Comme toujours, Nicolas Batum est un « bon client » en matière d’interview. La preuve avec cet entretien accordé à François Giuseppi (RMC Sports).
« Batman », 3ème meilleur marqueur et 3ème meilleur rebondeur de Portland, revient sur ce très bon début de saison et évoque son avenir.
Le garçon est aujourd’hui respecté de ses pairs mais il veut plus que ça.
Nicolas Batum, comment jugez-vous votre début de saison, qui semble être le meilleur de votre courte carrière en NBA ?
Tout se passe très bien. J’arrive enfin à trouver ma place en attaque avec Portland. J’ai trouvé une routine dans mon jeu et c’est très important en NBA. Il n’y a pas eu de déclic particulier, juste des marques de confiance du club. J’ai eu de nombreuses discussions avec le coach (Nate McMillan) et je me suis aperçu qu’il croyait très fort en moi. Ça m’a touché car il a insisté sur le fait que je devais être fort des deux côtés du terrain et pas seulement en défense. Mes coéquipiers me font aussi d’avantage confiance. Je me sens porté par tout le club et ça me donne des ailes pour la suite. Je suis libéré (rires). Mais c’est aussi une forme de pression. Ayant vu le club transférer cet été tous les joueurs avec lesquels j’étais en concurrence, ça m’a « boosté ». J’ai beaucoup travaillé depuis deux ans et j’en récolte les fruits. Mais ce qui est bien dans mon jeu, c’est que si je marque plus de points que l’an passé, je reste très performant en défense. Je change aussi de statut dans l’équipe. Je parle plus dans le vestiaire, je suis plus respecté. Pas mal de petits détails sont en train de changer pour moi. Le coach me dit clairement que je dois être le joueur qui doit le plus parler avec (Marcus) Camby sur les phases défensives. J’essaie d’en être le patron, d’être le stoppeur n°1 de l’équipe d’en face mais aussi reprendre certains coéquipiers parfois.
Le regard de vos adversaires a-t-il également changé ?
Clairement oui. Sur certaines phases, j’entends : « Attention à Batum ! », « Il est dangereux ». Les coachs adverses se focalisent un peu plus sur moi. Je le vois, je le sens. Tayshaun Prince, des Pistons de Détroit, m’a avoué qu’il me suivait, qu’il fallait que je continue dans cette voie et que j’étais son joueur préféré. Je sais que je peux faire quelque chose dans la Ligue. J’ai le sentiment de vraiment m’installer en NBA. Je n’ai pas envie d’être en NBA, passer par là, prendre de l’argent et repartir. Ce que je veux, c’est jouer, gagner et qu’on se souvienne de moi. Quand j’ai débarqué à Portland, Vincent Collet me demandait de ne pas aller en NBA juste pour jouer mais pour dominer. C’est exactement ce que je veux. C’est cool d’être ici, mais moi, j’ai envie ! Je fais tout pour être à fond tous les soirs. Ça me parait logique. En France, ça peut paraitre arrogant ce que je raconte mais c’est comme Tony Parker il y a dix ans. Après, si je peux juste avoir la moitié de ce qu’il a réalisé, ça voudra dire que je suis champion NBA et au moins une fois All Star (rires).