Dirk Nowitzki : « Les dix derniers matches de ma saison rookie ont réellement tout changé »

Il y a des joueurs qui marquent plus l’histoire du basket qu’une simple ligne de stats en carrière. Dirk Nowitzki en fait partie. Arrivé de D2 allemande, le champion NBA 2011 possède une rue à son nom à Dallas, mais aussi une statue devant la salle, et son maillot a été retiré par sa franchise de toujours, les Dallas Mavericks.

C’est au micro de Marc Stein, que l’Allemand s’est confié sur ce nouvel immense honneur que le basket lui offre : une entrée au Hall Of Fame, l’autre nom du Panthéon du basket. “Je suis très excité, évidement je commence déjà à être un peu nerveux… J’ai de la famille et des amis qui viennent de partout dans le monde, alors, oui, en effet, je suis un peu nerveux”.

Dirk Nowitzki n’aime pas trop les projecteurs

S’il a su briller sur les parquets, grâce notamment à son shoot signature, le “fadeaway” sur une jambe, le pied d’appui presque ancré au sol, l’Allemand confie être beaucoup moins à l’aise quand il est au centre de l’attention.

“Je ne suis pas un grand orateur, alors faire un discours… Les projecteurs, ce n’est pas vraiment mon truc. Alors ça sera certainement difficile par moment, mais je vais faire en sorte de profiter du moment. Ma famille et mes enfants sont maintenant en âge de bien comprendre ce qu’il se passe… Tous ces trucs, les cérémonies, les rues renommées, tout ça, les gens vont se demander : “Il faut encore te rendre hommage ? Genre, ce n’est pas encore fini ton tour de retraite ?” Personnellement, je me dis que le Hall of Fame est la cerise sur le gâteau, et c’est ça qui est le plus cool.”

Un destin lié à son meilleur ami, Steve Nash

Pour l’accompagner sur l’estrade, Nowitzki a choisi deux anciens coéquipiers, ou plutôt même deux amis, puisqu’il s’agit des deux anciens meneurs emblématiques de Dallas, Steve Nash et Jason Kidd. Ce choix était une évidence pour le « Wunderkid » qui se souvient de ses débuts en NBA, aux côtés de Nash.

“Je suis quelqu’un de timide, c’est mon côté allemand. Et donc cette première année, je n’étais pas sûr… Je me demandais si j’allais y arriver, j’avais peur de m’effondrer, il y a eu des matchs, vous l’avez vu, pendant lesquels je ne jouais vraiment pas bien” se souvient-il. Au point même de se demander s’il n’aurait pas dû rester en Europe ou passer par la case universitaire. Mais Steve Nash était là, le début de leur amitié a poussé les deux hommes à affronter l’adversité et devenir les légendes qu’ils sont aujourd’hui.

“Tout ce que nous pouvions faire, c’est travailler dur. Nous allions à la salle chaque soir, au vieux centre “Old Landry”. Nous n’avions même pas nos propres installations, nous faisions simplement des “H.O.R.S.E”, des un-contre-un, des shoots, des trois contre trois avec les gars qui étaient là…” poursuit-il. “Si ça n’avait pas fonctionné, au moins les gens n’auraient pas pu dire qu’on ne s’était pas donné à fond. C’est surtout ça que nous ne voulions pas, alors on s’est bougé pour nous améliorer.”

Don Nelson, plus qu’un coach, un visionnaire

Nash et Nowitzki ont beaucoup travaillé pour atteindre les sommets, et ils ont aussi eu la chance de croiser la route d’une légende du coaching, un certain Don Nelson. Emblématique coach des Mavericks de 1997 à 2005, il a su déceler du talent chez son rookie allemand. La saison des Mavericks bouclée, beaucoup d’entraineurs n’auraient pas forcément décidé de revoir leur plan de rotation pour relancer un rookie en perte de vitesse. C’est pourtant ce que va faire Nelson.

“Nous étions éliminés, Nellie est venu vers moi et m’a dit “Ecoutes, je vais encore te titulariser. Il reste 10 matchs, pourquoi ne laisse-tu pas le jeu venir à toi et prendre du plaisir en jouant ?”. Dirk Nowitzki reconnait que ce fut la bascule : “Ces mots, ça a été le plus grand virage dans ma carrière… et cela m’a prouvé que si je travaillais dur, forcément Nellie allait me mettre en situation pour réussir, avec son style de jeu à chercher les ‘mismatches’”.

Effectivement, Nowitzki va prendre l’avantage sur des défenseurs souvent plus petits que lui. Dos au panier, du haut de ses 2m13, l’Allemand va devenir irrésistible avec ce shoot en fadeaway, que d’autres superstars lui piqueront plus tard. Un shoot, sur une jambe, imparable et devenu aussi emblématique que le bras roulé de Kareem Abdul-Jabbar.

Comme dans les plus belles histoires et légendes du monde de la balle orange, c’est un petit déclic qui a permis au monde de connaitre Dirk Nowitzki : “Ces 10 derniers matchs lors de ma première année ont réellement tout changé.”

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.