Une nouvelle saison pour Jaylen et les garçons

Comme le souligne Kyrie Irving, il y a eu un avant et un après réunion de crise à Boston. Ainsi, depuis que les Celtics se sont dit leurs quatre vérités à Milwaukee, ils ont gagné sept matchs sur neuf en retrouvant un fonds de jeu, peut-être le meilleur de la ligue sur la période : deuxièmes au « Net Rating », juste derrière les Bucks, ils sont plus efficaces que tout le monde aux tirs grâce à une circulation de balle optimale. La franchise a d’ailleurs enchaîné un cinquième match de suite à plus de 30 passes la nuit dernière, un bon indicateur à Boston.

Tout le monde s’y retrouve, joue un peu mieux (points et adresse aux tirs) et c’est le patron Kyrie Irving, toujours soucieux du bien être celte, qui est aux anges.

« J’ai le sentiment que tout ce dont on a parlé au début de la saison est en train de se traduire dans le jeu au fur et à mesure. L’équipe vit bien, et c’est totalement différent sur le terrain. C’est très positif. C’est cool de ne pas avoir à mettre 30 points, je n’aurais peut-être pas à le faire avant les playoffs, j’en suis satisfait. »

Une copie parfaite face aux Pacers

Néanmoins, un joueur continue de cristalliser les interrogations qui pèsent sur le club depuis le début de saison : Jaylen Brown. « Je pense que tout le monde a moins d’opportunités comparé à l’année dernière, donc il faut s’adapter mais je pense qu’avec le temps, les joueurs talentueux comme lui y arrivent », décrit Marcus Morris. « Moi, je suis un vétéran, c’est plus facile, je suis un gars d’équipe, c’est simple pour moi. »

Ça ne l’a pas été pour Jaylen Brown, mais l’ailier avance dans la bonne direction. « C’est difficile pour tout le monde mais il gère bien la situation », note ainsi Al Horford, dont le retour n’est pas étranger à cette bonne série. « J’ai remarqué qu’il essayait vraiment de trouver comment être efficace et avoir de l’impact. »

Depuis la réunion de crise, il tourne à 13.7 points à 55% aux tirs, contre 11.8 points à 42% avant ça. Mais le contraste n’est pas aussi saisissant dans le jeu : même s’il est plus à l’aise en sortie de banc, il a encore du mal à trouver le bon rythme, le bon tempo. Contre Brooklyn en début de semaine par exemple, il a enchaîné trois fautes et trois ballons perdus rapidement, se mettant seul sur la touche.

Mais face à Indiana la nuit dernière, il a rendu la copie idéale au niveau statistique – 22 points à 7/12, 7 rebonds, 3 passes – et dans le contenu, en boostant son équipe dans le deuxième quart (11 points), en donnant le ton en défense et en retrouvant l’agressivité de la dernière campagne de playoffs. Une étincelle au coeur de la grosse prestation offensive des C’s.

« Il faut toujours se concentrer sur la défense, s’assurer qu’il défende bien, et l’attaque suivra », estime Al Horford. « Il commence à être de plus en plus à l’aise. Je pense que nous le sommes tous. Vu notre façon de jouer, on comprend tous d’où viennent nos tirs, le genre de tirs que le coach veut nous voir prendre, en étant agressifs vers le cercle. Collectivement, on commence à comprendre ce que le coach attend de nous. »

« J’essaie de trouver ma place dans l’équipe »

Alors évidemment, le principal axe de progression de ce phénomène physique a toujours été de savoir placer le curseur au bon endroit en terme de vitesse et d’agressivité, mais il semble vraiment se rapprocher du niveau du printemps dernier, et enfin trouver sa place dans un groupe autrement plus étoffé.

« Oui, c’est juste une question d’ajustement », explique le principal intéressé. « On a beaucoup de joueurs ici, j’essaie de trouver ma place dans l’équipe. Ça va continuer à évoluer. Il faut être patient, continuer à travailler dur, et tout se mettra naturellement en place. »

Ce qui a changé depuis la rentrée ? « L’approche, l’état d’esprit », répond-il. « Il ne faut pas se trouver d’excuses, juste jouer dur et essayer de tirer le meilleur de ma situation. Le basket c’est le basket. » Et c’est peut-être plus facile de s’exprimer en sortie de banc pour lui, même si c’est dur à accepter.

« Il faut simplement jouer au basket. Trouver le bon gars, faire le bon choix, c’est tout. On est prêts, on tire le meilleur de chaque opportunité (en tant que remplaçants) et je pense que les adversaires savent qu’on est agressifs quand on arrive sur le terrain, donc on doit garder cet état d’esprit. Ça va enlever de la pression du cinq majeur et ça nous aidera à gagner des matchs. »

« On n’est pas une bonne équipe, on est une grande équipe »

Symbole des difficultés locales, il est donc aujourd’hui celui du renouveau.

« Premièrement, je pense qu’on a tous dû s’adapter », tient à souligner Kyrie Irving. « Tout le monde essaie de pointer un gars du doigt quand il ne rentre pas ses tirs, ou qu’il n’a pas les mêmes opportunités que les autres, les mêmes minutes, mais je crois qu’aujourd’hui on a la maturité pour comprendre son jeu, ce qu’il fait – des coupes plus franches, des meilleures passes, de meilleurs décisions offensives. Des choses qu’il faut travailler quand on est dans un grande équipe. »

Et toute la nuance est dans le dernier adjectif utilisé par « Uncle Drew ».

« On n’est pas une bonne équipe, on est une grande équipe. On a le talent pour l’être. C’est donc compliqué de s’adapter pour n’importe quel jeune joueur, surtout avec les attentes qui pèsent sur nous, mais Jaylen fait un super boulot en s’adaptant et en apprenant des vétérans autour de lui. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.