Chicago : l'année du renouveau pour les Bulls ? • Basket USA

Voilà trois ans que Derrick Rose a remporté le trophée de MVP, les Bulls s’inclinant en finale de conférence face à une équipe de Miami qui venait de réunir les « Three Amigos ». Ce ne devait être que la première étape pour la troupe de Joakim Noah, la première marche d’une reconstruction qui allait reconduire l’ancienne franchise de Michael Jordan vers les sommets.

Malheureusement, les multiples blessures du meneur ont donné un sévère coup d’arrêt aux espoirs du club. À terre lors des playoffs 2012, Derrick Rose n’a joué que 10 matches depuis, la faute à une rupture des ligaments croisés du genou suivie, un an et demi plus tard, d’une déchirure du ménisque.

Chicago n’avait-il pas abandonné ses rêves de titre ?

Sans son MVP, Chicago n’a pas les mêmes rêves et, pendant deux ans, l’équipe a navigué dans le flou. Bien sûr, il y avait la méthode Tom Thibodeau, ses principes défensifs et une dureté constante (l’équipe était toujours la deuxième meilleure défense l’an passé, avec 100.5 points encaissés sur 100 possessions). Mais sans Derrick Rose, cette équipe savait très bien qu’elle manquait d’armes offensives pour lutter face aux grosses écuries. L’an passé, les Bulls n’étaient plus que la 28e attaque de la ligue alors que Luol Deng était transféré et que Carlos Boozer s’enfonçait de plus en plus sur son siège.

Le transfert de l’ailier anglais vers Cleveland posait d’ailleurs une question majeure : les dirigeants pensaient-ils toujours pouvoir gagner le titre avec Derrick Rose ? N’avaient-ils pas abandonné ?

Un recrutement qui prouve le contraire !

Finalement, leur activité cet été a apporté la réponse. Non, Chicago n’a pas abandonné et compte bien jouer les tous premiers rôles à l’Est et sans doute en NBA. Pour cela, la priorité absolue était de renforcer une attaque devenue complètement stéréotypée, sans doute à cause du manque de solutions.

Lors de la Draft, Chicago a ainsi tout fait pour recruter Doug McDermott, le meilleur artilleur de NCAA. Tournant à 26.7 points de moyenne l’an passé à Creighton, l’ailier shootait à un affolant 52.6% de réussite à deux points et 44.7% de réussite à trois points ! En Summer League, on a ainsi vu les Bulls ressortir leurs vieux systèmes utilisés pour libérer Kyle Korver. De quoi imaginer le rôle du rookie.

https://www.youtube.com/watch?v=MR4ILQWGwpI

Désormais plus de solutions offensives

Il est néanmoins toujours compliqué de prévoir l’impact d’un nouvel arrivant en NBA et Mike Dunleavy Jr. devrait profiter de son expérience pour garder son poste d’ailier titulaire, Doug McDermott sortant du banc pour apporter des solutions offensives à Tom Thibodeau, par exemple en fin de match.

Il faut dire que Chicago n’était que 24e au niveau de l’adresse extérieure l’an passé, avec 34.8% de réussite derrière la ligne à trois points. L’arrivée de Doug McDermott devrait aider, tout comme celle de Nikola Mirotic, enfin en NBA après des années à torturer les défenses européennes au Real Madrid.

Poste 4 fuyant, l’Espagnol d’origine monténégrine va également apporter son adresse de loin et offrir toujours plus de solutions à Chicago. Dans ce domaine, Aaron Brooks peut également aider.

La troisième recrue majeure de Chicago cette intersaison, c’est évidemment Pau Gasol. Lui n’est pas rookie et, à 34 ans, l’intérieur semblait sur le déclin l’an passé, souvent dépassé défensivement et pas toujours investi en attaque. Mais il jouait dans un système qui ne lui plaisait pas, au sein d’une équipe qui ne visait rien, si ce n’est éviter les humiliations et les records négatifs.

Ses récentes performances avec sa sélection nationale semblent d’ailleurs montrer qu’il est en forme et lui aussi devrait apporter un plus offensif bienvenu. Sera-t-il titulaire en remplacement de Carlos Boozer ou laissera-t-il le poste 4 à Taj Gibson, dont les qualités défensives sont très appréciées de Tom Thibodeau ? Il serait logique que l’ancien Laker démarre les rencontres, histoire d’équilibrer un cinq sinon trop tourné vers la défense. Habitué à un rôle de sixième homme, Taj Gibson peut toujours exceller à ce poste, même si « Thibs » va devoir gérer les susceptibilités et le temps de jeu, notamment en fin de match.

Un banc consistant

Autre point important : les Bulls se sont reconstitués un banc. L’an passé, il n’y avait ainsi guère que Taj Gibson et D.J. Augustin pour soulager les titulaires. Avec le retour de Derrick Rose, il faudra voir ce que Tom Thibodeau décide sur les lignes arrières (Derrick Rose / Kirk Hinrich / Jimmy Butler ou un plus logique Derrick Rose / Jimmy Butler / Mike Dunleavy) mais le banc a de la ressource.

Avec l’arrivée d’Aaron Brooks, l’éternel lieutenant Kirk Hinrick, les rookies Doug McDermott et Nikola Mirotic et le pilier Taj Gibson, il y a en effet des solutions auparavant absentes.

Mais la franchise n’a-t-elle pas trop misé sur sa raquette, au mépris d’un secteur extérieur tout de même fragile ? Doug McDermott et Mike Dunleavy Jr. sont avant tout des shooteurs alors que Jimmy Butler, gros défenseur, semble limité offensivement. De ce côté-là, ça manque peut-être de création.

L’éternelle question autour de la santé de Derrick Rose

Néanmoins, le gros plus, c’est évidemment le retour de Derrick Rose. Cela fait ainsi deux saisons que le fantôme du meneur plane sur l’équipe et il faut espérer que ce retour soit (enfin) le bon. Ses performances au sein de Team USA sont encourageantes, les observateurs assurant qu’il a ébloui tout le monde lors des premières semaines de stage. S’il réussit sa Coupe du Monde et qu’il retrouve son niveau de 2011, ou en tout cas s’il s’en rapproche, alors Chicago peut voir la vie… en rose.

https://www.youtube.com/watch?v=oFN01ugBMak

C’est néanmoins un gros point d’interrogation, même si on veut croire que ses soucis sont derrière lui. À 25 ans, Derrick Rose a le temps de relancer sa carrière et de reprendre l’histoire où il l’avait laissée, lors des playoffs 2012. Celle d’une équipe qui peut jouer le titre, si tout va bien.