Ce 7 août, sur Prime Video, débarque Taurasi, une série documentaire en trois épisodes sur celle que beaucoup considèrent comme la meilleure joueuse de tous les temps. Jeune retraitée des parquets, Diana Taurasi est une véritable icône du basketball féminin, à la fois par sa personnalité, son talent et son incroyable palmarès : trois titres NCAA, trois titres WNBA, six médailles d’or olympiques et six Euroleague !
Pour “teaser” cette série, Prime Video a mis en ligne un court extrait où la championne évoque les salaires incroyablement bas en WNBA. Et elle n'est pas tendre, rappelant que beaucoup de ses consœurs sont contraintes d'aller en Russie pour gagner leur vie.
“Je suis la meilleure joueuse du monde et je dois aller dans un pays communiste pour être payée comme une capitaliste !” s'emporte-t-elle. “Le foutu concierge de la salle gagne plus que moi !”
Le salaire minimum est 20 fois moins élevé qu'en NBA
En 2019, dans un documentaire d'ESPN, elle avait déjà utilisé la même comparaison. « Quarante-cinq mille dollars ? » répondait-elle lorsqu'on lui demandait à l'époque son salaire à son arrivée en WNBA. « C’est ce que je vais gagner ? C’est ce que je vais toucher après avoir joué quatre ans dans la plus prestigieuse université de basket ? C’est ce que je vais gagner ? Ce que je veux dire, c'est que les concierges vont gagner plus que moi. Le type qui démonte et remonte le parquet… il va gagner plus que moi ! »
Le salaire rookie de Taurasi avec le Phoenix Mercury en 2004, à sa sortie de UConn, était de 42 000 dollars. Au fil des années, ce salaire a augmenté, culminant finalement avec un contrat de deux ans pour 470 000 dollars signé en février 2023. Rappelons que le salaire minimum en NBA est de 1.3 million de dollars, et qu'il est désormais de 66 000 dollars en WNBA. Certes, la saison dure moins longtemps, mais elles jouent plus de 40 matches par an.
La menace d'un lock-out
En raison de ses salaires très bas, les meilleures joueuses du monde évoluent en Europe, loin de leurs proches, et Taurasi avoue que ça lui pesait. « Une fois, je suis revenue et je me suis dit : “Mince, mes parents ont vieilli, et j’ai raté une grande partie de ça.” On ne gagnait pas beaucoup d’argent, donc le seul moyen de construire une richesse générationnelle, c’était d’aller jouer en Russie chaque année, » poursuit-elle. « Désormais, on doit revenir chez soi pour être à peine payées, dans une ligue plus difficile, dans de pires conditions, contre la meilleure concurrence du monde. »
Des propos qui surviennent alors que les joueuses pourraient se mettre en grève à la fin de la saison. La convention collective actuelle expire le 31 octobre 2025, après que le syndicat des joueuses (WNBPA) a décidé de faire jouer sa clause de sortie. Avant le dernier All-Star Game, des joueuses ont porté des T-shirts « Payez-nous ce que vous nous devez ! » et les négociations sont toujours en cours pour éviter un lockout.