C'est peut-être ce qu'on retiendra le plus de ce All-Star Game WNBA. Organisé à Indiana, celui-ci a un peu perdu de sa saveur suite à la blessure de Caitlin Clark, meneuse superstar du Fever et capitaine de l'une des deux équipes.
Hors du terrain en revanche, le coup de comm' de l'ensemble des joueuses a été une franche réussite. Deux jours après de nouvelles négociations de la prochaine convention collective qui n'ont pas permis aux deux camps de se rapprocher, les All-Stars ont fait le choix de porter un tee-shirt noir arborant un slogan sans détour, s'adressant à la WNBA : « Payez-nous ce que vous nous devez ».
Les fans aux côtés des joueuses
« Nous constatons la croissance de la ligue, et dans l'état actuel des choses, le système salarial en vigueur ne nous rémunère pas vraiment à notre juste valeur », a expliqué l'intérieure de Seattle Nneka Ogwumike, présidente du syndicat des joueuses. « Et nous voulons pouvoir bénéficier d'une part équitable à l'avenir, d'autant plus que nous voyons tous les investissements qui sont réalisés, et nous voulons que ça se reflète sur nos salaires, dans une structure qui a du sens pour nous ».
Le moment fort de la soirée a sans nul doute été la remise du trophée de MVP à Napheesa Collier, lorsque le public a commencé à reprendre « Pay Them » (« Payez-les ») de plus en plus fort.
L'intérieure de Minnesota a même confié avoir eu des frissons à ce moment, lorsque les fans ont en quelque sorte appuyé leur initiative face à la position de la WNBA, le tout en présence de la commissionner Cathy Engelbert.
« Ce fut un moment puissant », a déclaré la meneuse des Sparks Kelsey Plum. « Nous, les joueuses, nous ne savions pas que cela allait se produire. Ce fut donc une véritable surprise. Les chants et les pancartes de ce soir montrent que nous, les joueuses, sommes unies, mais aussi que les fans sont unis dans le fait de croire à ce pourquoi nous nous battons. Nous voulions faire quelque chose qui nous unisse en tant que collectif et j'ai trouvé que c'était un moment très fort qui a permis de faire passer le message. Parfois, il n'est pas nécessaire d'en dire plus. La mission a été accomplie, car nous avons réussi à sensibiliser énormément de monde ce week-end ».
Les deux camps restent confiants
Si la situation reste pour le moins tendue, Nneka Ogwumike et Cathy Engelbert ont réaffirmé leur volonté d'arriver à un accord avant le 31 octobre, date de la fin de l’actuel accord collectif.
« Nous voulons la même chose que les joueuses », a déclaré la commissionner de la ligue. « Nous voulons augmenter considérablement leur salaire et leurs avantages tout en trouvant un équilibre avec les propriétaires afin qu'ils puissent rester rentables et continuer à investir. Vous voyez des dizaines de millions de dollars investis dans les installations d'entraînement et autres pour les joueuses par les équipes. Et nous voulons trouver le bon équilibre entre ces deux éléments afin que cela puisse continuer, car cela a contribué à notre croissance fulgurante. Ça a aidé notre free agency. Ça a permis à nos joueuses d'évoluer dans des lieux où elles bénéficient d'excellentes conditions. Je pense que ça va se poursuivre, quoi que nous fassions sur cet accord, mais il s'agit de trouver un équilibre entre ces deux parties ».
On peut compter sur le syndicat des joueuses de la WNBA pour continuer à faire pression. Le WNBPA a par ailleurs annoncé que les tee-shirts « Pay us what you owe us » sont d'ailleurs déjà en vente !