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Le « Tall Ball », la nouvelle arme secrète des Nets ?

NBA – Vainqueurs de leur deuxième match consécutif la nuit dernière à Chicago, les Nets ont surpris les Bulls en évoluant avec un cinq de très grande taille.

Danny Wolf (Nets) contre les BullsZiaire Williams, 2m06. Michael Porter Jr et Noah Clowney, 2m08. Nic Claxton et Danny Wolf, 2m11. Non, il ne s’agit pas de la liste des plus grands joueurs de l’effectif des Nets (quoique, puisque le seul Day’Ron Sharpe s’intercale avec ses 2m08). C’est bien un cinq aligné par Jordi Fernandez mercredi à Chicago. Et pas seulement lors d’une dernière possession de quart-temps sans grand enjeu, mais bien la deuxième composition la plus utilisée par le technicien de Brooklyn (pendant 7 minutes et 34 secondes selon le site spécialisé pbpstats.com) derrière son cinq majeur. Cette expérimentation a porté ses fruits, puisqu’elle a contribué activement au succès sur le parquet des Bulls, la première fois de la saison que l’équipe new-yorkaise enchaîne deux victoires.

Les Nets ne cherchaient pas à insister à l’intérieur, ni spécialement à vouloir dominer la lutte au rebond. Ce groupe en apparence baroque a ressemblé à une intéressante trouvaille. Sans meneur de métier mais avec trois intérieurs et deux ailiers, Jordi Fernandez a proposé une partie d’échecs à son vis-à-vis Billy Donovan. Une action en début de quatrième quart-temps illustre à merveille cette option.

Le rookie Danny Wolf, intérieur de grande taille, mais plaque tournante de Michigan la saison dernière en NCAA, est utilisé comme meneur pour remonter le ballon et lancer les systèmes. Il trouve Michael Porter Jr, qui accélère vers le milieu du terrain au niveau de la ligne à 3-points, et lui pose immédiatement un écran. Surpris, Jevon Carter, qui défendait sur « MPJ » laisse Wolf esseulé, aussitôt retrouvé par Porter Jr. Il feinte d’attaquer Carter en dribble grâce à son avantage de taille, tout en amenant le jeu là où se trouve déjà Nic Claxton. Porter Jr s’écarte, comme pour être mieux servi, et concentre l’attention de la défense. Le tour est joué. C’est en réalité Claxton qui est servi et sert immédiatement Porter Jr pour une bonne position à 3-points, que les Bulls ont mal anticipé. Ficelle, les Nets repassent au-dessus des dix points d’avance, un matelas qu’ils conserveront jusqu’au buzzer final.

 

« Nous avons joué de façon collective en permanence » a résumé Jordi Fernandez après la rencontre. « Même si j’ai proposé des cinq différents, les gars ont bien communiqué, sont restés soudés, et ils ont fait bon choix après bon choix. » Les Bulls comme les Nets ont inscrit 38 tirs mercredi : 20 faisant suite à une passe décisive pour Chicago contre 30 pour les visiteurs, autrement mieux armés collectivement en dépit d’un effectif largement repensé.

« Jordi Fernandez est un génie »

En l’absence de Cam Thomas, attendu parmi les principaux artificiers de cette équipe en attaque, le transfuge Michael Porter Jr. endosse le rôle de leader. Mais on est loin du « MPJ » version Nuggets, souvent cantonné dans un coin du parquet. Il sert d’aimant pour l’arrière-garde adverse par ses qualités de scoreur, tout en offrant des espaces pour ses coéquipiers. Comme Noah Clowney, 16 points de moyenne sur les 15 derniers matchs avec 7.6 tentatives à 3-points par rencontre, et à 38.6 % de réussite. Ou Nic Claxton, qui se révèle en tant que principal connecteur avec une moyenne record de 4.2 passes par match, le double de ses chiffres de la saison dernière.

Pas à son aise quand il doit jouer son un-contre-un arrêté, Michael Porter Jr. se régale de cette petite révolution dans le jeu des Nets avec 25.3 points de moyenne et trois de ses cinq dernières sorties au-dessus des 30 unités.

« Jordi est un génie de coach » lâchait « MPJ » mardi au sujet de son entraîneur, qu’il avait côtoyé entre 2019 et 2022 quand l’Espagnol était assistant de Mike Malone à Denver. « Nous sommes une jeune équipe, nous allons continuer de progresser, mais c’est un génie par les systèmes qu’il met en place, en particulier en attaque pour moi. La manière dont les équipes défendent sur moi, en individuel pour m’empêcher de toucher le ballon et les différentes façons créatives qu’a Jordi de nous faire jouer des systèmes pour que je puisse toucher la balle et avoir des positions de tir sans ballon, c’est vraiment du haut niveau. Jouer mon jeu est tellement facile grâce à lui. »

Mercredi, six de ses dix paniers du soir lui ont été servis par Nic Claxton, proche du triple-double avec 14 points, 8 rebonds et 9 passes. Et ce pour la septième fois en 21 matchs cette saison, contre quatre lors des deux dernières saisons cumulées. La connexion Claxton pour Porter Jr est déjà entrée dans le Top 10 de la NBA, à la 6e place ex aequo devant des duos plus « référencés » comme Cade Cunningham pour Jalen Duren.

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Danny Wolf, la prochaine évolution ?

Et les Nets n’ont sans doute pas fini. Avec Danny Wolf désormais disponible et responsabilisé, Jordi Fernandez a un nouvel atout pour contribuer à distribuer le jeu, tout en conservant cet atout tactique des centimètres. Même logiquement imparfait, le 27e choix de la dernière Draft embrasse le projet de développement des Nets à merveille.

« Son efficacité à la distribution doit être meilleure » a décrypté Jordi Fernandez après le match. « Et c’est comme s’il s’en savait déjà capable. C’est un très bon passeur, mais il est parfois un peu trop relâché, il dribble un peu trop, il fait quelques passes difficiles et il doit ajuster cela. C’est simple : il a fait quatre passes décisives et on lui autorise deux balles perdues. Et s’il les dépasse, alors il doit faire plus de passes. Evidemment, le ratio 4 pour 6 de ce soir n’est pas bon. Mais je lui ai fait confiance. Il peut mener le jeu, faire la bonne action, et je vais continuer de l’aider. C’est à moi maintenant d’essayer de lui simplifier la tâche et à lui de faire autre chose qu’envoyer les passes dans le public, tenter à 3-points, etc. C’est ce qui est beau, de continuer à progresser. Et quand vous faites des erreurs dans une victoire, c’est aussi agréable de voir ces erreurs et se dire que l’on peut faire encore mieux. »

Avec Wolf, Williams, Porter Jr, Clowney et Claxton pendant ces 7 minutes et 34 secondes de « Tall Ball », les Nets ont dominé les Bulls 18-15, avec de nombreux tirs de qualité (3/4 à 2-points, 3/6 à 3-points). Et ils ont semé quelques promesses d’avenir auxquelles s’accrocher au milieu des défaites attendues.

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