Après Rick Carlisle, c’est cette fois Steve Kerr qui a apporté son soutien à Luke Walton, son assistant coach et ami proche, avant la rencontre entre les Warriors et les Nuggets.
Au lieu de revenir sur l’article d’ESPN en lui-même, l’entraineur des champions en titre en a profité pour fustiger le sensationnalisme mis en avant un peu partout, et dans tous les domaines, même s’il ne s’appuie sur rien du tout.
« C’est le monde dans lequel nous vivons désormais, et ce n’est pas un jugement à l’encontre d’ESPN, c’est un problème sociétal qui a commencé depuis des années et qui touche maintenant le monde du sport, » s’est-il lamenté lors de sa conférence de presse d’avant match. « On se détache de l’analyse basket au profit d’un sensationnalisme complètement irrationnel mais si vous y mettez les formes, les gens vont regarder. »
« Quelque part en Lituanie, LaVar Ball doit bien se marrer »
Steve Kerr a également saisi l’occasion pour prendre la défense des journalistes forcés par leur direction éditoriale de couvrir les moindres commentaires de personnes comme LaVar Ball.
« J’ai demandé à de nombreux journalistes cette année : « Pourquoi est-ce que vous relayez les propos de ce type ? » et ils m’ont tous répondu la même chose : « On ne veut pas le faire, personne ne veut, mais notre direction nous demande de le faire parce que c’est ce qui rapporte des lecteurs et des téléspectateurs, » explique-t-il. « Quelque part en Lituanie, LaVar Ball doit bien se marrer. Les gens lui mangent dans les mains sans raisons particulières. Il est devenu le Kardashian de la NBA. »
Si ce phénomène de recherche du buzz à tout prix et de l’info spectacle n’est pas nouveau, il continue de s’amplifier. Steve Kerr était, et est toujours, l’un des critiques les plus féroces à ce sujet, notamment pendant la campagne présidentielle américaine et aujourd’hui à l’encontre de Donald Trump.
« Le fond n’a plus de valeur »
Le monde du sport n’en est donc pas épargné et le coach aux deux bagues de champions avait déjà critiqué les émissions sportives qui consistent en « débats » entre deux intervenants qui se crient dessus pendant trente minutes. Pour lui, l’opinion de LaVar Ball sur Luke Walton n’a strictement aucun intérêt.
« C’est vrai en politique, c’est vrai dans le show business, et c’est maintenant vrai dans le sport. Le fond n’a plus de valeur. Il n’y a rien d’intéressant dans cet article, » dit-il avant d’avancer son argument. « Vous savez combien de parents de mes joueurs doivent être chez eux en train de se dire : « Mais pourquoi est-ce qu’il ne fait pas plus jouer mon fils ? » Mais parce que c’est LaVar Ball alors il peut le dire devant un micro parce que ça fait vendre. Les gens doivent vraiment vouloir son opinion sinon ESPN ne dépenserait pas une fortune pour envoyer des journalistes en Lituanie alors qu’à côté ils ont limogé des plumes de qualité comme Ethan Strauss et Marc Stein. »
Propos recueillis à Oakland