« Non, Russ, non ! » C’est peu de dire que le commentateur local n’a pas été emballé par le choix de Russell Westbrook. Son équipe menait encore d’un point, face aux Blazers, avec trente secondes à jouer quand le meneur a décidé de déclencher un tir à mi-distance, en première intention, en semi-transition. Un shoot, bien laissé ouvert par Jusuf Nurkic, raté ! Et le « body language » de LeBron James et Anthony Davis en dit long sur leur dépit…
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Une stratégie défensive, celle d’envoyer Nurkic sur Westbrook, assumée par Chauncey Billups face au meneur de jeu qui a encore souffert en adresse (10 points à 4/15 aux tirs, 6 rebonds et 6 passes). L’intéressé admet d’ailleurs ne pas toujours savoir quoi faire face à un tel ajustement.
Mais sur l’action en question, son idée, comme il le dit, était de jouer le « two-for-one ». À savoir shooter rapidement dans l’optique de disposer d’une dernière possession. Cette stratégie est fréquemment utilisée lors de fins de quart-temps, mais rarement dans le dernier… Shooter vite pourquoi pas, réagit en substance son coach, mais pas pour prendre ce tir.
« J’aurais aimé qu’on attaque directement le cercle. Nos adversaires veulent qu’on prenne ce genre de tir, les tirs à 2-points lointains et contestés. Avec sa capacité à exploser et à aller au cercle toujours à un haut niveau, j’aurais aimé qu’il le fasse. Surtout avec Nurkic qui était derrière avec cinq fautes (ndlr : trois en réalité). La sélection des tirs est quelque chose qu’on doit travailler », réclame Darvin Ham.
Ce dernier avait renvoyé son meneur de jeu à un peu moins de cinq minutes de la fin. À ce moment-là, les Lakers avaient encore trois possessions d’avance (97-90). Après avoir été invité par la défense adverse à envoyer à 3-points, raté aussi, l’ancien MVP s’est manifesté en donnant un bon ballon à Anthony Davis, parti dunker. Mais globalement, l’attaque des Lakers a complétement manqué de rythme dans les dernières minutes et la sélection de tirs dans l’ensemble a été douteuse.
Pas le temps pour les sentiments
À 12 secondes de la fin, après l’énorme tir de Damian Lillard (102-104) pour remettre Portland devant, Darvin Ham a préféré garder Russell Westbrook sur son banc pour finir la rencontre. « On n’a pas le temps pour les sentiments ou les gens qui sont là-dedans. Que quelqu’un soit à se demander quand, où et comment il devrait être en jeu, je n’ai pas de temps pour ça », justifie le coach.
De son côté, LeBron James préfère ne pas en rajouter. « J’ai l’impression que c’est une interview pour essayer de me faire dire quelque chose. Vous êtes focalisés sur la rubrique Russell Westbrook en ce moment. Je n’aime pas perdre. Je déteste perdre quoi que ce soit. Je me fiche de ce qui se passe au cours de ma saison ou de ma carrière, je déteste perdre. Et surtout de la façon dont on a joué ce match. Mais il faut donner du crédit à Portland », salue le « King ».
Ce dernier ajoute : « Vous pouvez écrire sur Russ et tout ce que vous voulez pour essayer de parler de Russ, mais je ne suis pas là pour ça. Je ne le ferai pas. Je l’ai dit et répété. Ce n’est pas ma façon de faire, je ne suis pas comme ça. » Discours similaire côté Anthony Davis qui, sans citer directement son coéquipier, pointe tout de même du doigt une mauvaise sélection de tirs. « On ne pouvait pas perdre ce match, ma frustration vient de là », regrette l’intérieur dont l’équipe (0-3) tentera de débloquer son compteur de victoires mercredi à Denver.