Perturbé par les rumeurs, le Jazz en a oublié de jouer

C’était si évident qu’avant le match, Jaden Hardy, leur adversaire, l’avait remarqué. Comme le nez au milieu du visage.

« Ils sont sortis s’échauffer alors que le match débutait dans 12 minutes », expliquait celui qui venait tout juste de réussir son meilleur match en carrière à 29 points – tout comme Josh Green. « Ils n’avaient pas l’air de nous prendre au sérieux. Ils étaient nonchalants et quand on a vu ça, on était tous concentrés. »

Pourtant, après un premier quart rondement mené, le Jazz menait sa barque avec sérénité, avec un bon matelas de 12 points d’avance. Un bon départ en trompe-l’oeil car Utah va ensuite subir et même, se soumettre au jeu physique des Texans, une énorme déception pour un autre Hardy, Will, le coach du Jazz.

« Il faut saluer le travail de Dallas car ils sont arrivés prêts à en découdre, ils ont joué en équipe, ils ont joué plus dur que nous, ils ont été meilleurs dans l’exécution [de leurs systèmes] », a martelé le coach en conférence d’après-match. « C’est le premier match de la saison où je suis déçu de notre concentration. »

On s’est laissé envahir par les bruits extérieurs

Déçu par la passivité de son équipe au rebond défensif, mais aussi sur le repli défensif, Will Hardy ne voulait pas mentionner l’évidence, à savoir que son équipe était probablement perturbée par les rumeurs de transfert qui tournent en ce moment avec la « trade deadline » qui approche : « C’est difficile de pointer du doigt la chose qui a engendré tout ça », assure-t-il ainsi dans le Salt Lake Tribune.

De son côté, Jordan Clarkson ne s’embarrassait pas de telles précautions oratoires : « On s’est laissé envahir par les bruits extérieurs, et tout ce qui se passe en ce moment. »

Et pour cause, que ce soit Mike Conley ou Jarred Vanderbilt, voire Jordan Clarkson et Collin Sexton, un paquet de joueurs d’Utah semblent concernés par un possible départ. Surtout quand on sait que c’est Danny Ainge qui tient les ficelles au sommet.

« Il faut continuer à bosser et garder sa routine, essayer de garder son esprit hors de tous ces projections et toutes ces rumeurs qui tournent », poursuit Mike Conley tout en relativisant. « C’est difficile cela dit. Je ne regarde pas Instagram ou Twitter comme les jeunes, mais parfois tu reçois un message d’un membre de ta famille qui te dit : « Bienvenue à Chicago ou un truc dans le genre ». Je n’ai pas été échangé à Chicago, mais maintenant, je me demande si j’ai été échangé… Après, tu vas vérifier et tu appelles ton agent. Ça ne s’arrête jamais. »

C’était la recette pour une vilaine défaite

Cette défaite marque tout de même un coup d’arrêt pour le Jazz cette saison, face à des Mavs privés de trois joueurs blessés (Luka Doncic, Davis Bertans, Maxi Kleber), et deux recrues pas encore en tenue (Kyrie Irving, Markieff Morris)…

« Malgré ce qui vient de leur arriver ces derniers jours, ils ont mieux joué que nous, ils ont joué plus dur », ajoute Lauri Markkanen. « Il faut les féliciter mais, de notre côté, on n’était pas prêt. On n’était pas dedans dès le début du match. On doit faire mieux que ça. »

Heureusement, à propos des bruits extérieurs, il ne reste plus que deux jours à tenir… Will Hardy compte néanmoins profiter de l’occasion pour resserrer quelques boulons au passage !

« Collectivement, on n’avait pas la concentration nécessaire sur les petites choses. Ils ont inscrit 27 points sur jeu rapide, et 24 points sur rebond offensif. C’est pour ça qu’on a perdu le match », conclut-il. « On a laissé nos tirs ratés influencer notre niveau général d’énergie et notre motivation. C’était la recette pour une vilaine défaite. Je le leur ai dit : j’avais l’impression qu’on n’y était pas dans l’état d’esprit. On n’avait pas la mentalité qu’on a eue toute l’année. Celle dont on tire de la fierté et qui nous a permis d’en être là où on est actuellement. On ne méritait pas de gagner. »