Minnesota : que peut-on attendre de Zach LaVine pour sa saison rookie ?

Sélectionné en 13e choix de la dernière draft par les Wolves, Zach LaVine est encore une énigme.

A l’instar d’un Dante Exum dont il partage l’âge (19 ans), LaVine débarque en NBA sans trop d’expérience du haut-niveau. A part pour son année passée sur le campus d’UCLA, Zach le bondissant n’a pas véritablement eu l’occasion de se mesurer au gratin du basket américain. Du coup, on se demande bien ce que ce jeune rookie carrément fluet peut apporter dans une ligue où la dimension physique est fondamentale et où la roublardise est souvent de mise.

Au terme d’une ligue d’été qu’il a terminée à 16 points, 4 rebonds, 3 passes de moyenne (mais 40% aux tirs et, pire, 26% à trois points), Basket USA vous propose d’analyser un peu plus les points forts et les points faibles du prodige issu de Renton dans l’Etat de Washington. Comparé à son camarade Bruin, Russell Westbrook, pour son explosivité et sa vitesse, Zach LaVine est encore loin du niveau de son aîné en termes de développement physique et d’expérience.

Alors, que peuvent vraiment attendre les Wolves de leur rookie, Zach LaVine ? Eléments de réponse. 

Son point fort : la vitesse

Comme Westbrook, LaVine est un athlète exceptionnel. Fils d’un ancien pro de NFL et d’une maman qui jouait au softball, le petit Zach baigne dans une famille de sportifs dès son plus jeune âge. D’abord attiré par le baseball qu’il pratique à longueur de journées avec son père et son oncle, Zach va basculer vers le basket… après avoir vu « Space Jam » !

« J’ai fait une fixette sur Michael Jordan. » explique Zach sur son site perso. « Je regardais des heures et des heures de vidéos pour m’imprégner de chacun de ses mouvements. Je voulais reproduire tous ses dunks et devenir un joueur aussi doué que MJ. Je voulais faire tout ce qui est en mon possible pour lui ressembler et exceller au basket. A ce moment-là, j’ai su que j’avais trouvé mon sport. »

Doté d’un physique fluet mais de jambes de feu, LaVine ne tarde pas à faire tourner les têtes par son incroyable capacité à accélérer le jeu et finir très (très) haut les deux mains dans le cercle. A UCLA, la majorité de ses points était récoltée sur le jeu de transition. Lancé en contre-attaque, LaVine est quasiment inarrêtable avec ses qualités de vitesse et de changements de direction.

Sa détente sèche, mesurée à 1m17 (un record!), lui autorise les plus incroyables acrobaties… et avec la plus grande aisance, comme pour ce petit concours de dunks improvisé à Seattle, de retour à la maison. Le jeu rapide est bel et bien sa tasse de thé et ses qualités semblent être directement transférables au niveau NBA.

https://www.youtube.com/watch?v=jjeJY9kzuR4

Son point faible : les finitions après contact

Le garçon en est bien conscient : ses 82kg font bien léger dans le paysage NBA où les biscotos sont obligatoires ! LaVine n’a cependant pas peur du défi qui l’attend. Il sait bien qu’il doit prendre du muscle pour durer dans la Ligue.

Et pour cause, les problèmes récurrents de LaVine à finir près du cercle qu’on avait déjà pu entrevoir durant sa brève carrière à UCLA ont ressurgi durant la ligue d’été à Las Vegas. Tranchant au possible dans ses attaques du panier, LaVine a par contre beaucoup plus de difficultés à terminer son geste après le contact du défenseur. Or, en NBA, aucun panier ne lui sera offert sur un plateau !

Pour arriver à finir malgré le contact, Zach doit revêtir le bleu de chauffe et soulever la fonte. Il n’y a pas de secret. Cela dit, et à l’image d’un Rudy Gobert pour un autre poste, LaVine doit cependant viser juste entre une solidification et un renforcement du haut du corps sans pour autant perdre sa qualité principale de vitesse et de réactivité. Un juste milieu que LaVine a encore le temps de trouver vu qu’il débarque en NBA à 19 ans seulement…

https://www.youtube.com/watch?v=FxXcoeRBgJA

La bonne surprise : un défenseur honnête

Ce qu’il a été tout aussi intéressant de noter durant l’épisode de Vegas, c’est que Zach LaVine semble déjà être un défenseur honnête. Certes fragilisé par son tout petit coffre, et forcément mis à l’amende si son vis-à-vis (les Joe Johnson ou Paul Pierce de la ligue) commence à le maltraiter en post-up, LaVine a prouvé qu’il était capable de tenir son adversaire direct en respect au niveau des déplacements défensifs.

Hyper rapide sur les mouvements latéraux, fondamentaux en défense, LaVine peut d’ores et déjà défendre sur les meneurs NBA par sa capacité à se resituer après l’écran et bouger ses pieds à la vitesse grand V pour rester devant son joueur (entre lui et le panier en somme). Sa défense en homme à homme est un point positif… et presque une bonne surprise pour les Wolves qui n’ont jamais excellé à ce niveau ces dernières années.

Et pourquoi ne pas imaginer qu’avec Corey Brewer, le jeune LaVine trouve un parfait mentor défensif sur les positions extérieures ? Le jeunot n’a pas froid aux yeux en tout cas…

« Je suis quelqu’un de très confiant et je me suis toujours tenu à de très hauts standards. » expliquait LaVine sur NBA.com au sortir d’un match à 22 points en ligue d’été. « J’ai toujours eu des gens qui doutaient de moi et qui ne croyaient pas que j’étais prêt pour aller en NBA. J’ai envie de leur donner tort et de prouver que j’avais raison de me déclarer à la draft. Je pense que j’ai plutôt bien réussi jusqu’à maintenant. »

https://www.youtube.com/watch?v=Cut1zXbgzQg#t=82

LaVine – Wiggins : les ailes du futur pour les Wolves ?

Combo-guard oscillant entre la mène 2.0 (façon Westbrook) et le poste arrière sans véritable shoot stabilisé (à la McLemore), LaVine est avant tout un prospect à son arrivée en NBA. Talentueux à outrance, le jeune loup aura tout le temps de se développer aux côtés de Ricky Rubio qui a lui terminé sa phase d’adaptation. Certainement repositionné à l’arrière en concurrence avec Alexey Shved et Kevin Martin, LaVine pourrait surtout être l’avenir des Wolves associé au probable arrivant : Andrew Wiggins.

En partance pour Minny alors que Kevin Love a déjà fait son paquetage, Wiggins formerait de fait, avec LaVine, le duo de stars du futur pour les Wolves. Tous deux âgés de 19 ans, les deux rookies pourraient bien incarner le nouveau visage de la franchise du Minnesota pour peu qu’un véritable projet se dessine autour d’eux. Avec Gorgui Dieng à l’intérieur, Wiggins et Muhammad sur les ailes et LaVine et Rubio à l’arrière (voire Shved), les Wolves disposent de jeunes joueurs talentueux à chaque poste…

En attendant de voir si cet avenir radieux se matérialisera, la réalité de la prochaine saison, c’est tout de même une belle occasion de voir un peu de spectacle de retour à Minneapolis. Performant dans le jeu en isolation par sa rapidité et ses appuis de chat, ce qui n’est pas à négliger pour des Wolves qui éprouvaient l’an passé les pires difficultés à scorer sur demi-terrain, LaVine devrait également redonner le sourire aux fans des Wolves… ne serait-ce que par sa capacité à faire le show !

« Je serai sans aucun doute au concours de dunks, sachez-le ! Je n’ai plus perdu un concours de dunks depuis très longtemps. Peut-être même depuis que j’ai commencé à en faire. J’ai pas mal de dunks en magasin. »

https://www.youtube.com/watch?v=1dKEAXciV8A