Après Kobe Bryant, Phil Jackson dans l’histoire des Lakers pour sa 534e victoire !

Les champions en titre affrontaient hier soir leur bête noire, puisque les Bobcats n’ont pas perdu au Staples Center depuis le 4 décembre 2005. Malgré des bilans (et un statut bien) différents, Charlotte ne se refuse jamais au plaisir de se payer les californiens. Mais sans leur néo All-Star Gerald Wallace, blessé au genou et laissé au repos, qu’allait-il advenir des Cats ?

Le premier quart temps offrait un jeu ouvert, avec une bonne présence intérieure de la paire Mohammed (7 points et 5 rebonds en première mi-temps) et Diop au rebond offensif, et surtout un scoring efficace de Jackson et Felton. Pour les Lakers, Bynum commençait son match sur les chapeaux de roue avec une première période conclue avec la bagatelle de 8 points et 9 rebonds (17 et 14 au final). Kobe se faisait discret et le score était en faveur des visiteurs (21-19).

Cette rencontre était aussi l’occasion de voir s’affronter deux anciens coéquipiers à Indiana, Jax et Artest au poste d’ailier. Une vraie opposition de style avec un attaquant pur sucre et un défenseur on-ne-peut-plus physique. Le premier parvenait malgré ce traitement de choc à marquer son quota habituel à la mi-temps (12 points à 5/7); et permettait aux siens de rester complètement dans le match 49-47. Le second était plus effacé, à l’instar de Kobe, qui rentrait son premier shoot (à trois points) après 17 minutes de jeu, et qui rentrait au vestiaire prématurément et claudiquant après un vilain choc avec Lamar Odom. Mais Ron Ron affichait tout de même 8 points après 24 minutes de jeu effectif (14 en tout). Tout était encore à faire, et le poil à gratter des « World Champs » officiait encore dans les shorts jaunes et violines.

Une soirée à oublier pour Boris Diaw

A la reprise, Boris revenait sur le parquet pour prendre une faute, sa troisième, et il allait immédiatement se rasseoir. Ce qui sera le cas à nouveau un peu plus tard dans la période pour sa quatrième. Une soirée à oublier pour Babac qui ne marque aucun point… Les Bobcats gardaient cependant toutes leurs chances avec une énorme prestation de Mohammed inside (23 points –son record de la saison- et 17 rebonds) et de l’inévitable Captain Jax à l’extérieur (30 points et 7 rebonds au total). Les Lakers se reposaient quant à eux sur un run dans les dernières minutes, avec Lamar Odom notamment (19 points et 7 rebonds). Mais l’écart ne restait pas à 7 points pour longtemps, après une claquette de Jackson juste avant le buzzer : 72-67.

Et pour le coup, la stratégie de Charlotte semble dès lors assez claire : rester le plus longtemps accroché aux basques des angelinos. Et ils vont réussir à faire précisément cela durant le crunch time.
à 8’50 du terme, Charlotte revient à égalité 77-77 sur deux lancers de Flip Murray, mais un 3-pts de Ron Artest donne immédiatement de l’air aux Lakers. Charlotte s’accroche grâce à Jackson : pénétration, lancers-francs, 3-pts, il fait tout en attaque. En défense, les fautes presque systématiques conduisent les hommes de Phil Jackson sur la ligne des lancers francs et ils ne se gênent pas pour creuser l’écart. 92-84 : c’est le plus grand écart du match à ce moment.

Un tout petit Kobe Bryant

Mais avec des choix douteux de Shannon Brown par exemple, et Kobe prostré sur le banc (5 points à 2/12 et 6 passes), Charlotte qui n’en demandait pas tant revient à -4 à trois minutes de la fin. C’est un 3-pts de Flip Murray (passe de Boris Diaw !) qui remet les Bobcats dans le jeu. Temps mort Lakers et Kobe revient en jeu aux côtés de Pau Gasol et de Ron Artest. La défense collective des Bobcats tient bon et Boris Diaw se réveille en attaque. Pas pour scorer mais pour jouer au créateur. Cela donne deux lancers pour Mohammed et quand le géant en rate un des deux, c’est Boris qui est au rebond.

Mohammed demande et obtient des responsabilité, il score sous les panneaux et les Bobcats reviennent à 1 point. Mais Gasol marque aussitôt. Odom aussi, sur une claquette après une brique énorme (volontaire ?) de Ron Artest. 5 points d’avance pour les Lakers à 1 minute de la fin.

Après un nouveau rebond, Mohammed est de nouveau aux lancers-francs. Pluis que 3 points d’écart il reste 41 secondes. Kobe manque un 3-pts, rebond Bobcats qui prennent un temps mort. Il reste 9 secondes ! Pour qui sera le 3-pts de l’égalisation ? Pour personne puisque survient alors l’action du match pour les Lakers, avec l’interception de Farmar sur la remise en jeu mal effectuée entre Jackson et Felton. Les Cats échouaient à quelques encablures de leur exploit, d’autant que Flip Murray (15 points) scorait un trois point from way downtown pour ramener le score final à 97-99.

Phil Jackson dépasse Pat Riley

Une victoire qui fait de Phil Jackson le coach le plus victorieux de l’histoire des Lakers avec 534 victoires au compteur, devant les 533 de Pat Riley. A noter que Maître Zen compte 545 victoires avec les Bulls. Tout cela dans la même semaine ou Kobe a dépassé la légende (le « logo ») Jerry West. Interrogé après coup sur cet exploit, le Zen Master restait très modeste sur les raisons de son succès et préférait se concentrer sur le travail à venir pour son escouade :

« J’ai eu la chance de pouvoir coacher de grands joueurs durant ma carrière, c’est aussi simple que cela. Mais vous savez, tout reste encore à faire, il s’agit de gagner le titre cette année. Il nous faut encore gagner cette année avec cette équipe. »

Un mot sur Boris Diaw qui termine avec une bulle : 0 point à 0/4. Il est maladroit et emprunté et ne sert pas à grand chose en attaque. Il participe à la circulation du ballon et pose un écran. A part ça… 5 assists seulement. En défense, ce n’est guère mieux et Jordan Farmar notamment l’a bien fait tourner en bourrique. L’absence de Gerald Wallace l’a-t-elle à ce point perturbé ?