Avec son 62 % de réussite au shoot, Zion Williamson est le sixième joueur le plus adroit de la ligue cette saison. Et aucun joueur, parmi les dix les plus précis, n’a son volume au shoot (10.3 marqués sur 16.6 tentés). Ce qui prouve bien que le All-Star des Pelicans est un monstre d’efficacité.
Néanmoins, même dans son registre si tranchant, l’ancien de Duke n’est pas encore parfait. Le site Five Thirty Eight, spécialiste des statistiques, le démontre très bien en mettant en lumière un bémol dans le jeu de Williamson : il se fait énormément contrer.
Cette saison, en moyenne, 2.08 shoots du joueur des Pelicans sont repoussés. Pour mettre en perspective, c’est la troisième pire moyenne depuis 25 ans, soit depuis que la ligue comptabilise cette statistique, derrière les deux saisons de Shareef Abdur-Rahim en 1997/1998 (2.22 tirs contrés par match) et 1998/1999 (2.12).
Le cercle, toujours le cercle, encore le cercle
Comment expliquer une telle tendance ? Pour deux raisons principales. La première étant le style offensif de Williamson, qui attaque constamment le cercle et reste le joueur le plus agressif avec 13.5 tirs par match pris dans la raquette. Aucun joueur ne fait mieux depuis 25 ans ! Voilà pourquoi 12.5 % des tirs de Zion sont repoussés près du cercle.
« Il va au cercle plus que quiconque », insiste Stan Van Gundy, qui n’accorde aucune importance à ce constat des tirs contrés de Zion. « Quand on va autant au panier, on se fait contrer. Ce serait bien de shooter et de manquer à 3 mètres, mais pas de se faire contrer ? C’est n’importe quoi. On s’en fiche de cette statistique, tout le monde s’en fout. »
La saison passée, Williamson avait marqué les esprits avec sa capacité à prendre son propre rebond offensif. Ce qui est moins le cas cette saison, car il a gagné en efficacité. Mais le All-Star sait qu’il peut shooter quand et comme il le veut. Donc, même s’il se loupe, avec sa mobilité et sa détente, il pourra s’offrir une seconde chance. Ce qui rappelle ainsi des Moses Malone, Charles Barkley ou Zach Randolph, très habiles pour multiplier les tirs près du cercle malgré les bras des défenseurs, et surtout pour reprendre leur tir raté.
Avec cette envie d’attaquer le cercle, de foncer dans la défense adverse, Zion obtient aussi beaucoup de lancers-francs. Il n’en rajoute pas, ne cherche pas nécessairement la faute et ne « floppe » jamais. C’est ainsi qu’il pèse sur les défenseurs. « Si j’essaie d’obtenir le coup de sifflet, je ne vais peut-être pas y arriver et l’équipe adverse va jouer la transition », se justifie-t-il. « Donc je joue mon jeu et je vais au bout de l’action. »
Pas aidé par des shooteurs fiables
Cette première explication est plutôt positive, alors que la seconde est clairement négative. Si Williamson est aussi souvent contré, c’est qu’il est attendu dans la raquette. Les défenses qui affrontent les Pelicans n’hésitent pas à mettre plusieurs joueurs près du cercle. Pourquoi ? Parce que les troupes de Van Gundy ne sont pas assez dangereuses à 3-pts, tout simplement.
Les Pelicans shootent à 35 % de réussite derrière l’arc, et c’est seulement la 23e moyenne de la ligue. Cela n’aide pas à écarter le jeu, donc à libérer des espaces pour Zion. Le « spacing » est moyen, et le monstre de New Orleans, qui plus est relativement petit (1m98), se retrouve trop souvent livré à lui-même face à des murs. Son talent et sa puissance lui permettent de faire des différences, mais pas à chaque fois.
« Les défenses peuvent se comporter comme ça que parce qu’on ne shoote pas bien », constate le coach. « Si on écarte notre attaque avec des shooteurs, ce n’est plus possible, car on peut les faire payer. On doit être meilleur dans notre spacing et notre circulation du ballon. On doit mettre dedans de loin, ce qui n’est pas le cas. »
Comme un LeBron James en début de carrière à Cleveland ou Giannis Antetokounmpo avant l’arrivée de Mike Budenholzer, Zion Williamson est impressionnant pour aller vers le cercle, pénétrer et enfoncer les défenses. Mais il souffre aussi du manque d’espaces pour le faire davantage et avec plus de précision encore. Une fois qu’il sera entouré de shooteurs d’élite, rien ne pourra plus l’arrêter…
Zion Williamson | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2019-20 | NOP | 24 | 28 | 58.3 | 42.9 | 64.0 | 2.7 | 3.6 | 6.2 | 2.1 | 1.8 | 0.7 | 2.5 | 0.4 | 22.5 |
2020-21 ☆ | NOP | 61 | 33 | 61.1 | 29.4 | 69.8 | 2.7 | 4.5 | 7.2 | 3.7 | 2.2 | 0.9 | 2.7 | 0.6 | 27.0 |
2022-23 ☆ | NOP | 29 | 33 | 60.8 | 36.8 | 71.4 | 2.0 | 5.0 | 7.0 | 4.6 | 2.2 | 1.1 | 3.4 | 0.6 | 26.0 |
2023-24 | NOP | 70 | 32 | 57.0 | 33.3 | 70.2 | 1.7 | 4.1 | 5.8 | 5.0 | 2.3 | 1.1 | 2.8 | 0.7 | 22.9 |
2024-25 | NOP | 30 | 29 | 56.7 | 23.1 | 65.6 | 2.5 | 4.7 | 7.2 | 5.3 | 2.7 | 1.2 | 3.0 | 0.9 | 24.6 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.