Il faut avoir vu des matches des Spurs pour le croire. Tony Parker n’est plus le même. Il a changé, et certains diraient en bien.
Exit le dragster qui traçait d’un panier à un autre. Aujourd’hui, TP est devenu un véritable meneur de jeu, un « playmaker » comme disent les Américains.
Et ce n’est donc pas un hasard si San Antonio reste sur cinq victoires d’affilée. Avec ce Parker-là, c’est une toute autre équipe de San Antonio.
D’abord, il y a les chiffres bruts : 8.4 pds de moyenne ! Jamais Tony n’avait réalisé autant de passes en carrière. Et ce ne sont pas des passes à l’arrache, sur des pénétrations. Ce sont des passes sur des systèmes de jeu, car Parker est désormais patient en attaque. Il fait jouer les autres.
« En tant que meneur de jeu, c’est difficile car il y a des nouveaux et ils sont perdus. J’appelle des systèmes et ça part dans tous les sens. Mais le plus important, c’est d’être patient » explique TP.
« Ce rôle de meneur-passeur me convient parfaitement »
La patience, c’est l’un des mots-clés. Attendre que les systèmes se mettent en place pour que tout le monde soit impliqué. Ce n’est pas un hasard si Richard Jefferson a retrouvé ses qualités. Ce n’est pas un hasard si San Antonio tourne aussi bien. Tout part d’un TP plus leader que jamais et qui sacrifie ses points au profit de la cohésion de son équipe.
« Lorsque tu as un Ginobili ou un Jefferson qui rentrent tout, tu t’appuies sur eux », explique Tony sur son site officiel. « Il faut en profiter. C’est ce qui explique que je suis légèrement en retrait offensivement par rapport aux années précédentes. Mais en contre partie, comme ils ont la main chaude, ma moyenne de passes décisives augmente. Ce rôle de meneur-distributeur me convient parfaitement. »
Gregg Popovich est admiratif face à ce changement.
« Jamais je ne l’ai vu faire un aussi bon boulot, s’enthousiasme Popovich dans le San Antonio Express-News. Il a trouvé le juste milieu entre passer et scorer ».
Mais la métamorphose Parker ne s’arrête pas à son nombre de passes. En défense aussi, il a progressé. 2.3 ints de moyenne pour lui ! A l’instar d’un Rondo ou d’un Paul, Parker est actif sur les lignes de passes. Ce ne sont pas des steals dans les mains, mais des anticipations sur des retours de passes.
Preuve que Parker défend davantage, il fait plus de fautes. Près de 3 par match.
84% aux lancers-francs !
Autre changement visible : il ne shoote plus à 3-points. Aucun tir pris cette année !!! C’est clairement un défaut pour un arrière puisque c’est une menace de moins dans son jeu. Mais c’est aussi la preuve que Parker se concentre sur ce qu’il sait faire de mieux.
La concentration, autre mot-clé. Elle se matérialise sur la ligne des lancers-francs avec un 84% dans cet exercice.
Aux passes, aux interceptions et aux lancers-francs, Parker réalise sa meilleure saison !
Mais, n’allez pas croire qu’il en oublie de marquer des points. Avec ses 16.7 pts de moyenne, il fait mieux que l’an passé, et Popovich ne souhaite surtout pas que ça baisse.
« Il était un meneur-scoreur et on voulait que son jeu évolue. Mais on ne souhaite surtout pas qu’il en oublie ses qualités de scoreur ».
A 28 ans, et alors qu’il vient de prolonger son contrat jusqu’en 2015, Tony Parker est sur le point de réussir sa métamorphose.
A confirmer bien sûr dans les semaines à venir, mais c’est déjà la marque des très grands.