Interrogé sur le morcellement de la diffusion NBA, Adam Silver avait eu cette réponse étonnante : « Une grande partie de notre contenu peut être consommée gratuitement. Et le basket est surtout un sport de highlights, alors Instagram, TikTok, Twitter ou peu importe comment vous le nommez… Il y a beaucoup de contenu là-dessus. »
Une déclaration qui n'avait pas manqué de faire réagir, le patron de la Grande Ligue étant accusé de vendre un produit de luxe, avec des miettes pour ceux qui ne pourraient pas se l'offrir complètement.
« Ce que je disais, de façon positive, c'est que ça s'additionnait à ceux qui regardent nos matchs en live, et ça augmente les chances que les gens regardent nos matchs en live » précise-t-il à Front Office Sports. « Quand je parlais de sport de highlights, je pense au Sportscenter traditionnel, quand il y avait le Top 10 de la nuit. Et quand cinq de ces actions étaient des actions NBA, j'étais ravi. C'était généralement vu comme quelque chose de positif. »
Adam Silver assure ainsi qu'il voit les highlights comme un produit d'appel, et pas un produit en lui-même.
Un chemin à faire prendre au fan
« C'est un sport qui est rempli de highlights. Ça a été mal compris mais ce que j'essayais d'expliquer, c'est que notre communauté de suiveurs sur les réseaux sociaux, dans le monde entier, est estimée à 2,5 milliards de personnes. Qui sont connectées d'une façon ou d'une autre à la NBA. N'importe quelle marque adorerait avoir une telle communauté. Mais le défi, de notre côté, et j'en parle énormément en interne, c'est de savoir comment transformer un fan qui consomme des highlights en un fan qui regarde les matchs en live. Ce n'est pas un substitut mais nous ne pouvons pas avoir, notamment à cause du décalage horaire, des gens qui regardent nos matchs partout au milieu de la nuit. Mais nous sommes à un moment vraiment enthousiasmant, et l'idée est de démontrer aux fans qu'ils ne veulent pas manquer les choses en live. »
Comme nous l'expliquait Arnaud Simon, ancien dirigeant chez Eurosport et aujourd'hui consultant chez « In & Out Stories », la NBA ne peut d'ailleurs pas se contenter d'accumuler des consommateurs de highlights. Son but est qu'il fasse le « voyage » cher à Ralph Rivera, ancien directeur général de la NBA pour l'Europe et le Moyen-Orient.
« Le voyage du fan, c'est de ‘follower' (suiveur occasionnel) à ‘viewer' (téléspectateur) puis ‘subscriber' (abonné) et ‘member' (membre) » nous expliquait Arnaud Simon. « Au début, tu es un ‘follower' donc il faut te connecter émotionnellement et puis tu regardes un truc, un extrait, une story, ça t'intéresse et tu peux devenir un ‘viewer', ensuite peut-être un ‘subscriber' et ensuite un ‘member'. C'est-à-dire quelqu'un d'investi notamment sur les plateformes de la NBA, à qui on peut proposer des produits dérivés, des places pour aller voir son club, la possibilité d'inscrire ses enfants dans des camps d'été, intégrer les paris… »