Le projet de création d’une ligue « NBA Europe » avance à grands pas. Le compte à rebours est désormais lancé : il reste deux ans pour tout mettre en place avant une première saison prévue pour octobre 2027.
Les douze villes pressenties, réparties dans huit pays, suscitent déjà de vives réactions à travers le Vieux Continent. En Italie, notamment, la présence de Milan et Rome alimente l’enthousiasme — à commencer par Ettore Messina, l'entraîneur de l’Olimpia Milano depuis 2019, qui voit dans cette initiative une véritable reconnaissance.
« Je pense que les propriétaires sont très heureux que l'Olimpia soit une cible importante pour la NBA. C'est un autre signe de reconnaissance pour tout l'engagement dont la famille Armani a fait preuve envers le basket. Je pense également que c'est une grande reconnaissance pour la ville et l'histoire du club », a-t-il déclaré hier en conférence de presse, en marge de la victoire des Milanais sur Trévise. « Pour le reste, je pense que la NBA agit également avec énergie sur le plan de la communication, afin de montrer clairement qu'elle a un plan et qu'elle souhaite le mettre en œuvre dans un délai raisonnablement court ».
Des grands clubs… et de grands déficits
Parmi les meilleurs techniciens européens, Ettore Messina connaît parfaitement les deux mondes. Après un passage comme consultant aux Lakers (2011-2012) puis assistant de Gregg Popovich à San Antonio (2014-2019), il mesure mieux que quiconque l’écart entre la NBA et le basket européen. Un écart avant tout économique.
« L'Euroleague propose un produit basket de très haut niveau. En termes de qualité, d'intensité, de suspense et de passion, seuls les playoffs NBA peuvent rivaliser », a-t-il ainsi ajouté. « Mais quand on lit que le Real Madrid perd 38 millions d'euros pour une saison d'Euroleague, on comprend que le modèle économique n’est pas viable. Ici, les clubs font face à des contraintes énormes, entre les contrats NIL, les two-way contracts de NBA et la complexité du marché. C’est un problème économique majeur. »
Autre inquiétude : la surcharge du calendrier. Les clubs engagés en Euroleague doivent déjà jongler entre leurs championnats nationaux et les rencontres européennes hebdomadaires, au risque d’épuiser les joueurs.
« Il y a eu 60 blessures depuis la fin septembre jusqu'à aujourd'hui. Des claquages musculaires, des ruptures du ligament croisé antérieur. De ce point de vue, ça ne peut pas continuer », a-t-il déclaré. « Ce qu'il faut, c'est un modèle, un écosystème capable de concilier les besoins sportifs et économiques et un calendrier harmonisé. Nous sommes ouverts à toutes les propositions, puis les propriétaires décideront de la marche à suivre. »
Entre ambitions sportives, viabilité économique et santé des joueurs, la future « NBA Europe » devra trouver le juste équilibre pour s’imposer. Un défi colossal, mais aussi une opportunité historique pour le basket européen.
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