Tout le monde le sait, Stephen Curry a des mains en or. Son adresse, son toucher, la distance à laquelle il tire le mettent sur une voie royale pour décrocher le titre honorifique de meilleur shooteur de l’histoire. Steve Kerr, et Mark Jackson avant lui, rabâchent sans cesse que le premier MVP élu à l’unanimité dans l’histoire de la NBA a transcendé le jeu et ouvert la porte à une nouvelle ère de la NBA.
Blessé à la cheville droite début décembre, le meneur a depuis fait son retour sur le parquet, comptabilisant 176 points à 57% aux tirs dont 53% à 3-points en cinq matchs. Plus que ces statistiques pourtant très impressionnantes, ses coéquipiers restent eux estomaqués devant son travail d’appuis, que les Américains appellent « footwork ».
« Ses appuis sont incroyables et il rend tout ce qu’il fait si facile que les gens ne s’en rendent pas compte. Mais si vous connaissez le basket, vous savez que le travail d’appuis est la fondation de tout, » s’exclamait David West après avoir vu Stephen Curry marquer 32 points face aux Nuggets.
« Steph devrait participer à Danse avec les stars »
Même son de cloche du côté de Draymond Green qui, après tant d’année passés aux côtés du double MVP, reste admiratif.
« C’est impressionnant parce qu’il est rapide balle en mains mais ce n’est pas le plus rapide du monde, et il est plutôt costaud mais ce n’est pas le mec le plus costaud de la terre, mais son travail d’appui est si précis et incroyable qu’il compense le manque de vitesse ou de force, » décrit-il. « C’est comme si il dansait sur le terrain… il devrait participer à Danse avec les Stars ! »
Amusé par le conseil de Draymond Green, Stephen Curry préfère toutefois son rôle de soliste sur la scène NBA plutôt que de s’aventurer sur la piste de danse. Cela étant dit, il a pris le temps d’expliquer le raisonnement derrière le travail qu’il fournit pendant l’été pour avoir des appuis aussi impeccables.
« Je travaille beaucoup sur ça pendant l’été. Sur ça et sur la façon de prendre mes tirs car si vous voulez déclencher rapidement, vous devez toujours rester en équilibre, » résume-t-il avant de prendre des exemples. « Disons que vous prenez un écran qui fait face à la ligne du milieu du terrain et vous devez attraper la balle tout en tournant vers le panier ou vous enchainez des cross, si vos pieds sont trop lents ou si votre équilibre est précaire alors vous perdez votre rythme et la qualité de votre tir. J’ai l’impression d’être toujours en équilibre et ça m’aide à déclencher mon tir rapidement mais aussi à être créatif balle en main pour créer l’espace nécessaire pour prendre mes tirs. »
En résumé, le coup de poignet du « Splash Brother » n’est que la partie visible de l’iceberg. Son gainage et ses appuis sont tout aussi importants que le geste adulé par des millions de personne de part le monde.
Se focaliser sur le travail d’appuis n’est cependant pas unique à Stephen Curry. Tous les plus grands joueurs, de Michael Jordan à Hakeem Olajuwon, en passant par Kobe Bryant, ou encore Reggie Miller et Ray Allen pour citer des purs shooteurs, étaient des perfectionnistes dans ce domaine. Un vétéran comme David West n’hésite pourtant pas à proclamer que ce que réalise le double MVP est une première dans l’histoire de la NBA.
« Je ne pense pas qu’on ait déjà été témoin de ce type de travail d’appuis, » déclare-t-il. « Si vous étudiez Steph, vous verrez que ses appuis sont identiques sur chaque tir. Il n’est jamais trop loin pour déclencher un tir de qualité et cet atout le rend presque impossible à contenir. Si son tir est mauvais c’est presque à 100% parce qu’il a fait une erreur, et c’est rarement à cause de la défense adverse. »
Propos recueillis à Oakland