Andre Iguodala : « À l’entraînement, le banc des Warriors bat souvent les titulaires »

Andre Iguodala (16.3 points, 5.8 rebonds, 4.0 passes décisives) est le MVP des Finals 2015. Remplaçant tout au long de la saison avant d’entrer dans le cinq de départ lors du Game 4 des Finals, l’ailier des Warriors a été le joueur le plus régulier de son équipe face à Cleveland. Irréprochable en défense face à un LeBron James stratosphérique, « Iggy » a également su prendre ses responsabilités sur le plan offensif en rentrant des tirs décisifs match après match tout en assurant le spectacle avec des dunks ravageurs.

Andre, vos premières impressions après ce titre ?

Je partage ce moment avec mes coéquipiers et nous allons dignement fêter ce titre. Cette victoire est le couronnement d’une saison fantastique, et je veux juste profiter de l’instant présent.

Comment arrive-t-on a tenir le choc face à un joueur comme LeBron James ?

C’est crevant plus qu’autre chose. On joue 82 matchs et on doit se préparer pour tenir le choc physiquement mais là, toute mon attention était concentrée sur le match et sur LeBron. D’habitude, je fais une sieste dans l’après-midi mais je n’ai pas pu dormir. Toutes mes pensées étaient dirigées vers cette rencontre.

Si on vous avait dit il y a quinze jours que vous seriez élu MVP des Finals, quelle réaction auriez-vous eu ?

Je n’aurais pas forcément été surpris parce que je sais ce dont je suis capable sur le terrain, mais je pense que j’aurais plutôt parié sur Stephen Curry, notre leader tout au long de la saison, ou sur Draymond Green, un joueur qui est capable de signer un triple double à chaque match.

Ce soir, les « seconds couteaux » ont rentré les tirs importants.

Vous ne le savez pas, mais à l’entraînement, la « 2nd Unit » bat les titulaires plus souvent que l’inverse, et nous travaillons beaucoup le tir, que ce soit moi ou Harrison Barnes. Cela nous a sans doute beaucoup aidé pour cette finale.

Les Warriors sont arrivés en finale avec un total de zéro match joué en Finals au sein de l’effectif. Comment expliquez-vous votre réussite dans ces Finals ?

Nous avions faim ! Notre équipe est un mélange de différentes personnalités avec Draymond qui est un type exubérant ou Klay qui est au contraire très discret. Mais nous ne sommes pas sortis de nulle part. Notre groupe s’appuie sur beaucoup de vétérans et nous avons l’expérience des grands rendez-vous. Et nous avons beaucoup de talent. Draymond a été au Final Four. Harrison devient plus fort jour après jour. Bogut est l’un des meilleurs défenseurs. Stephen et Klay bien sûr… Si l’on additionne tous ces talents, on crée un groupe capable d’aller chercher le titre.

« Pour défendre sur LeBron, j’ai vu des centaines et des centaines de vidéos »

Comment le groupe a-t-il évolué au cours de cette finale ?

Lors des trois premiers matchs, nous devons reconnaître que nous avons été dominés. Nous subissions le jeu plus qu’autre chose. Nous avons réussi à inverser la tendance lors des trois derniers matchs où nous avons été dans l’action, et non plus dans la réaction.

Votre coach Steve Kerr a déclaré que le fait de défendre sur LeBron James est la mission la plus difficile en NBA. Comment vous êtes-vous préparé pour cette tâche ?

Je me prépare pour remporter le titre depuis des années, depuis le début de ma carrière. LeBron n’a aucune faiblesse. Il faut vraiment trouver des petits détails pour essayer de le mettre en difficulté. Je suis un accro au basket et je le regarde beaucoup jouer. Des centaines et des centaines d’heures de visionnage pour tenter de dénicher l’une ou l’autre astuce et trouver des séquences où il est moins bon pour en tirer un avantage.

Tous les joueurs ont apporté leur pierre à l’édifice. Est-ce un symbole de la philosophie de votre équipe ?

À chaque match, nous avons eu des joueurs différents qui sont sortis du banc et qui ont contribué à la qualité de notre jeu. Ce soir c’est Festus Ezeli qui a été très efficace dans la raquette. Lors du Game 4, il s’agissait de Shaun Livingston. Leandro Barbosa a été extraordinaire lors du Game 5. Et bien sûr, David Lee a surgit lors du Game 3. Je pense que sa rentrée a contribué au changement de stratégie opéré par le coach avec mon entrée dans le cinq.

Propos recueillis à Cleveland.