Rajon Rondo: « je dois faire tourner la boutique »

Quand Rajon Rondo parle du « Big Four », il pense à Shaq, pas à lui. « C’est un Hall of Famer, pas moi », sourit le meilleur passeur de la ligue, invité par les coaches de la conférence Est à la Grand messe annuelle de la NBA.

Le vice-champion déboule à LA avec quatre représentants, une performance rare. Le Wildcat est heureux d’écrire l’histoire. Mais sur son visage, difficile de lire le moindre enthousiasme. Rajon a le regard suspicieux, le sourire est rare mais sincère. Assis à la table ronde du salon Gold Ball du JW Marriott, le meneur des Celtics s’est confié, Basket USA était là.

Rajon, ton jeu a-t-il changé cette saison ?
Je ne crois pas avoir changé mon jeu tant que ça,  je dirais qu’il est juste plus lent car on court moins cette saison. Avec plus de maturité, ma vision du jeu est différente évidemment. On joue plus sur jeu placé, je dois mettre en place les systèmes mais les rôles sont bien définis et le collectif tourne bien. Donc ça me facilite la tâche, je sais parfaitement où sont mes coéquipiers, je dois faire tourner la boutique. Je ne score pas beaucoup mais ça fait partie du boulot, je ne suis pas là pour ça.

Avoir quatre Celtics ici pour le All Star Game, tu l’interprètes comment ?
Aucun n’est dans le cinq majeur, nous sommes tous là par le choix des coachs et ça en dit long sur le respect qu’on attire. Peu d’équipes l’ont fait avant nous (ndlr : seuls les Pistons ont eu quatre remplaçants au All-Star game) et faire partie de cet exploit est un véritable honneur.

Le Shaq l’a mauvaise de rester à la maison ?
Shaquille n’est pas fâché du tout, des All Star Game il en a déjà assez fait (rire). Il est tout sauf égoïste donc je peux vous garantir qu’il est content pour nous et qu’il s’en moque de ne pas être là.

Justement, tu parles d’absence d’égoïsme. Cette caractéristique colle à toute l’équipe non ?
Complètement. Si nous sommes quatre ici c’est un travail d’équipe, vraiment. Notre banc notamment fait un travail extraordinaire, ils nous tirent vers le haut car on sait que quand ils rentrent sur le parquet, ils peuvent nous clouer sur le banc si on ne répond pas aux attentes du coach. C’est un facteur primordial.

On a l’impression que la hiérarchie est plus fluctuante à l’Est, avec des positions changeantes. Tu partages cet avis ?
La victoire des Cavs sur les Lakers a montré que n’importe qui peut battre n’importe qui dans cette ligue, chaque soir a son lot d’enseignements. Tu peux perdre chaque match si tu n’est pas à fond. Mais je pense que les équipes du top à l’Est sont plutôt consistantes depuis le début de saison, donc je ne suis pas d’accord avec vous.

Personne n’attendait Philly à ce niveau, tu es aussi surpris ?
Il faut leur rendre hommage car ils font une super saison. Les jeunes jouent vraiment bien et avec beaucoup d’agressivité, je pense notamment à Jrue. Brands est solide dans la raquette et je pense qu’Iguodala est un très bon leader, contrairement à ce que je peux lire parfois.

Boston est-elle l’équipe à battre à l’Est ?
On peut le dire comme ça oui. On est le champion sortant, donc oui. Mais Chicago joue bien, Miami et Orlando sont dans le coup donc comme je l’ai dit, si on ne reste pas régulier et si on se donne pas à 100% chaque match, les choses peuvent vite changer.

Vous êtes en tête de la conférence malgré de nombreux blessés. Tu t’en étonnes ?
Non je ne suis pas surpris du tout. On une grosse profondeur de banc, avec des solutions de rechange. Prenez un gars comme Von, qui n’a pas joué toute la première moitié de saison mais qui a su apporter son écot quand le coach a fait appel à lui. Je pense que les médias n’accordent pas assez de crédit à nos remplaçants.

Quel est ton meilleur souvenir au All Star Game ?
La passe du coude dans le dos de Jason Williams, je crois que c’était dans le Rookie Challenge (en 2000, ndlr).