Il y a encore dix jours, il était scotché au bout du banc des Knicks… Les absences se multipliaient, les défaites aussi, et pourtant, Kemba Walker ne jouait toujours pas. Et puis, Tom Thibodeau n’a finalement pas eu d’autre choix que de le remettre sur le terrain, et c’est devenu un vrai conte de Noël avec un banni qui se transforme en héros.
Cette nuit, face aux Hawks, Kemba Walker a ainsi signé le 3e triple-double de sa carrière, le premier en sept ans, et le premier d’un joueur des Knicks à Noël. Une performance (10 points, 10 rebonds, 12 passes) qui vient ponctuer une folle semaine où on l’a vu reprendre à Boston avec 29 points, puis enchaîner avec 21 points face aux Pistons, pour ensuite planter 44 points aux Wizards. Et cette nuit, pour Noël, un triple-double ! Un triple-double qu’il est allé chercher, et on l’a d’ailleurs vu plusieurs fois se mêler au rebond pour aller récupérer cette satanée 10e prise…
L’enfant de New York
« C’était incroyable ! Il y a des moments qu’on rêve de vivre, non… Franchement, c’est difficile à expliquer avec des mots » a réagi l’ancien meneur des Hornets et des Celtics. « C’était unique. Le fait d’être chez moi, avec ce New York sur mon torse. Un gamin de New York, né et élevé ici. C’est une sensation incroyable ! »
Même si Kemba Walker n’était pas folichon en début de saison, il faut se souvenir que sans lui, l’équipe ne brillait pas non plus : une seule victoire en neuf matches ! C’est donc le Covid-19 qui lui a permis de retrouver sa place dans le cinq de départ, et qui a été plus fort que les idées de Tom Thibodeau.
« C’est le jeu qui vous dicte ce qu’il faut faire » se défend le coach des Knicks. « C’est pour ça que j’ai aimé sa façon de jouer. Je n’ai pas trouvé qu’il avait forcé quoi que ce soit. Ils ont mis de la taille sur lui, ils ont été agressifs sur les pick-and-roll, et il n’a pas essayé de forcer. J’ai trouvé que son jeu de passes était magnifique. Certains soirs, ce seront ses tirs. Certains soirs, ce seraont ses pénétrations. Certains soirs, s’ils sont agressifs sur les prises à deux, ce sera sa capacité à vite ressortir la balle et tout le monde suit le mouvement. »
Le « coeur et l’âme des Knicks » pour Julius Randle
Loué pour ses qualités humaines, Kemba Walker ne cherche pas à être revanchard, ni à se plaindre de son sort. Il n’était pas à 100% en début de saison, et Tom Thibodeau en a fait le bouc-émissaire des problèmes de l’équipe en le sortant de sa rotation. Le temps lui a donné tort, et aujourd’hui, New York a retrouvé de l’enthousiasme.
« C’est oublié tout ça… Ça n’a plus d’importance à ce stade » assure Kemba Walker. « Je le prends juste comme une chance. Je pense que c’était un mal pour un bien. Dieu fonctionne de façon mystérieuse… Il m’a béni, il m’a aidé à rester humble, à garder les pieds sur terre, et il m’a aidé à traverser une situation difficile. J’ai juste continué de bosser, et le temps passe, les gars tombent, et je suis de retour. Je joue mon premier match contre mon ancienne équipe, je suis de retour dans le cinq de départ, et tout part de là. Rien n’arrive par hasard… »
Cet état d’esprit, positif, rejaillit sur tout le monde. À l’image de Julius Randle, revigoré par le retour de son meneur de jeu qu’il qualifie de « coeur et d’âme de l’équipe ».
« Je suis content pour lui. Comme coéquipier, comme frère, je suis content qu’il soit capable de jouer, et de montrer qui il est. Je suis sûr que lorsqu’il a signé ici, c’est un peu ce qu’il avait imaginé… Jouer le type de basket qu’il joue en ce moment. Je pense donc qu’on se nourrit l’un l’autre et que l’équipe évoluera à notre rythme. Je pense qu’en début de saison, on se reposait un peu trop l’un sur l’autre, ou qu’on essayait de trouver comment jouer ensemble, et ça prend du temps. Depuis qu’il est revenu, il joue avec une énergie débordante. C’est comme si on avait droit à une seconde chance. »