On s’en doutait : avec le départ de Gordon Hayward, l’attaque d’Utah souffre en ce début de saison. L’an passé, le Jazz jouait au rythme le plus lent de NBA (93.62 possessions par match) mais avait la 12e attaque la plus efficace (107.4 points pour 100 possessions). Avec l’arrivée de Ricky Rubio à la baguette, le club de Salt Lake City tente bien de jouer un peu plus vite (25e avec 98.56 possessions par match) mais l’efficacité offensive s’est effondrée (98.8 points pour 100 possessions).
Une transition difficile pour Quin Snyder, qui ne cache pas les difficultés.
« Il n’y a pas de solution miracle », explique le coach. « Il y a par contre un défi. C’est quelque chose qu’on doit accepter et apprécier. L’évolution de ce que nous faisons offensivement va prendre du temps. »
Le coach rabâche sa méthode, faite de rigueur défensive et offensive, avec des systèmes à répéter encore et encore.
« Leur système offensif vous fatigue mentalement. Il faut défendre 18 à 20 secondes contre eux », explique Erik Spoelstra, suivi par Joe Ingles. « Nous avons des gars intelligents qui savent appliquer les choses. Quand il reste huit ou six secondes à l’horloge, ça laisse pas mal de temps. On peut encore faire trois ou quatre passes. Plus on bouge le ballon, plus l’équipe est liée. »
L’adresse de Ricky Rubio s’effondre
À Utah, on fait donc confiance à ce jeu très lent, surtout que Rudy Gobert est désormais sur la touche pour 4 à 6 semaines. Habitué à jouer vite sur contre-attaque, Ricky Rubio admet qu’il est parfois surpris de courir sans être suivi par ses camarades. Alors qu’il adore le jeu rapide, l’Espagnol se retrouve très souvent bloqué sur demi-terrain.
Est-ce pour cela que son adresse s’est effondrée ces deux dernières semaines ?
Alors qu’il était porté par la foi de son coach en début de saison, affichant 17.5 points de moyenne sur les huit premiers matchs, à 43.7% d’adresse dont 37.2% de loin, il n’est plus qu’à 8.5 points de moyenne sur les six dernières rencontres. Avec un terrible 14/56 au tir (25%) en général et un encore plus terrible 1/23 de loin (4%) sur la période…
« Je ne veux pas suranalyser l’adresse de Ricky » assure pourtant Quin Snyder. « Je pense que la valeur de Ricky pour l’équipe vient d’abord de son leadership et de sa capacité à impliquer tout le monde. Je ne veux pas qu’il se définisse par son shoot. Je veux qu’il implique tout le monde et qu’il fasse la bonne lecture quand il a un bon shoot. C’est ce qu’il fait très bien. Quand il est ouvert, je veux qu’il shoote. Mais plus que tout, je veux qu’il fasse courir notre équipe et qu’il défende. »
Mais il faut également que l’équipe coure avec lui.