En immersion au camp d’entraînement des Bulls

Battus à deux reprises pour leurs débuts en présaison, les Bulls conservent néanmoins leur bonne ambiance du camp d’entraînement. Avec les arrivées cumulées de Rajon Rondo et Dwyane Wade, la franchise de Chicago s’est effectivement replacée comme un des outsiders marquants de la conférence Est, derrière les champions en titre de Cleveland et les équipes déjà bien installées que sont Toronto et Indiana. 

“Si tout le monde accepte son rôle…”

Mais, à l’instar de ce que confessait récemment Taj Gibson, le dernier des mohicans dans l’Illinois, cette équipe des Bulls va avoir besoin de temps avant de trouver des atomes crochus. Ce n’est que le début de la saison…

“Quand j’entre dans les vestiaires, j’ai plein de souvenirs qui me reviennent des gars qui étaient là. Les blagues, les bons moments, les histoires. Mais c’est comme ça, les gens bougent tout le temps, c’est la NBA…”

Fataliste, mais aussi optimiste, Taj Gibson est par exemple très heureux de compter Rajon Rondo parmi ses coéquipiers. Il sait que son nouveau meneur est un fantastique passeur, et que ça profitera nécessairement au collectif chicagoan. 

“Ce qui m’a fait venir ici, c’est Jimmy”, relate quant à lui Rondo. “J’adore sa compétitivité, il joue tout le temps à fond et il n’a pas peur. C’est le type de culture que je connaissais à Boston et je veux m’en rapprocher à nouveau le plus possible.”

Très sérieux dans sa préparation, Rondo semble de fait être le membre du nouveau “Big Three” local qui est le plus en forme en ce début de présaison. Hier soir à 14 points, 5 rebonds, 5 passes (mais aussi 5 ballons perdus), Rondo s’est montré particulièrement agressif vers le cercle, avec son coup de rein habituel et sa capacité de création toujours intacte.

De son côté, le leader naturel du troupeau de taureaux, Jimmy Butler, évoque son été olympique pour mesurer sa progression dans la compréhension du plus haut-niveau. Au contact de coach K, Kevin Durant ou son ancien prof à Chicago, Tom Thibodeau, Butler a sans aucun doute conforté certaines connaissances tout en en approfondissant d’autres.

“J’ai compris à Rio combien la compréhension de chacun des rôles dans l’équipe est importante. Car, je n’avais pas du tout le même rôle [à Rio] que j’ai ici. Et je n’avais aucun problème avec ça. Mais si tout le monde accepte son rôle, on est déjà plus proche de notre objectif final.”

“Comme à l’école quand on rencontre un nouvel ami”

Privés de playoffs la saison dernière, alors que d’autres équipes qu’ils avaient battues y étaient, se lamente notamment Nikola Mirotic, les Bulls veulent revenir cette année au premier plan. Et pourquoi pas bousculer un peu la hiérarchie de la conférence Est !

“Le camp d’entraînement est très physique. Il y a certains exercices collectifs mais la plupart du temps, c’est du un-contre-un. Il faut se battre !”, raconte Doug McDermott. “Les gars savent généralement ce qu’on va faire dans les systèmes et quand il s’agit de changer [en défense] sur Bobby [Portis] ou Cris [Felicio], c’est un vrai cauchemar. Mais c’est là où on donne le ton pour la saison en entier.”

Outre Portis et Felicio, les Bulls ont également fait venir Robin Lopez dans la peinture. Avec le taulier Gibson, le secteur intérieur de Chicago présente beau. Mais il faut désormais transformer cette addition de joueurs en une vraie camaraderie…

“C’est comme quand on arrive à l’école et qu’on rencontre un nouvel ami”, compare Wade. “On veut savoir quel est son nom complet, d’où il vient, s’il aime bien déconner. Car en fin de compte, on va passer beaucoup plus de temps ensemble sur la saison qu’avec nos familles. Ces nouvelles relations sont donc hyper importantes.”

Le triple champion NBA avec le Heat a décidé de revenir à la maison, sans la pression de courir derrière une bague. Mais ce n’est pas pour autant qu’il va se laisser aller pour ses derniers tours de piste, ainsi qu’on peut le voir quand il aboie ses consignes défensives sur ses coéquipiers.

D-Wade et les Bulls sont encore une équipe en formation. Mais si tous ses éléments réunis sous la houlette de Fred Hoiberg trouvent leur place, Chicago peut réussir son redressement. Comme à l’école néanmoins, il faudra éviter les chamailleries et les batailles puériles pendant la récré… Celles-là même qui ont plombé les Bulls pour de bon la saison passée.

“On veut être une équipe contre laquelle personne ne veut jouer”, conclut Butler. “On veut devenir ceux qui bossent le plus et qui se battent le plus fort dans cette ligue.”