« Dirk (Nowitzki) était l’intérieur le plus talentueux que j’aie jamais vu. » Don Nelson, qui s’exprime alors qu’il vient de récupérer son « Chuck Daly Lifetime Achievement Award », a pourtant failli passer à côté de la future légende des Mavs, alors que les Texans avaient mis un maximum de chances de leurs côtés pour le récupérer à la Draft 1998.
« Donnie a trouvé un moyen de le tenir à l’écart de la plupart des recruteurs NBA », se souvient l’ancien coach des Mavs (199-2005) en parlant de son fils, alors président de la franchise. Ce dernier, alors que espoirs américains et européens s’affrontaient à San Antonio, était parvenu à faire en sorte que l’Allemand vienne s’entraîner à Dallas.
Dans la discrétion absolue. Seulement deux personnes étaient autorisées à le voir à l’œuvre : Don et Donnie Nelson ! « Donc j’ai eu la chance de l’observer pendant une semaine, et aucun autre recruteur ne pouvait entrer. Et j’ai supplié son ami, Holger (Geschwindner), qui l’accompagnait depuis toujours, de ne pas aller à San Antonio, parce que je ne voulais pas que quelqu’un d’autre le voie, je l’aimais tellement », poursuit l’ancien coach.
« Il y est allé et a fini par marquer quelque chose comme 35 points et 15 rebonds, ou quelque chose dans ce genre, et je me suis dit : ‘Oh non, on ne va pas pouvoir l’avoir, tout le monde va le remarquer.’ », rapporte Don Nelson en référence au Hoop Summit qui a commencé à révéler le joueur de D2 allemande.
Il n’imaginait pas Paul Pierce encore disponible
« Mais ils ne l’ont vu qu’une seule fois, et il a commencé à descendre dans les prévisions de Draft. On savait plus ou moins où il en était. » Pour Don Nelson, malgré ces temps d’observation privilégiés, le grand blond venu d’Allemagne restait alors un « pari ». D’autant qu’un autre joueur avait tapé dans l’œil du coach : Paul Pierce, son « joueur préféré » lors de cette Draft.
« On pensait que Paul Pierce partirait dans le Top 3. Donc on n’avait même pas envisagé qu’il serait encore disponible. » Cette année-là, Michael Olowokandi, Mike Bibby et Raef LaFrentz constitueront le podium devant une poignée de Hall of Famers sélectionnés plus bas.
Alors au moment de choisir – les Mavs avaient sélectionné Robert Traylor à la 6e position afin de l’échanger contre Pat Garrity et Dirk Nowitzki, choisi en 9e position – le doute s’est installé. « J’ai regardé Donnie et j’ai dit : ‘ Oh merde, Paul Pierce est mon joueur préféré. Il va devenir une star’. Et Donnie me dit : ‘Allez, Papa, tu sais bien ce qu’on fait depuis un mois.’ On le cachait dans le sous-sol de Donnie pour que personne d’autre ne puisse l’interviewer. »
Don Nelson et les Mavs ont alors respecté leur « engagement » et drafté Dirk Nowitzki, tandis que Paul Pierce était sélectionné en 10e position par les Celtics.
« Ça a été difficile pendant un moment à Dallas. Les gens pensaient que j’étais un savant fou. Ils avaient peut-être raison, je ne sais pas trop. Mais quoi qu’il en soit, on est restés avec lui », termine Don Nelson qui venait de mettre la main sur le futur meilleur joueur de l’histoire de la franchise.