Dion Waiters raconte sa dépression

Arrivé aux Lakers juste avant l’arrêt de la saison, Dion Waiters profite de cette pause pour revenir sur ses frasques extra-sportives au Heat. Pat Riley a été très patient avec lui. Erik Spoelstra aussi. Mais l’ancien arrière des Cavaliers était devenu un élément perturbateur pour le groupe, et on se souvient évidemment de cet incident dans un avion : une crise de panique après avoir mangé un bonbon au cannabis. Résultat : dix matches de suspension, une réputation plus que jamais écornée et finalement un transfert aux Grizzlies.

« Même le plus endurci des enfoirés au monde passe par la dépression. Parfois, je pense que le monde a besoin de se rappeler qu’il n’y a pas de superhéros » écrit-il dans une lettre postée sur The Player’s Tribune. « Je reviens de tout en bas. J’ai tout vu. Quand je rentre chez moi, le soir, je suis comme vous. Je traverse une dépression, comme vous. Je suis anxieux, comme vous. Pendant un an et demi, j’ai vécu ça. »

Cet incident dans l’avion du Heat en faisait donc partie, même s’il explique que les faits ont été déformés.

« Cet incident dans l’avion ? C’est de ma faute. Je l’assume. C’était idiot de ma part. Point barre. Ce que qui est dingue, c’est que tout ma vie, j’ai été un meneur. Je n’ai jamais été un suiveur. Pat Riley me connaît. Il sait que je ne prends pas de drogues. Mais parfois, quand vous traversez des moments sombres, vous pouvez tomber dans des pièges dans lesquels vous ne tomberiez pas avec l’esprit clair« .

« La dépression est du faux bonheur. On se ment à soi-même »

En colère contre ceux qui ont fait courir la rumeur qu’il avait eu un malaise, Dion Waiters évoque son fils de six ans qui a lu sur Internet tout ce qu’on disait sur son père. Un fils qui lui pose des questions sur cet incident. Un fils qui s’aperçoit que son père n’est pas un superhéros, et qu’il traverse une mauvaise période.

« Pour moi, la dépression est du faux bonheur. On se ment à soi-même. On cache des choses. On ne montre que le meilleur à ses proches, sa famille et soi-même. Mais c’est un mensonge. On ne veut plus toucher son téléphone. On ne veut plus lire ce que les autres disent sur soi. Votre corps se sent littéralement différent. Vous n’êtes simplement plus vous. Peu importe qu’on soit costaud, ça n’a rien à voir avec ça. On ne peut pas s’endurcir. Qui peut vous endurcir ? C’est simplement vous. »

Dion Waiters évoque aussi les réseaux sociaux où on est un héros quand on marque 40 points, et un moins que rien lorsqu’on n’en marque que 10… « Tout le monde en NBA vous dira qu’il ne lit pas les commentaires, et qu’ils emmerdent les haters, et que ça ne les affecte pas. Ils mentent. Point barre. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.