Blake Griffin veut retrouver la joie de ses débuts

Depuis leur départ idéal à quatre victoires d’affilée, les Clippers rencontrent des vents contraires. Avec cinq défaites sur leurs six derniers matchs, les coéquipiers de Blake Griffin connaissent les premiers remous de la saison.

Capitaine de l’équipe, l’intérieur n’a pas l’intention de quitter le navire en pleine avarie. 

« Je veux m’assurer qu’on n’éclate plus à la première difficulté »

« On faisait partie des prétendants [ces dernières années]. Et quand tout allait bien, la balle circulait à fond. Mais dès qu’on sentait un peu de résistance, on éclatait. Je veux m’assurer, même quand ça ne va pas, qu’on n’éclate plus comme ça. »

Libéré de l’ombre envahissante de Chris Paul, Blake Griffin veut également renouer avec la notion de plaisir. La fin du chapitre CP3 a semble-t-il laissé des traces à Los Angeles.

« Je ne donnais pas tellement l’impression de prendre du plaisir, et peut-être bien que je n’en prenais pas tellement », avoue-t-il pour Sports Illustrated. « Je jouais avec beaucoup de passion auparavant, en bien et en mal, mais j’ai bossé pour modifier ça. Je pensais que ça serait mieux d’être impassible et de contenir mes émotions. Mais ça ôte la joie et le plaisir. Je dois me relâcher et être moi-même. C’est bien aussi de profiter de ces moments extraordinaires. »

Cherchant notamment conseil auprès de Tim Duncan pour devenir un meilleur leader, Blake Griffin était en fait de plus en plus clairement en désaccord avec la méthode Paul.

« La dynamique entre Blake et Chris était bizarre », explique Austin Rivers. « Je ne sais pas trop pourquoi. C’était juste étrange. Personne ne savait qui était le leader, et si tu avais quelque chose à dire, ça tournait toujours à la dispute. Je pense que les gars avaient parfois peur de dire quelque chose à Blake, parce qu’on ne savait pas comment il allait réagir. Maintenant, il est différent, il est plus abordable. Et je pense que c’est parce qu’on l’a accepté en tant que leader. On sait qui est le patron. On est ‘all in’ pour Blake Griffin. »

Sans l’excuser, c’est sur ce fond de malaise ambiant dans le vestiaire californien que Blake Griffin a fauté en se battant avec l’un des membres du staff des Clippers, se blessant à la main par la même occasion.

« J’ai une relation amour-haine avec le dunk »

Il faut également bien reconnaître que Blake Griffin n’a pas été verni avec des pépins physiques plus aléatoires les uns que les autres ces dernières saisons. Tout ça alors qu’il essayait en parallèle de réinventer son jeu.

« Je voulais devenir un joueur complet et j’avais l’impression que les dunks commençaient à faire de l’ombre aux autres aspects de mon jeu. Car c’est ce qu’on pouvait voir en boucle. C’est pour cela que je me suis un peu écarté du dunk au fur et à mesure des années. J’ai une relation amour/haine avec ça. »

Désormais capable de s’écarter pour libérer son jeu polyvalent, Blake Griffin (40% à 3-points cette saison) fait actuellement face à sa première crise en tant que patron. À lui de garder la tête froide et de continuer à encourager ses coéquipiers, selon les conseils du « Big Fundamental »…

« [La fin de match à Portland] était typiquement une situation dans laquelle on était sous haute tension », conclut Austin Rivers. « Avant, Chris ne savait jamais s’il devait filer la balle à Blake ou si Blake devait la donner à Chris. Tout était compliqué. Maintenant, c’est simple : on joue sur Blake. »

À cinq victoires pour cinq défaites, les Clippers de Blake Griffin n’ont pas encore besoin de rebondir. Il s’agit davantage de garder le cap alors que le mois de novembre s’annonce délicat : huit matchs en déplacement sur onze !

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.