Richard Jefferson, soldat dans l’armée de Dallas

Copieusement hué à chaque fois que son nom a été prononcé par le speaker des Spurs, Richard Jefferson a connu des débuts timorées avec les Mavericks. Auteur de 6 points et 2 rebonds en 13 minutes, le vétéran n’avait pas laissé un souvenir impérissable aux abords de l’Alamo et sa performance d’hier soir a certainement dû ravir les fans des Spurs. Mais l’ailier de 34 ans est bien décidé à faire mieux pour sa deuxième aventure en terres texanes.

Remis dans le bain à Salt Lake City

Laissé un peu à l’abandon après sa saison 2012-13 à trois points de moyenne avec les Warriors, Richard Jefferson avait signé à Utah un peu par dépit. Il faut dire qu’au sortir de sa pire saison en carrière, avec seulement 10 minutes de temps de jeu, l’ailier dunkeur qui faisait fureur du temps des Nets avec Jason Kidd n’était plus que l’ombre de lui-même.

Remis dans le bain sur les rives du Lac Salé, le médaillé de bronze aux JO d’Athènes (oui, il y était) a démontré la saison passée avec le Jazz qu’il avait encore de beaux restes. Avec 10 points, 3 rebonds et 2 passes de moyenne, il s’est révélé dans un rôle de pompier de service au milieu des bambins du pays mormon.

Débarqué cet été à Dallas pour remplacer poste pour poste son ancien coéquipier de New Jersey, Vince Carter, RJ pourrait s’avérer un nouveau coup payant de la part de Mark Cuban. Ayant rassemblé une équipe de vétérans qui ont encore soif de titre, le propriétaire des Mavericks a construit un effectif qui doit tenir la route jusqu’en playoffs.

Autour de l’inamovible totem teuton, Richard Jefferson et les autres nouveaux (Jameer Nelson, Chandler Parsons, Tyson Chandler…) devront combiner pour permettre au grand Dirk de tirer ses dernières cartouches le plus tard possible dans la saison. En tout cas, ce dernier a aimé ce qu’il a vu de son nouveau coéquipier.

“Pour un gars de 34 ans, j’ai été très impressionné,” s’est extasié Dirk Nowitzki pendant la présaison. “Il a vraiment très, très bien joué. Ça va être difficile de le laisser sur le banc même si je sais que Jae [Crowder] s’est amélioré et a très bien joué aussi. Avec Al-Farouq Aminu qui joue bien également, ça va être intéressant de voir quelle sera notre rotation au poste 3. Chandler Parsons est évidemment notre titulaire mais il y a du monde qui joue bien. Jefferson joue encore au-dessus du cercle. Il a très bien shooté, pour étirer les défenses. Et il est en pleine forme.”

Soldat dans l’armée du Wunderkind

Pour Richard Jefferson, il ne faudra toutefois pas mettre la charrue avant les boeufs. La patience doit pour l’instant être le maître-mot.

“Ça va prendre un peu de temps. On obtient tous des minutes pour voir ce qu’on peut faire mais il faut surtout analyser le jeu et voir les tendances de chacun. On a beaucoup de nouveaux dans l’équipe. Mais j’apprécie cette nouvelle aventure. L’an passé, j’étais dans une équipe très jeune [à Utah] et j’ai découvert ce que c’était de faire le lien en défense et attaque. Que je sois avec Gal [Mekel] et Charlie [Villanueva] ou avec Dirk et Monta, je veux rester constant et essayer d’être au bon endroit au bon moment.”

Défaits hier soir par les champions en titre, les Mavericks s’en sont évidemment rendu compte. Mais perdre d’un point sur le parquet des Spurs, qui voulaient absolument gagner ce match symbolique juste après avoir reçu leur bague, ne doit pas inquiéter coach Carlisle et son staff.

Avec 101 matchs de playoffs à son compteur personnel, dont 71 en tant que titulaire, Richard Jefferson sortira sans aucun doute du banc pour Dallas cette année. Mais c’est exactement le type de joueur que les Mavericks recherchaient. Soldat dans l’armée du “Wunderkind”, voilà un dernier défi intéressant pour le “private” Jefferson !