Il n’aura fallu que deux ans à Derrick Rose pour devenir le franchise player de Chicago, et un candidat sérieux au titre de MVP. Le numéro 1 de la draft 2008 ne cesse de progresser et ses performances impressionnent.
En plus d’être un athlète confirmé, Derrick Rose est un bosseur acharné. Jamais rassasié, il travaille tous les compartiments du jeu pour progresser et s’améliorer d’année en année. En marge de sa participation aux championnats du monde cet été, il a bossé son shoot et on voit le résultat.
A l’aide de vidéos, Basket USA vous confirme cette métamorphose.
Des statistiques en net progrès
Un coup d’oeil aux statistiques de Derrick Rose permet de mesurer les progrès accomplis. Parti de 16,8 points/m durant son année de rookie, il a gagné 4 points à chaque nouvelle saison : 20,8 pts/m la saison dernière, et 24,7 cette saison, tout en ne passant qu’1,5 minute supplémentaires par match sur le parquet.
Ses bonnes performances s’appliquent à tous les compartiments du jeu. Il prend plus de rebonds (4,4/match), distribue significativement plus de passes (8,3/match cette saison contre 6 la saison dernière).
Mais c’est son shoot qui est le plus impressionnant. Il est passé de 26,7% de réussite derrière l’arc à 46% cette saison. Et il shoot beaucoup plus : 4,3 tirs à 3 points contre 0,8 auparavant. En fait, les 3 points explique principalement l’amélioration de sa productivité offensive. Il en rentre 1,8 par match, soit 1,6 de plus que la saison dernière (ou 4,8 points supplémentaires).
De nouveaux systèmes au service de son shoot
Tom Thibodeau a bien compris le bénéfice qu’il peut tirer du nouveau point fort de son meneur vedette. Ajoutée à la menace offensive que représente Carlos Boozer dans la raquette, cela donne une combinaison intérieur/extérieur redoutable.
Pour illustrer notre propos, nous avons choisi de nous appuyer sur le match Lakers / Bulls du 10 décembre dernier, remporté 88-84 par ces derniers à l’issue d’un match de grande qualité par Rose (29 points, à 12/25 aux tirs dont 3/5 à trois points).
Après un premier quart-temps difficile (22 à 12 pour les Lakers), Tom Thibodeau décide d’arrêter de jouer en pick-and-roll et plutôt de chercher l’axe intérieur/extérieur. Boozer reçoit la balle poste bas, tente de marquer ou ressort vers les extérieurs. Ceci a lieu à plusieurs reprises, et on voit bien la maîtrise du système de jeu et la confiance du meneur.
Boozer est suffisamment dangereux pour nécessiter une prise à deux. Blake ou Fisher apportent donc de l’aide et ce faisant laissent Rose libre. Là où la saison dernière ce dernier aurait cherché la pénétration, il n’hésite désormais plus à décocher de loin. Et ça rentre.
Tom Thibodeau est aussi capable de lui préparer des systèmes directement sur une remise en jeu. Il l’a démontré lors de la rencontre contre Los Angeles. Alors qu’il ne reste que 3 secondes à l’horloge, Rose se voit assigner un shoot très difficile dans le coin. Mais Rose a désormais confiance et rentre un shoot… bryanesque.
Une explosivité moins réservée au jeu en pénétration
On connaissait le Derrick Rose athlétique en pénétration, et extrêmement efficace balle à la main. C’est toujours le cas, mais désormais le meneur utilise aussi ses armes afin de libérer de l’espace pour shooter.
Si l’ancien meneur de l’université de Memphis shootait déjà à mi-distance les saisons précédentes, il créé désormais beaucoup plus son shoot.
Lors de sa saison rookie, 36,5% des shoots qu’il prenait à 5-7 mètres étaient issus d’une passe décisive. Cette saison, c’est seulement 18,8%. Dans 4 cas sur 5, il se démarque seul. Et il fait aussi efficacement, car son pourcentage depuis cette zone est de 41%, contre 44% la saison dernière et 43% il y a deux ans.
Conclusion
Où va s’arrêter Derrick Rose ? C’est la question que tous les observateurs se posent. Cette semaine, sur « recommandation » de Kobe Bryant, nous avions inclus le meneur de Chicago dans notre dernière revue des candidats aux titres de MVP.
Doté de qualités athlétiques exceptionnelles, d’un shoot à mi-distance fiable, de leadership, d’une capacité à être clutch, et d’une bonne défense, il ne lui manque rien. Ah si. Un titre. Rendez-vous en avril pour le début des hostilités.