C’est un fait : toutes les équipes qui ont croisé la route des Spurs dans ces playoffs ont été moins efficaces en attaque qu’elles ne l’étaient en saison régulière.
Ce qui est étonnant, c’est que San Antonio encaisse exactement le même nombre de points qu’en saison régulière, soit 97.6. Même constat ou presque pour l’adresse au tir de leurs adversaires qui est passée de 44% à 43.6% en playoffs.
Du coup, comment expliquer que toutes les équipes, sauf Dallas, aient vu leur réussite en attaque baisser de manière aussi significative face aux Spurs, comme le prouvent ces chiffres ?
Dallas
Saison régulière : 104.8 points – 47.4% au tir – 38.4% à 3pts
Contre SAS en playoffs : 101.1 points – 45.1% au tir – 37.6% à 3pts
Portland
Saison régulière : 106.7 points – 45.0% au tir – 37.2% à 3pts
Contre SAS en playoffs : 95.4 points – 41.8% au tir – 32.0% à 3pts
Oklahoma City
Saison régulière : 106.2 points – 47.1% au tir – 36.1% à 3pts
Contre SAS en playoffs : 91.0 points – 42.6% au tir – 22.8% à 3pts
Comme vous pouvez le voir, les Mavericks sont la seule équipe à n’avoir subi qu’une légère baisse de rendement et ce n’est donc pas un hasard s’ils ont réussi à pousser les Spurs jusqu’au septième match.
Pour Portland et OKC en revanche, la différence est flagrante et s’explique notamment par le fait que Gregg Popovich a su trouver les systèmes nécessaires pour ralentir les scoreurs adversaires.
Dirk Nowitzki
Saison : 21.7 pts – 49.7% au tir – 39.8% à 3pts
Contre SAS : 19.1 pts – 42.3% au tir – 8.3% à 3pts
Monta Ellis
Saison : 19.0 pts – 45.1% au tir – 33.0% à 3pts
Contre SAS : 20.4 pts – 40.9% au tir – 35.3% à 3pts
LaMarcus Aldridge
Saison : 23.2 pts – 45.8% au tir
Contre SAS : 21.8 pts – 41.7% au tir
Damian Lillard
Saison : 20.7 pts – 42.4% au tir – 39.4% à 3pts
Contre SAS : 19.8 pts – 41.1% au tir – 17.4% à 3pts
Russell Westbrook
Saison : 21.8 pts – 43.7% au tir – 31.8% à 3pts
Contre SAS : 20.0 pts – 35.6% au tir – 22.2% à 3pts
Kevin Durant
Saison : 30.2 pts – 53.0% au tir – 39.1% à 3pts
Contre SAS : 21.5 pts – 45.7% au tir – 36.4% à 3pts
Sortir les adversaires de ses « zones de confort »
Là encore, il apparait assez clairement que les meilleurs attaquants adversaires connaissent une baisse d’efficacité significative face aux hommes de Gregg Popovich. Même lorsque leur moyenne de points inscrit n’est pas très différente, on voit à leurs pourcentages qu’ils sont obligés de cravacher un peu plus pour aller chercher leurs points.
La seule exception est Monta Ellis et, encore une fois, ceci explique peut-être pourquoi San Antonio a eu autant de mal face à Dallas alors qu’ils se sont transformés en vrai rouleau compresseur depuis.
« On sait qu’ils vont continuer à être agressif et qu’ils vont marquer des points, » expliquait Tony Parker après le Game 2 à propos de Westbrook et Durant. « On veut simplement s’assurer qu’ils prennent le maximum de shoots pour mettre ces points. Jusqu’ici, on a fait du bon boulot mais on peut faire encore mieux. »
Le secret des Spurs réside évidemment dans la stratégie de Gregg Popovich et ses assistants, qui passent des heures à analyser le jeu de leurs adversaires afin de repérer quelles sont les zones où ils sont le moins à l’aise en attaque. Ensuite, c’est à ses hommes de faire le travail.
« Je suis certain que parfois, nous les avons bien défendus et je suis certains que parfois, ils ont des shoots ouverts qu’ils ne mettent pas, » se contente d’analyser Coach Pop. « C’est toujours un peu des deux, jamais une seule raison. »
En tout cas, le constat est clair, San Antonio a la maîtrise du sujet. Kevin Durant l’a dit, il doit élever son niveau de jeu mais les « role players » doivent aussi faire plus en attaque si le Thunder veut espérer embêter les Spurs.
La série face à Dallas a été un déclic pour les hommes de Gregg Popovich qui font preuve d’une grande rigueur en défense. De plus, aucun membre de l’équipe n’a oublié la défaite 4-2 en 2012 (alors qu’ils menaient 2-0) face à ce même Thunder. Et il ne faudra donc pas compter sur un relâchement des Texans.