Lavoy Allen est l’un des rares joueurs américains à être passé par le championnat de France avant de faire ses débuts en NBA. C’était sous les ordres de Vincent Collet à la SIG lors du lockout. Aujourd’hui chez les Pacers, l’ancien intérieur des Sixers a répondu à nos questions sur cette transition un peu folle de passer du cancre de la NBA à une équipe qui vise le titre, mais aussi sur son passage en France.
Lavoy, vous portez aujourd’hui les couleurs des Pacers après avoir commencé la saison chez les Sixers. Comment avez-vous géré la transition entre l’une des plus mauvaises équipes de la ligue et un candidat au titre ?
C’est un soulagement que de pouvoir jouer pour une équipe qui gagne. La dynamique est évidemment très différente par rapport à Philadelphie. Ici, nous jouons tous les matchs à 200% parce que nous avons un objectif à atteindre, le titre de champion, et que chaque victoire nous en rapproche un peu plus. Tous les joueurs à Indiana ont une grosse expérience et la plupart savent comment gagner. Que ce soit en NBA, en université ou en équipe nationale, pratiquement tous les membres l’équipe ont déjà disputé des matchs à très gros enjeu. Cela change beaucoup de Philadelphie ou huit ou neuf joueurs de l’effectif n’ont aucune expérience de la NBA. Je suis passé du statut de vétéran à celui de jeune joueur en changeant d’équipe. J’espère que nous pourrons finir le boulot en playoffs même si nous savons que ce ne sera pas facile.
Vous avez été formé à l’université de Temple, située à Philadelphie avant de rejoindre les Sixers. Est-ce difficile de quitter cette ville où vous avez passé tant d’années ?
Non, pas du tout. Je suis heureux d’être à Indiana et d’avoir l’opportunité de jouer les playoffs. J’ai de très bons souvenirs et plein d’amis à Philadelphie et j’y ai passé les plus belles années de ma vie mais il était temps pour moi de passer à autre chose.
Revenons quelques années en arrière. Comment avez-vous atterri à Strasbourg pendant le lockout alors que vous veniez tout juste d’être drafté ?
Quand le lockout est arrivé, mon agent m’a proposé d’aller jouer en Europe pour garder le rythme et montrer que je pouvais réussir chez les professionnels puisque mon contrat avec les Sixers n’était pas garanti. Il m’a parlé de l’équipe de Strasbourg et m’a dit que l’entraîneur était le coach de l’Equipe de France. Je me suis dit que cela pourrait être une expérience intéressante et j’ai accepté cette offre. Deux jours plus tard, je faisais mes valises et embarquait dans mon vol vers la France.
Vous n’avez porté les couleurs de la SIG que pendant quelques mois. Qu’avez vous eu le temps d’apprendre, aussi bien sur le plan du basket que sur le plan culturel, lors de cette expérience ?
Le jeu est très différent en Europe et aux Etats-Unis et il n’a pas été facile de s’adapter mais j’y ai beaucoup appris. Déjà, j’ai eu la chance de pouvoir jouer beaucoup de minutes et d’affronter des joueurs professionnels bien plus aguerris que moi. C’était quelque chose de nouveau et le défi était très intéressant à relever.
Avez-vous encore des contacts avec Vincent Collet ou vos coéquipiers à la SIG ?
Pas vraiment… On s’appelle de temps en temps avec Justin Harper et Kevin Anderson mais nous nous connaissions déjà avant de jouer à Strasbourg. Est-ce que Ricardo Greer est toujours là ?
Il a quitté l’équipe il y a quelques semaines dans des conditions assez obscures…
Ah… Je vais essayer de l’appeler et de prendre de ses nouvelles. Il nous avait beaucoup aidés lors de notre arrivée à Strasbourg. Un mec vraiment très sympa.
Êtes-vous ouvert à un retour en Europe ?
Je n’espère pas. Mon but est de rester en NBA le plus longtemps possible et je vais tout faire pour y passer la totalité de ma carrière. Mais les places sont chères ici et si jamais je n’y ai plus ma place, je ferai le choix de revenir en Europe et pourquoi pas en France.
Propos recueillis à Washington.