Kobe Bryant désormais forfait pour le reste de la saison, les vétérans arrivés dans la NBA du siècle dernier se font rares. Dirk Nowitzki est l’un d’entre eux et lors de ses dix-sept saisons passées dans la ligue, il a évidemment eu le temps de fréquenter l’arrière des Lakers à de nombreuses reprises. Les deux hommes se vouent un profond respect, comme l’atteste cette accolade lorsque le Maverick a atteint la huitième place des meilleurs scoreurs de l’histoire, face aux Lakers. Lui-même âgé de 36 ans, il ne reste pas indifférent aux malheurs du Laker, engendrés par l’usure du temps.
« C’est décevant. Il a travaillé extrêmement dur pour arriver à un niveau où il est de nouveau plaisant à voir. Après une rupture du tendon d’Achille, presque tout le monde disait qu’il ne reviendrait pas, et il s’est cassé le cul comme il l’a fait tout au long de sa carrière pour revenir à un niveau où il marque à nouveau. Et là, une nouvelle blessure arrive, » commente l’Allemand auprès d’ESPN.
Dirk Nowitzki : « Je ne me vois pas prendre un tas de cachets pour jouer… »
Si l’icône de Dallas éprouve cette admiration pour Kobe Bryant, c’est aussi qu’il a peu été sujet aux lourdes blessures durant sa carrière. Jusqu’ici, il n’a manqué que 69 matchs, ce qui est peu pour une si longue présence dans la ligue. C’est aussi le fruit d’un grand soin porté par le staff des Mavericks, plus enclin à le reposer à partir de la saison 2009/10. Depuis, le MVP 2007 n’a jamais joué plus de 34 minutes de jeu en moyenne. Cette saison, il est même descendu sous la barre des trente minutes. Dans le même temps, son jeu tout en mesure l’a aussi préservé des dommages du temps.
« On ne voit pas Dirk faire beaucoup de dunks renversés. Dirk ne saute pas pour un alley-oop, il fait un « alley-under » et s’inquiète plutôt de s’écarter derrière la ligne à trois-points, » ironise Mark Cuban, le propriétaire des Mavericks.
Malgré sa bonne forme, l’Allemand sait combien il est difficile de rester en bonne condition. Outre le joueur des Lakers, il a observé la triste fin de carrière (officieuse) de son meilleur ami, Steve Nash. Conscient des risques, il apprécie plus que jamais les minutes passées sur le terrain.
« On ne peut rien prendre pour acquis dans cette ligue lorsqu’on vieillit. On veut jouer chaque soir. On veut prendre du plaisir en le faisant. On ne veut pas se réveiller chaque matin et devoir lutter pour aller au travail, lutter pour rester à sa place. Ce n’est pas ainsi que je considère le basket. Tant que je me sens bien et que je n’ai pas à prendre un tas de comprimés pour jouer… Ce n’est pas comme ça que je vois le jeu. C’est censé être amusant, » conclut-il.
Ses paroles font d’ailleurs écho à celles de Kevin McHale, lui-même tiraillé par son corps à la fin de sa carrière.