Interview Blake Griffin : « bien finir la saison pour préparer la suivante »

Après son énorme match (35 points et 11 rebonds) face au Thunder, la soirée de Blake Griffin n’était pas encore terminée. Les pieds dans la glacière, les tablettes de chocolat (blanc) surmontées d’une serviette par-dessus les épaules, l’enfant du pays était le centre d’attention.

L’attachée de presse des Clippers se montrait généreuse avec les journaleux locaux. Basket USA se joignait à la foule pour attraper au vol les réactions du futur Rookie of the Year.

Blake, on t’a vu te retourner vers le banc et dire « c’est ma faute » sur la dernière action [un dunk raté de peu avec la faute, qui aurait ramené le match à égalité (ou -1)]…

Oui, j’aurais dû réussir ce dunk. Cela aurait dû être un and-one. J’avais une chance de remettre notre équipe à égalité. Je suis déçu d’avoir manqué cette occasion.

Parle-nous un peu de ce match contre le Thunder. Tu inscris 35 points à 15/20.

On a fait du bon boulot. Malheureusement, on a perdu trop de ballons [15 en tout], ça nous a joué des tours. Il y a des matchs où l’on en commet pas trop, mais cela arrive à des moments importants où on a vraiment besoin de rentrer un shoot. Ils ont eu pas mal de rebonds offensifs aussi. Perkins finit avec 10. Mais la plupart était des rebonds rapides après des shoots manqués.

Peux-tu expliquer comment vous arrivez à bien jouer contre Oklahoma City ?

C’est surtout au niveau des match-ups. Ils aiment jouer rapidement, et nous aussi. Ils sont assez athlétiques, et nous le sommes aussi. Le tout est d’élever notre niveau de jeu, individuellement, pour essayer de défendre en un contre un contre des Durant et des Westbrook. On ne peut pas arrêter Durant mais on arrive à le freiner. Il termine à 9/23, c’est un bon match pour nous. Mais bon, cela reste une défaite.

On a entendu des « boos » descendant des tribunes sur certains de tes dunks, es-tu surpris de cet accueil d’OKC ?

Pas vraiment. Les fans du Thunder sont intenses, ils supportent leur équipe…

[Mo Williams assis à côté de Blake, stigmatise soudainement le gobelet Subway duquel Griffin sirote tranquillement un breuvage émulsifiant: “Hé, mais tu es sponsorisé ou quoi? Tu vas l’être maintenant. Si cette interview passe à la télé… [Bien sûr, Blake l’est déjà, placardé sur tous les murs et toutes les télés] Déclenchant l’hilarité générale dans le vestiaire ; BUSA y compris !]

Je ne suis pas vraiment étonné. Ils ne vont pas m’encourager juste parce que je viens d’Oklahoma. En plus, j’imagine qu’il y a pas mal de fans d’OSU dans les tribunes, donc non ça ne m’étonne pas.

As-tu pu parler avec Jeff Capel (coupé il y a un mois par la fac’ d’Oklahoma)?

Blake. Je lui ai parlé un bon moment. Evidemment, je lui souhaite le meilleur. Mais je pense qu’il va s’en sortir. Ce qui a été dit m’a dérangé. Mais ce n’était pas une critique contre l’Université d’Oklahoma. J’ai beaucoup de respect pour Coach Capel, je voulais le défendre. Mais j’ai parlé à Coach Kruger à plusieurs reprises. Je suis très heureux de sa venue à OU. Il va faire du bon boulot, il a déjà eu beaucoup de succès dans sa carrière [ndlr : ancien coach NBA à Atlanta, et dernièrement coach de UNLV qu’il a amené au tournoi NCAA ces deux dernières saisons].

Quelle était la teneur de tes échanges avec Lon Kruger ?

Blake. Oh, il m’a juste dit qu’il voulait me parler, qu’il allait être au match. Je lui ai parlé pour la première fois avant le match. Je suis toujours un Sooner, je veux rester proche de l’université d’Oklahoma, c’était bien qu’il vienne discuter avec moi. Je suis derrière lui à 100%. Je n’ai aucune mauvaise pensée par rapport à lui. Il a juste choisi de prendre un job que beaucoup auraient pris.

Comment gères-tu ces matchs de fin de saison, quand les playoffs sont déjà hors de portée ?

Blake. C’est une approche différente, c’est sûr. Notre calendrier nous réserve des matchs où l’on joue des équipes déjà en playoffs ou qui luttent encore pour améliorer leur classement. Pour nous, c’est d’abord la fierté. Quand on regarde notre vestiaire, la plupart des joueurs seront là l’an prochain, alors il s’agit de jouer ensemble, de développer une cohésion. Les meilleures équipes ont joué longtemps ensemble. On doit acquérir ce type d’expérience collective. On espère pouvoir construire quelque chose dès maintenant pour partir fort l’an prochain.

Cette saison a-t-elle été plus dure en tant que joueur que l’an dernier, quand vous étiez contraint de regarder depuis le banc ?

Blake. C’est une bonne question. Les deux ont été longues, mais de manières différentes. L’an dernier, c’était beaucoup de temps assis. Je dirai que l’an dernier était plus long quand même, car quand tu joues tous les deux-trois jours, le temps passe plus vite.

Propos recueillis par Emmanuel Laurin, envoyé spécial à Oklahoma City