Le contingent français est en baisse cette année en NBA, avec seulement neuf joueurs sur la ligne de départ. Surtout, loin des Evan Fournier, Nicolas Batum et Rudy Gobert, bien installés dans la ligue depuis plusieurs années, de jeunes talents peinent à se montrer alors qu’ils ont été draftés assez haut. Killian Hayes par exemple, ou encore Frank Ntilikina et Théo Maledon.
Cette incapacité de la jeune génération bleu-blanc-rouge à s’imposer en NBA contrairement à ses ainés interroge. Notamment les anciens, Tony Parker en tête, qui dresse un constat sévère sur le sujet.
« La Draft ne veut plus rien dire aujourd’hui », avance le MVP des Finals 2007 pour le journal L’Équipe. « On sélectionne les jeunes sur leur potentiel, mais le potentiel peut être réalisé ou non derrière. Avant tu faisais deux ou trois ans à l’université aux États-Unis, ou tu jouais au meilleur niveau en France avant de te présenter à la Draft. »
Pour l’ancien meneur de jeu des Spurs, il n’y a pas de doute : les Français partent désormais trop vite vers la grande ligue.
« Oui, et c’est bien dommage car tu ne peux pas les forcer à rester en France ou en Europe. Je comprends, il y a beaucoup d’argent à gagner aux États-Unis. Mais les Américains sont très sévères sur le recrutement. Sur 400 joueurs de NBA en activité, tu en as 60 nouveaux qui arrivent chaque année, donc tu as une seule chance de faire une bonne impression. Mieux vaut arriver en étant préparé. Il faut résister aux sirènes de l’argent, savoir être lucide et partir au bon moment, après avoir emmagasiné de l’expérience. »
« Avant, tu n’osais même pas penser t’inscrire à la Draft si tu ne dominais pas en Première Division. Aujourd’hui, c’est tout juste si tout le monde ne met pas son nom »
Une analyse qui est partagée par Nicolas Batum, puisque l’ailier des Clippers avait lui aussi évoqué et regretté cette tendance dans les colonnes du journal sportif la semaine dernière, avant le début de la saison régulière.
« Ils ne sont pas mis dans les meilleures conditions », estime l’ancien de Portland et Charlotte. « Ce n’est pas juste leur faute, le système est comme ça. On les met très haut, trop tôt. Je vois des gamins de 15 piges dont on dit – ou à qui on dit – qu’ils sont prêts alors qu’ils n’ont pas mis un pied en pro, j’entends que certains sont les « nouveaux Tony Parker », etc. J’ai envie de répondre : essaie déjà de dominer en Nationale 1, de dominer un entraînement pro avant même de penser NBA. Je ne remets pas en cause le fait qu’ils travaillent, mais il y a des étapes. »
« Batman » a franchi les paliers avant de rêver, comme Tony Parker, Rudy Gobert ou Evan Fournier, de la NBA.
« Mais la vraie différence, c’est que, quand nous on arrivait aux États-Unis, même s’il y avait des interrogations sur notre capacité à réussir aux États-Unis, on n’avait plus rien à prouver en France. On avait galéré pour s’imposer, gagner crédibilité et respect, et on était prêts à ce qui nous attendait. Vincent Collet m’avait donné les clés d’une équipe d’Euroleague à 18 ans, Tony dominait avec le PSG, Boris et les frères Pietrus étaient champions et des éléments majeurs à Pau, Rudy était le meilleur défenseur de l’élite. Si Evan était resté un an de plus, il aurait fini à plus de 20 points par match… Avant, tu n’osais même pas penser t’inscrire à la Draft si tu ne dominais pas en Première Division. Aujourd’hui, c’est tout juste si tout le monde ne met pas son nom. »
« Une réforme de la formation est nécessaire »
Comme son ancien coéquipier en équipe de France, et en s’appuyant sur sa propre expérience, Batum prêche donc pour la patience malgré les sirènes financières et la puissance de la NBA.
« On a un talent fou, un vivier phénoménal, du talent, des coaches, des structures, un passé, tout pour y arriver. Il faut les protéger. Une réforme de la formation est nécessaire, on a besoin de règles pour répondre aux nouvelles voies – Australie, G-League, Overtime. L’argument financier est dur à contrer et je conçois que dans certains contextes des familles ne puissent pas dire non. Mais d’autres ont le choix. […] À 17 ans, en 2005, je passe pro. On me propose alors des sommes alléchantes, j’aurais pu aller dans beaucoup d’endroits. Mon entourage me dit de rester au Mans, dans mon cocon, avec mon contrat stagiaire. Ils me disent aussi : l’argent, tu le gagneras plus tard. Si tu es bon, intelligent, ça viendra. »
N’est pas Victor Wembanyama, qui veut.
Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||||
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# | Joueur | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
1 | Victor Wembanyama | SAS | 46 | 33.2 | 47.6 | 35.2 | 83.6 | 1.8 | 9.2 | 11.0 | 3.7 | 2.3 | 1.1 | 3.2 | 3.8 | 24.3 |
2 | Alex Sarr | WAS | 67 | 27.1 | 39.4 | 30.8 | 67.9 | 1.9 | 4.6 | 6.5 | 2.4 | 2.2 | 0.7 | 1.7 | 1.5 | 13.0 |
3 | Zaccharie Risacher | ATL | 75 | 24.6 | 45.8 | 35.5 | 71.1 | 1.1 | 2.4 | 3.6 | 1.2 | 2.0 | 0.7 | 1.2 | 0.5 | 12.6 |
4 | Bilal Coulibaly | WAS | 59 | 33.0 | 42.1 | 28.1 | 74.6 | 1.5 | 3.4 | 5.0 | 3.4 | 2.4 | 1.3 | 2.1 | 0.7 | 12.3 |
5 | Rudy Gobert | MIN | 72 | 33.2 | 66.9 | 0.0 | 67.4 | 3.7 | 7.2 | 10.9 | 1.8 | 2.5 | 0.8 | 1.2 | 1.4 | 12.0 |
6 | Guerschon Yabusele | PHL | 70 | 27.1 | 50.1 | 38.0 | 72.5 | 1.9 | 3.7 | 5.6 | 2.1 | 2.3 | 0.8 | 1.2 | 0.3 | 11.0 |
7 | Tidjane Salaun | CHA | 60 | 20.7 | 33.0 | 28.3 | 71.3 | 1.2 | 3.5 | 4.7 | 1.2 | 1.4 | 0.5 | 1.0 | 0.2 | 5.9 |
8 | Moussa Diabate | CHA | 71 | 17.5 | 59.6 | 0.0 | 59.5 | 2.6 | 3.5 | 6.2 | 0.8 | 1.5 | 0.6 | 0.9 | 0.6 | 5.7 |
9 | Nicolas Batum | LAC | 78 | 17.5 | 43.7 | 43.3 | 81.0 | 0.6 | 2.2 | 2.8 | 1.1 | 1.4 | 0.7 | 0.4 | 0.5 | 4.0 |
10 | Ousmane Dieng | OKC | 37 | 10.9 | 43.2 | 32.4 | 68.8 | 0.5 | 1.7 | 2.2 | 0.8 | 0.9 | 0.5 | 0.5 | 0.2 | 3.8 |
11 | Rayan Rupert | POR | 52 | 8.8 | 40.8 | 27.1 | 76.7 | 0.5 | 0.8 | 1.3 | 0.5 | 0.7 | 0.3 | 0.6 | 0.1 | 3.0 |
12 | Pacome Dadiet | NYK | 18 | 6.2 | 32.3 | 31.6 | 66.7 | 0.2 | 0.8 | 1.0 | 0.3 | 0.4 | 0.2 | 0.2 | 0.1 | 1.7 |
13 | Sidy Cissoko | POR | 22 | 5.2 | 43.3 | 23.1 | 33.3 | 0.4 | 0.6 | 1.0 | 0.7 | 0.5 | 0.1 | 0.5 | 0.0 | 1.5 |