Avec un bilan de 5 victoires pour 23 défaites, le Connecticut Sun est actuellement lanterne rouge en WNBA. Une situation pas totalement étonnante puisque la franchise repartait sur de nouvelles bases cette année, incarnées notamment par l'arrivée de Rachid Meziane sur le banc.
Après quasiment trente matches, le premier entraîneur de formation européenne à devenir « head coach » dans la ligue féminine américaine peut ainsi dresser un premier bilan de son expérience en WNBA.
« Tout va tellement vite dans ce monde, que je n'ai toujours pas le temps de me rendre compte où je suis. Je suis systématiquement dans une salle ou dans les avions… », confie-t-il à nos confrères de L’Équipe, avant d'indiquer que « sur le plan sportif, on a connu une première partie de saison compliquée, avec du mal à trouver une identité, l'alchimie voulue ».
Rachid Meziane est conscient que sa vision des choses et ses principes de jeu, très européens, se retrouvent en opposition avec le style américain bien ancré en WNBA. Mais il insiste, car il est « venu en bâtisseur », le même terme qu'il avait employé dans l'entretien qu'il nous avait accordé en janvier.
« J'ai persisté. Je persiste encore. Je cherche à mettre en place une culture du collectif, et une culture tactique du jeu. Au départ, je me suis heurté à un mur », analyse-t-il. « On a commencé par me dire “on n'a pas l'habitude de jouer comme ça ici “. Je pense que j'ai réussi à les convaincre qu'un style de jeu “à l'européenne “pouvait être une plus value pour nous avec des principes forts : circulation du ballon, scoring partagé, et implication défensive pour tout le monde. »
Une crise évitée
Comme les résultats peinent à venir, a-t-il imaginé changer de philosophie ? « Absolument pas. J'ambitionne d'imposer aux États-Unis cette autre façon de jouer. Il n'y a pas un entraînement où je ne martèle pas cette notion de “l'équipe d'abord, et ensemble “. »
Néanmoins, l'ancien coach de Villeneuve d'Ascq et de la sélection nationale belge sait que, tôt ou tard, il lui faudra des victoires, même si sa franchise est patiente pour l'instant.
« Je n'ai jamais douté car on a toujours progressé. On a réussi à réduire les écarts au fur et à mesure, en nous rapprochant plus de la victoire. Si nous n'avions pas réussi à le faire, le groupe aurait implosé ! Ce qui n'est pas arrivé, on a évité la crise. Mais j'ai bien conscience que je suis dans un milieu où le résultat importe beaucoup et non pas dans le monde des Bisounours. »