Ils sont les deux favoris pour le trophée du meilleur défenseur et Ben Simmons profite donc de chaque occasion disponible pour faire sa promo face à Rudy Gobert. L’Australien répète ainsi qu’il peut défendre sur tous les postes, contrairement au Français, et qu’il mérite donc d’être élu à sa place.
« Pour moi, tout est une question d’impact », répond le pivot d’Utah au Salt Lake Tribune. « Il s’agit de l’impact que vous pouvez avoir sur le terrain et sur vos coéquipiers. Au bout du compte, quel impact vous pouvez avoir sur votre équipe et sur l’équipe adverse. Il ne s’agit pas d’être flamboyant ou plaisant. Il ne s’agit pas des récits médiatiques. Il ne s’agit pas de réussir un gros match. Il s’agit de venir sur le terrain chaque soir, de se battre défensivement et d’avoir un impact sur le jeu. »
Les deux joueurs ont un gros impact défensif, mais il est bien différent. Ben Simmons est effectivement beaucoup plus polyvalent, alors que Rudy Gobert peut souffrir individuellement face à des joueurs puissants sous le cercle, ou qui le défient grâce à leur vitesse, en un-contre-un, à l’extérieur. Néanmoins, le Français, par sa capacité à couvrir les différentes options du pick-and-roll et à protéger le cercle, est la base de tout le système défensif d’Utah, là où Ben Simmons n’est que le premier rideau de celui de Philadelphie.
On le répète d’ailleurs depuis longtemps, mais le DPOY récompense en effet l’impact défensif, plus que les qualités défensives intrinsèques des joueurs, qui sont de toute façon difficiles à comparer en fonction des postes.
Le DPOY, un trophée de l’impact défensif avant tout
Et si 27 des 37 meilleurs défenseurs de l’année, depuis la création du trophée en 1983, sont des intérieurs, c’est parce qu’on peut mettre en place une stratégie défensive autour d’un pivot voire d’un ailier fort, mais pas autour d’un meneur ou d’un arrière. Leur impact global, comme l’explique Rudy Gobert, est généralement plus élevé.
« Maintenant, nous avons les statistiques avancées. Nous avons un tas de façons de mesurer l’impact des différents joueurs, » continue le Français, qui est dans ces données le premier de la ligue au niveau du Defensive Rating (le nombre de points « accordés » par le joueur à l’équipe adverse sur 100 possession) ou encore du Defensive Win Shares (l’estimation du nombre de victoires apportées par un joueur grâce à sa défense).
Cela rejoint ce qu’expliquait Erik Spoelstra sur les spécificités défensives de Salt Lake City, il y a un mois.
« Le Jazz est vraiment unique. Vous n’affrontez pas une équipe comme ça tous les soirs. Il faut faire très attention aux détails. Il faut mettre en place son attaque très vite (sur les possessions), maintenir un bon spacing et faire les bons choix. Parce qu’ils font du bon travail pour vous enlever certains tirs qui sont habituellement ouverts, avec Rudy Gobert qui couvre toute la raquette, ce qui permet à leurs extérieurs d’être un peu plus au large. »
Déjà sacré en 2018 et 2019, Rudy Gobert ne veut toutefois pas rentrer dans le jeu de l’autopromotion.
« Quand les gens commencent à faire des campagnes pour eux-mêmes, c’est très bien. Personnellement, je me soucie juste de mon équipe, de ce que je peux faire pour elle tous les soirs et comment on peut progresser ensemble. Lorsque la saison prendra fin, le meilleur défenseur sera simplement sacré », conclut-il.
Rudy Gobert | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2013-14 | UTH | 45 | 10 | 48.6 | 0.0 | 49.2 | 1.1 | 2.3 | 3.4 | 0.2 | 1.3 | 0.2 | 0.7 | 0.9 | 2.3 |
2014-15 | UTH | 82 | 26 | 60.4 | 0.0 | 62.3 | 3.2 | 6.2 | 9.5 | 1.3 | 2.1 | 0.8 | 1.4 | 2.3 | 8.4 |
2015-16 | UTH | 61 | 32 | 55.9 | 0.0 | 56.9 | 3.4 | 7.5 | 11.0 | 1.5 | 2.7 | 0.7 | 1.9 | 2.2 | 9.1 |
2016-17 | UTH | 81 | 34 | 66.1 | 0.0 | 65.3 | 3.9 | 8.9 | 12.8 | 1.2 | 3.0 | 0.6 | 1.8 | 2.6 | 14.0 |
2017-18 | UTH | 56 | 32 | 62.2 | 0.0 | 68.2 | 2.9 | 7.8 | 10.7 | 1.4 | 2.7 | 0.8 | 1.9 | 2.3 | 13.5 |
2018-19 | UTH | 81 | 32 | 66.9 | 0.0 | 63.6 | 3.8 | 9.0 | 12.9 | 2.0 | 2.9 | 0.8 | 1.6 | 2.3 | 15.9 |
2019-20 ☆ | UTH | 68 | 34 | 69.3 | 0.0 | 63.0 | 3.4 | 10.1 | 13.5 | 1.5 | 3.2 | 0.8 | 1.9 | 2.0 | 15.1 |
2020-21 ☆ | UTH | 71 | 31 | 67.5 | 0.0 | 62.3 | 3.4 | 10.1 | 13.5 | 1.3 | 2.3 | 0.6 | 1.7 | 2.7 | 14.3 |
2021-22 ☆ | UTH | 66 | 32 | 71.3 | 0.0 | 69.0 | 3.7 | 11.0 | 14.7 | 1.1 | 2.7 | 0.7 | 1.8 | 2.1 | 15.6 |
2022-23 | MIN | 70 | 31 | 65.9 | 0.0 | 64.4 | 3.3 | 8.3 | 11.6 | 1.2 | 3.0 | 0.8 | 1.7 | 1.4 | 13.4 |
2023-24 | MIN | 76 | 34 | 66.1 | 0.0 | 63.8 | 3.8 | 9.2 | 12.9 | 1.3 | 3.1 | 0.7 | 1.6 | 2.1 | 14.0 |
2024-25 | MIN | 72 | 33 | 66.9 | 0.0 | 67.4 | 3.7 | 7.2 | 10.9 | 1.8 | 2.5 | 0.8 | 1.2 | 1.4 | 12.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.