Après neuf saisons à l’affronter, et des dizaines de soirées à se le coltiner, Jeff Green a rejoint LeBron James l’été dernier à Cleveland. Un pari payant pour le cinquième choix de draft 2007, devenu titulaire pour la fin de saison, et une expérience forcément particulière à côté de « l’Élu ».
Première différence significative avec ce qu’il avait connu auparavant : les dérives médiatiques. « Vu de l’extérieur, avant d’arriver ici, je voyais évidemment que les projecteurs étaient braqués sur LeBron et son équipe » admet l’ailier dans une interview pour HoopsHype. « Mais je ne savais pas à quel point toutes les histoires autour d’eux étaient fabriquées ».
« Tous les jours, ils essaient de trouver un truc à raconter sur les Cleveland Cavaliers et leur numéro 23. Quand je suis arrivé ici, je ne savais pas quelle serait la couverture médiatique et à quel point on serait sous les feux des projecteurs, mais après quelques semaines, il y avait des histoires ridicules qui sortaient. Beaucoup de trucs faux. »
Kevin Love lâché par ses coéquipiers ? Isaiah Thomas trop bavard ? LeBron James entraîneur à la place de Tyronn Lue ? Les manoeuvres du King pour boulverser l’effectif à la trade deadline ? Autant de sujets pris avec des pincettes par certains mais montés en épingles par d’autres. L’effet LeBron James.
« C’est comme ça quand on joue avec l’un des meilleurs – le meilleur – joueurs de l’histoire. Je commence à le réaliser, et tu ne peux rien y faire. Il faut simplement accepter ce que tu lis en sachant quelle est la vérité dans le vestiaire et comment gérer ça en équipe. Ça arrive à un point où tu ne peux pas croire tout ce que tu entends. On a appris à gérer ça en équipe toute la saison. »
« C’est lui qui décidera quand il veut arrêter »
Un aspect négatif largement compensé par le bonheur d’évoluer aux côtés d’un des meilleurs basketteurs de l’histoire, de bénéficier de son talent, d’assister à ses oeuvres aux premières loges.
« Il facilite vraiment les choses pour tout le monde, grâce à sa vision, sa façon de jouer, son QI basket et son éthique de travail. Il travaille extrêmement dur pour prendre soin de son corps et s’assurer qu’il est en position de nous faire gagner des matchs. On parle beaucoup de ce qu’il ne fait pas, mais les gens ne voient pas tout ce qu’il fait en coulisses. Je l’ai vu de près, je suis témoin de son incroyable travail. Il fait une saison incroyable et on dirait qu’il bat de nouveaux records chaque soir. »
Des records difficiles à concevoir même quand on est coéquipier, qu’on le connaît depuis plus de dix ans, et qu’on a près de 800 matchs au compteur. « Tu prends du recul et tu te dis : ‘Il a vraiment fait ça ? Il est le seul joueur à avoir fait ça ?’ C’est génial d’en être témoin et d’y participer. »
Des exploits d’autant plus impressionnants que le Kid d’Akron a fêté ses 33 ans, mais qu’il en fait dix de moins par sa vitesse et sa puissance. De triple double en « game winners », LeBron James n’en finit plus d’apposer son empreinte sur la NBA. Pour combien de temps encore ?
« Aussi longtemps qu’il le souhaite » assure Jeff Green. « C’est un gars qui investit vraiment pour prendre soin de son corps. Il fait tout ce qui est nécessaire pour être sûr d’être prêt chaque soir et de tout donner. Vu sa forme, je pense que ça dépendra de lui (…) Quand on voit son jeu, il est là depuis 15 ans et il va toujours au cercle, c’est toujours un des gars les plus costauds sur le terrain, il ne manque pas beaucoup de matchs… Et il a fait énormément pour nous cette année. Combien de temps va-t-il jouer ? Il faudrait lui poser la question. »
Les paris sont lancés, mais une chose est sûre : LeBron James n’a pas fini de faire parler de lui.