moins le cas jusqu’à lundi soir pour Derik Queen. Le pivot des Pelicans, réputé pour sa qualité de passe, n’avait encore jamais vu triple, pas même au lycée ou en NCAA.
Contre les Spurs, le rookie a réparé cet impair, et de manière flamboyante : 33 points à 11/15 au tir et 11/13 aux lancers-francs, 10 rebonds, 10 passes et 4 contres. Des chiffres rares, voire uniques pour un débutant.
C’est simple, aucun pivot débutant n’avait réussi de « triple-double » avec au moins 30 points inscrits de toute l’histoire de la NBA ! Impressionnant pour celui qui n’aura 21 ans que le 27 décembre, et qui est devenu le cinquième joueur de moins de 21 ans à signer un « triple-double » après LeBron James, De’Aaron Fox, Luka Doncic et Victor Wembanyama.
« Pas mal pour une personne qui a été blessée toute la présaison » a-t-il réagi. « Beaucoup de gens ont douté. J’ai moi-même un peu douté de moi, c’est la première fois que je me blessais ainsi, et vu comment les choses se passaient en début de saison… J’étais un peu en difficulté, je devais me reprendre. Je devais faire quelque chose. »
Un profil rare et précieux
Lundi face à San Antonio, le 13e choix de la dernière Draft n’a pourtant pas semblé manquer de confiance en deuxième période. Alors que New Orleans venait de sombrer avec 77 points encaissés à la pause, et 20 points de retard, les Pelicans ont laissé le contrôle des opérations à leur intérieur.
Le résultat ? Un troisième quart-temps monstrueux, où on n’a vu que Derik Queen, partout et tout le temps : 21 points à 6/6 et 9/9 aux lancers-francs, 4 rebonds et 5 passes décisives. Et surtout, un match complètement relancé avec deux points d’avance pour la franchise de Louisiane avant d’aborder le dernier quart-temps.
« C’est une soirée spéciale pour lui » a qualifié l’entraîneur des Pelicans, James Borrego. « En deuxième période, il a été génial. Il a vraiment fait un super travail en défense, au rebond, et pour contrôler notre attaque. Nous avons lancé beaucoup de nos systèmes pour lui. Il a été fantastique. Il a fait les bonnes lectures sur la majorité des possessions. Il a livré une sacrée performance. » Une performance historique même, avec un nouveau club fermé rejoint, celui des joueurs ayant signé un quart-temps à 20 points et 5 passes décisives sans perdre le moindre ballon, constitué jusqu’alors des seuls LeBron James, Brandon Ingram et Tyus Jones.
Derik Queen y figure comme seul intérieur du lot, ce qui démontre à quel point son jeu est à part, déjà bien identifié à l’université et irrésistible lundi. « Trey (Murphy III) et Herb (Jones) m’ont dit qu’ils n’avaient jamais joué avec quelqu’un comme moi » a partagé Derik Queen face aux micros. « Donc ils vont tout faire pour scorer, ils savent que je vais m’assurer qu’ils aient des tirs ouverts. »
Trey Murphy III en a ainsi largement profité face à San Antonio : il a été à la conclusion de cinq des dix passes décisives du soir de son « big man ». Plus libéré, l’ailier est délesté d’une partie des responsabilités offensives, pour mieux trouver des positions préférentielles et se montrer plus efficace (32 points dont 23 à 9/10 au tir en deuxième période). « Ils ont une bonne synergie, et tout le monde en réalité, avec Queen » s’est félicité James Borrego. « La manière dont nous bougeons sans ballon en ce moment est très bonne. C’est difficile de défendre face à cela. »
Queen, roi sans victoire
« C’est vraiment un joueur spécial » a insisté James Borrego. « Avoir une plaque tournante comme cela au poste de pivot qui peut finir les actions et créer du jeu, c’est vraiment spécial. Vous ne voyez pas cela très souvent dans cette ligue. Je ne sais pas comment dire cela autrement qu’en parlant d’une performance spéciale de sa part : créer le jeu, passer le ballon, créer pour les autres et pour lui-même, aller au cercle… Et il a fait des actions au moment opportun, dans les moments décisifs. Avoir ce calme à ce jeune âge, c’est spécial. »
Sa démonstration aurait pu s’achever de la plus belle des manières, alors qu’il a eu le tir de la gagne au bout des doigts, seul à 3-points. Mais le tir de Derik Queen a été trop court, et c’est ce qu’il retenait en priorité de sa soirée.
« Ça craint. Les stats, c’est cool mais peu importe. Je veux juste gagner. Je ne peux pas être simplement satisfait de ce soir. Cela doit être régulier. » « Il grandit beaucoup, mais il a vraiment fait un pas en avant ce soir » a synthétisé James Borrego, qui a livré le message qu’il a adressé à son jeune joueur après cet ultime shoot manqué. « Tu nous as mis dans cette position. Et tu vas l’être à nouveau. Nous avons confiance en toi. Crois en cela. »
Derik Queen pouvait être d’autant plus frustré que c’est son ami Dylan Harper qui a crucifié New Orleans, le symbole d’une cuvée de Draft 2025 déjà convaincante. L’avenir des Pelicans semble un peu plus positif avec leur jeune pivot, qui profite à fond de l’absence de Zion Williamson pour prendre de l’épaisseur dans le jeu. De quoi peut-être faire réfléchir Joe Dumars et les responsables de la franchise sur la personne à qui confier les clés du jeu.
| Derik Queen | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
| 2025-26 | NO | 25 | 24:53 | 49.6 | 11.1 | 79.6 | 1.7 | 4.7 | 6.4 | 3.9 | 3.3 | 1.0 | 2.3 | 0.8 | 12.9 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.
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