Auteur d’un match à 10 points et 5 rebonds face à la Croatie à Zadar, dont un dunk puissant pour ouvrir la marque côté tricolore, Théo Maledon est apparu décontracté, aussi bien dans ses baskets que son basket, du côté d’Orléans aujourd’hui.
En pleine possession de ses moyens, et enfin responsabilisé à la hauteur de son talent, le jeune meneur français veut avant tout se concentrer sur sa fin de saison avec l’Asvel, avant de penser à retrouver de la hauteur, que ce soit dans un grand club européen ou, pourquoi pas, en NBA la saison prochaine.
Théo, quelle est l’approche du groupe pour ce dernier match : entre soulagement et relâche ? Mais pas trop quand même ?
On a vraiment à cœur de terminer cette campagne de la meilleure des manières, surtout la chance d’avoir le public avec nous. On veut vraiment montrer ce que représente l’Equipe de France et l’utiliser aussi pour la suite
Quels sont les chantiers de ces Bleus de la nouvelle vague ? Quelles sont les consignes pour ce dernier match ?
On doit se concentrer sur nous et notre approche : sur nos attitudes, avoir les bonnes intentions et la bonne intensité, ça va être primordial pour nous. On sait que c’est une équipe très physique donc il va falloir aussi relever ce défi.
Est-ce qu’on peut déjà affirmer qu’il y a une patte Freddy Fauthoux sur les Bleus, ou est-ce encore trop tôt pour le dire ?
Oui, c’est sûr. Ce qui est très bien, c’est que les joueurs accrochent. Ça permet de voir, contre la Croatie par exemple, que tout le monde a pu apporter sa pierre à l’édifice.
Sourd aux rumeurs
Personnellement, est-ce que la prochaine étape n’est pas pour vous de devenir indéboulonnable chez ces nouveaux Bleus ? De participer enfin à une grande compétition dans un rôle de premier ordre ?
À chaque fois que j’ai l’opportunité de représenter la France, je le prends très à cœur. Je n’ai pas non plus changé du tout au tout par rapport aux dernières compétitions que j’ai faites ou l’été dernier quand j’étais avec l’équipe, j’ai simplement plus d’occasions de me montrer. Je saisis ces opportunités. Il n’y a pas eu de changement fou, sauf que je joue davantage. Personnellement, je m’étais préparé à saisir cette opportunité.
Quelle est votre mentalité en ce moment, sachant que plusieurs grands clubs européens (dont le Real Madrid), voire la NBA, vous font les yeux doux ?
Honnêtement, c’est un truc auquel je ne pense pas. Une grande partie de ma réussite sur ce début de saison tient au fait que justement, je reste dans le moment présent et je me concentre sur ce qui vient en face de moi. J’ai bien l’intention de faire comme ça le plus longtemps possible. Avec les clubs [qui en parlent] et les périodes de transfert et tout ça, j’en ai entendu parler plus tôt que prévu mais j’y penserai le moment venu. Pour l’instant, je repousse tout ça et je me concentre sur ma saison.
Nando De Colo comme mentor
Ressentez-vous néanmoins une pression supplémentaire par rapport à ces nouvelles attentes autour de vous ?
Pour moi, c’est quelque chose d’externe, donc non, ça ne me dérange pas plus que ça.
Après trois ans en NBA ou G-League, avez-vous eu besoin d’un peu plus de temps pour vous réadapter au jeu européen, estampillé Euroleague notamment ?
L’espace et le fait que le jeu soit beaucoup plus ralenti, plus posé en Europe. C’est une adaptation qui m’a pris peut-être un peu plus de temps. Heureusement, j’ai eu Nando [De Colo] par exemple et Coach Poupet qui m’ont vraiment bien aidé sur ça. À chaque fois, c’est sûr qu’il y a une petite transition à faire mais, pour moi, elle s’est super bien passée, grâce aux gens qui m’ont bien entouré.
Ce qui ressort de votre saison, c’est la stabilité et la régularité de vos performances, comment peut-on progresser sur ça ?
C’est par un travail régulier et une approche inchangée sur tous les aspects du jeu. J’ai mis beaucoup de choses en place cet été et aussi en présaison, et c’est une routine que je garde encore jusqu’à aujourd’hui. C’est quelque chose qui me permet d’être discipliné et ça se ressent aussi bien sur le terrain que dans ma vie de tous les jours. Comme je disais, j’essaye toujours de rester dans le moment présent, laisser le passé dans le passé, et à chaque fois que j’ai une opportunité sur le terrain, je veux la saisir.
Au regard de votre succès cette saison, n’y a-t-il pas une petite pointe de regret de ne pas être rentré plus tôt en Europe ?
Non, pas du tout. Chaque chose arrive pour une raison. Je pense que ces années où j’ai moins joué mais où j’ai continué à travailler sur moi-même, elles m’ont servi. Elles ne m’ont pas du tout desservi en tout cas. Ça m’a permis de continuer à rester concentré et rester fort mentalement, autant de choses qui m’ont servi cette saison et me serviront à l’avenir.
Propos recueillis à Orléans