C'est tout le « charme » d'une présaison résumée en une séquence. Durant un temps-mort, au cœur de la rencontre entre ses Pacers et le Thunder, Rick Carlisle interpelle son rookie Taelon Peter : « Tu as déjà joué meneur ? » Réponse de l'intéressé : « Non, mais je suis prêt à essayer. »
« Je ne voulais pas mentir, j'ai été honnête avec lui et je lui ai dit que j'étais prêt à tout pour être sur le terrain », lâche après coup le joueur de 23 ans. Et c'est ainsi que ce dernier a mené le jeu du second cinq de l'équipe lors de la première mi-temps du dernier match de présaison contre les Spurs, vendredi.
Un choix qui a pu paraître surprenant, étant donné que les Pacers avaient signé le vétéran Cameron Payne, huit jours plus tôt, pour être le relais d'Andrew Nembhard. Cela annonçait ce qui allait suivre. Cam Payne a joué en seconde mi-temps, mais les Pacers ont annoncé le lendemain qu’ils allaient le couper.
« Ça n'a pas fonctionné », commente simplement Rick Carlisle alors que Cam Payne a apporté environ 7 points et 2 passes, mais souffert d'une sérieuse maladresse (29%). Son départ s'inscrit alors que l'équipe basée dans l'Indiana fait face à une pénurie de meneurs, qui coïncide avec l'absence longue durée de Tyrese Haliburton.
Touché à la cuisse, T.J. McConnell est sur la touche pour plusieurs semaines (au moins jusqu'au 9 novembre), idem pour le rookie Kam Jones qui, lui, souffre du dos. Les Pacers ont bien tenté de compenser avec Monte Morris ou Delon Wright, mais leur état de santé a également refroidi les Pacers.
« Les bons meneurs de jeu ne courent pas les rues »
« On va trouver une solution. On examine toutes les options. La liste des joueurs coupés. On regarde les neveux, les oncles des gars et tout le reste, mais les bons meneurs de jeu ne courent pas les rues. Il va falloir faire preuve de créativité », reconnaît le coach local avec son naturel habituel.
Symbole de cette création sur le poste 1, Taelon Peter poursuit sa trajectoire atypique. Après n'avoir joué que six matchs lors de sa première année universitaire à Tennessee Tech (2020-21), il a connu trois saisons en Division II de NCAA (Arkansas Tech), avant de retrouver l'élite pour sa cinquième saison à Liberty où il a tourné à 13.7 points et 4 rebonds de moyenne.
Les Pacers l'ont surpris en le choisissant avec le 54e choix, avant de lui proposer un « two-way contract ». Et en présaison, par le jeu des blessures, c'est lui qui a disputé le plus grand nombre de minutes en cumulé. Avec une ligne à 10 points par match (45%), 4.5 rebonds et 3.3 passes décisives.
Jouer meneur est un « challenge » pour lui, mais il apprécie l'opportunité. « Il faut vraiment connaître tous ses coéquipiers à un autre niveau, savoir ce qu’ils aiment, où ils préfèrent prendre leurs tirs. Il faut savoir vers qui se tourner en transition pour accélérer le rythme. Il faut être un leader », énumère le rookie, qui termine : « C’est un défi, mais c’est quelque chose dans lequel ils m’ont beaucoup aidé à me préparer. Ils ont été indulgents avec moi tout au long du processus. »