Russell Westbrook marche sur ces playoffs, et la finale de conférence face à la meilleure équipe de la ligue n’y échappe pas. Le meneur du Thunder est impressionnant dans tous les aspects du jeu, et même dans la gestion, une force qu’on ne lui connaissait pas spécialement. C’est de lui que tout part à OKC, et pour l’instant, les Warriors ne font que mordre la poussière face à sa puissance.
Menée 3-1, la franchise de la bBaie est au bord du gouffre et doit trouver des solutions d’urgence pour ne pas sortir de ces playoffs par la toute petite porte. La défense doit absolument hausser le ton : les Warriors ont encaissé 112.5 points de moyenne dans cette série, contre 104 en saison régulière, souvent sans même jouer les matches jusqu’au bout.
Et ralentir le Thunder, ça commence avec Russell Westbrook.
« Je joue chaque match comme si c’était mon dernier, sans me soucier de qui est en face de moi » a expliqué le formidable meneur après le Game 4. « C’est mon boulot. Mon boulot c’est de me soucier et de mener mon équipe, et c’est ce que je fais. »
Stephen Curry obligé de s’y coller à cause du schéma défensif
Plutôt bien même puisque dans cette finale de conférence, Russell Westbrook tourne à 27.3 points, 11.8 passes décisives et 6.5 rebonds. Des statistiques affolantes qui vont également encore plus loin, puisqu’il est défendu par Stephen Curry. Le MVP, vraisemblablement déjà diminué, dépense une énergie folle en défense pour essayer de contenir la bête. Pourtant, la star des Warriors n’en fait pas une excuse.
« Non, » répond-il quand on lui demande si défendre sur Westbrook altère son énergie offensive. « Je dois juste mieux jouer. »
Pourtant, Stephen Curry est bien dominé par son vis-à-vis. Il est tout de même à 24 points de moyenne mais ses pourcentages ne lui ressemblent pas (37.2% à trois points) et il n’arrive pas à diminuer l’influence de son adversaire.
C’est d’ailleurs étrange de voir que Steve Kerr n’a pas encore fait d’ajustements à ce niveau. D’autant plus que cette saison, le petit génie de Golden State n’a jamais eu à s’occuper directement du meneur d’OKC. Cette tache était laissée au meilleur défenseur extérieur de la franchise : Klay Thompson. D’ailleurs, c’est lui, sur l’action qui précède le tir incroyable de Stephen Curry contre le Thunder en saison régulière, qui défend le fer sur Westbrook pour permettre d’avoir la balle de match.
Sauf que dans cette série, les Warriors ont décidé d’appliquer la même stratégie que face aux Grizzlies, lors des derniers playoffs. À l’époque, Golden State avait piégé Memphis en plaçant Andrew Bogut sur Tony Allen, un moyen pour l’Australien de venir aider constamment dans la peinture, en faisant une croix sur le shooteur faible adverse.
Face au Thunder, les Warriors ont remis en place cette stratégie, plaçant Draymond Green sur Andre Roberson, histoire de toujours mettre quelqu’un sur la route de Russell Westbrook vers le cercle. En conséquence, Klay Thompson se retrouve sur Serge Ibaka pendant qu’Andrew Bogut s’occupe de Steven Adams. Pour Stephen Curry, c’est donc le choix entre la peste et le choléra puisqu’il doit s’occuper de Russell Westbrook ou… Kevin Durant.
La taille du MVP 2014 est un trop gros problème pour le MVP 2016, qui doit donc faire face à son adversaire direct.
« C’est le joueur le plus rapide de NBA, et tu ne peux pas te permettre de choisir tes possessions » explique Klay Thompson. « Chaque fois que tu te relâches ou que tu n’es pas en place, il te sanctionne. Il faut donc être concentré à chaque instant. »
Klay Thompson… et Andre Iguodala ?
Prisonniers de leur schéma défensif, et alors que le Thunder a trouvé des moyens d’impliquer André Roberson, les Warriors doivent-ils abandonner l’idée de placer un intérieur sur l’arrière adverse, quitte à laisser davantage d’ouvertures dans leur raquette ? Au regard des résultats des deux derniers matchs, et les conséquences négatives sur Draymond Green, souvent perdu et piégé dans son dos, c’est peut-être préférable.
En adoptant un schéma défensif plus classique pour laisser Thompson sur Westbrook, Curry devrait de son côté défendre sur Andre Roberson, ce qui lui permettrait de garder des forces pour les phases offensives. Ce n’est pas la seule solution possible pour les Warriors, qui possèdent l’un des meilleurs défenseurs de la ligue en la personne d’Andre Iguodala. Peut-être un peu lent pour défendre un joueur de cette explosivité, Iggy peut apporter un impact physique capable de bousculer la routine de Westbrook, par séquence ou quand Kevin Durant se repose. Encore faut-il que ce soit possible.
Russ corner 3! 114-91 lead with 3:15 left to play on TNT. #NBARapidReplayhttps://t.co/woMkLShp5V
— NBA (@NBA) 25 mai 2016
Quels que soient ses choix, Steve Kerr va en tout cas être obligé d’en faire ce soir. Si les champions en titre ne veulent pas quitter les playoffs, ils vont devoir trouver la bonne formule pour calmer la fureur de Russell Westbrook, qui n’a pas son pareil pour briser les lignes d’une défense. Sinon, la meilleure équipe de l’année dira adieu au back-to-back.