Vous souvenez-vous de là où vous en étiez en 2021 ? Joan Beringer, lui, était alors un ado de 14 ans qui n’avait pour ainsi dire jamais touché un ballon de basket de sa vie. Quatre ans plus tard, le voilà sur le point de faire son entrée en NBA. Loin du registre « prospect identifié de longue date », il pourrait être une des très belles histoires de cette Draft. Passer si vite de la découverte de la balle orange à un avenir tout tracé en dit long sur le potentiel du jeune Français, et sur les promesses qui peuvent l’entourer.
Passé par le centre de formation de Strasbourg, puis recruté par le Cedevita Olimpija, le club de Ljubjana pour grandir en couveuse dans son équipe réserve, le joueur de 18 ans s’est vite rendu légitime pour signer sa première saison pro parmi l’équipe principale de la formation slovène. Sous les ordres de Zvezdan Mitrovic (ex-Monaco et ASVEL), il a goûté à la dureté de la Ligue adriatique et à l’Eurocup, le deuxième échelon des coupes européennes. Impressionnant athlétiquement, l’Alsacien a encore du pain sur la planche pour devenir un joueur accompli. Mais un rôle d’intérieur protecteur de cercle, et de « rim runner » semble taillé sur mesure. Tout du moins dans un avenir proche, tant le champ des possibles le concernant reste à définir.
Profil
Poste : pivot
Taille : 2,08m
Poids : 104kgs
Equipe : Cedevita Olimpija
Stats 2024/25 : 4,9 points, 4,1 rebonds, 1,5 contre en 18,3 minutes en Ligue adriatique / 4,6 points, 5,3 rebonds, 0,2 passe, 1,1 contre en 17,7 minutes en EuroCup
Points forts
– Les qualités athlétiques. Officiellement listé à 2m07 avec chaussures l’an dernier à l’Adidas Eurocamp, Joan Beringer a affirmé à ESPN avoir grandi jusqu’à 2m10, pieds nus, aujourd’hui. Plus que sa hauteur, ce qui impressionne encore plus chez Joan Beringer (prononcez Yoan Bé-run-jer) est son envergure, annoncée entre 2m21 et 2m26, le haut du panier en NBA. Il allie cette longueur avec une belle agilité, au niveau des appuis comme du positionnement de son corps, avec une grande fluidité dans ses déplacements pour son gabarit.
– La défense. Cette agilité est un sérieux atout défensivement, lui permettant de rester face à son défenseur, notamment après avoir dû passer sur un joueur plus petit après écran. Son instinct pour protéger le cercle – en semblant d’ailleurs veiller à garder le ballon sur le terrain – est d’autant plus remarquable avec aussi peu d’expérience. Joan Beringer possédait le meilleur pourcentage de contres (la fréquence de tirs contrés par un joueur durant son temps sur le parquet) de la Ligue adriatique, à plus de 8%, un chiffre seulement atteint par Victor Wembanyama cette saison en NBA (10.4%).
– La marge et la faculté de progression. En 2021, Joan Beringer évoluait avec des joueurs de 10-11 ans pour découvrir le b.a.-ba de la balle orange. Le « petit » a fait bien du chemin depuis, à vitesse grand V. Le voir passer sa première saison professionnelle avec l’équipe principale du Cedevita Olimpija au lieu de jouer ne troisième division comme prévu en dit long sur sa capacité à apprendre, et surtout à appliquer ces nouvelles acquisitions.
Points faibles
– Les qualités techniques. Difficile d’espérer faire d’un joueur avec aussi peu de vécu basket un esthète. Joan Beringer se contente pour le moment de faire ce qu’il sait faire, ne crée rien par lui-même en attaque et ne s’aventure jamais bien loin du cercle. Il lui faudra encore travailler de nombreux fondamentaux, de la qualité de passe aux lancers-francs, où il reste très perfectible (53.3%).
– La production à court terme. À la louche 5 points, 4 rebonds et un peu plus d’un contre, la ligne de stats de Joan Beringer n’a rien d’extraordinaire. Et on l’imagine mal faire un bond en avant immédiatement à son arrivée en NBA. Le Français est davantage un projet, capable de peser sur une rencontre sur des séquences et dans un rôle pour le moment réduits.
Comparaison
Un intérieur bondissant et capable de prendre tout le monde ou presque de vitesse en transition, il y a un peu de Dereck Lively II dans le jeu de Joan Beringer, en plus « vert » balle en main. Plus un Jericho Sims à ce stade donc, mais avec un potentiel pour devenir un joueur d’impact dans son registre.
Pronostic
Fin de premier tour, entre la 20e et la 30e place.